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Travaux

Travaux de rénovation thermique : Moins de travaux mais des gisements importants chez les ménages en précarité énergétique

Travaux de rénovation thermique : Moins de travaux mais des gisements importants chez les ménages en précarité énergétique

Entre 2008 et 2012, un tiers des ménages français ont réalisé des travaux dans leur logement pour un motif énergétique. Ces rénovations ont été plus fréquentes que la moyenne dans les maisons individuelles et les logements occupés par des propriétaires ou des ménages aisés.

Les travaux réalisés d’abord pour motif énergétique

D’après l’enquête Phébus, entre 2008 et 2012, 42% des ménages ont réalisé des travaux, dont 79% pour un motif lié à l’énergie. Celui-ci est le plus souvent soit la diminution de la facture et/ou l’amélioration du chauffage (41%), soit la réparation d’un équipement énergétique vétuste ou endommagé (38%).

Les logements les plus performants sur le plan thermique, ayant une étiquette A, B ou C, sont ceux qui sont les moins concernés par des travaux pour motif énergétique entre 2008 et 2012 : ils sont 34% dans ce cas, contre 38% pour ceux dont les étiquettes sont D ou E.

Seuls 28% des logements utilisant l’électricité comme énergie principale ont fait l’objet d’une rénovation énergétique, soit 4 points de moins que la moyenne. Cela pourrait s’expliquer par l’âge moyen moins élevé des logements chauffés à l’électricité ainsi que par un remplacement plus fréquent des chaudières au gaz, au fioul ou au bois que des appareils de chauffage électrique.

Moins de travaux réalisés dans les logements occupés par des locataires ou des précaires

Les caractéristiques des ménages ont une forte influence sur la réalisation de travaux, leur coût, leur financement et les potentielles aides décernées. Les logements font plus souvent l’objet de travaux lorsqu’ils sont occupés par des propriétaires que par des locataires. Par ailleurs, les locataires participent rarement au financement des travaux et, lorsqu’ils le font, ils y consacrent un montant en moyenne deux fois moins élevé que les propriétaires occupants.

La moitié de ces derniers déclarent avoir bénéficié d’une aide lorsqu’ils ont financé des travaux, ce qui est très peu souvent le cas des locataires. La faiblesse relative des travaux dans le parc locatif pourrait s’expliquer par la difficulté à partager le coût des travaux et les gains liés aux économies d’énergie générées entre locataires et bailleurs malgré l’existence de certains dispositifs.

La proportion de ménages occupants ayant financé les travaux dans leur logement ainsi que le financement moyen, croissent aussi fortement avec le niveau de vie. Cette comparaison suggère que des contraintes de financement, auxquelles pourraient s’ajouter des difficultés d’accès à l’information, freinent la rénovation énergétique des ménages modestes.

Les recommandations par logement suivant l’étiquette DPE

Dans l’ensemble, 3,6 recommandations sont faites en moyenne par logement lors des diagnostics de performance énergétique, ce qui, compte tenu du parc de logements en France, représente près de 100 millions d’actions de rénovation envisageables. Ces recommandations sont diverses et concernent principalement l’amélioration de l’isolation (32%), le changement du dispositif de chauffage (16%) ou d’eau chaude sanitaire (13 %), le changement du vitrage (13%) et l’installation d’un programmateur (12%). Au total, plus de la moitié de ces actions seraient rentabilisées en moins de dix ans et un peu moins de la moitié coûteraient plus de 1000 €.

Le nombre de recommandations est d’autant plus élevé que la performance thermique du logement est mauvaise. Il y a ainsi en moyenne 4,6 recommandations pour les logements d’étiquette F ou G, contre seulement 3,4 pour ceux d’étiquette D ou E et 2,2 pour ceux d’étiquette A, B ou C.

 

Des gisements de travaux rentables très importants dans les logements des ménages précaires

Le nombre et la nature des recommandations dépendent des caractéristiques des ménages, notamment de leur statut d’occupation et de leur tranche de revenu, par le biais de leur influence sur le type de logements occupés et les travaux réalisés. Les maisons individuelles occupées par des locataires, qui sont moins souvent rénovées que celles occupées par leurs propriétaires, font l’objet en moyenne de davantage de recommandations.

En revanche, les appartements font l’objet d’un nombre de recommandations proches qu’ils soient occupés par des locataires ou des propriétaires. Si l’on considère les seuls investissements lourds et rentables, le gisement moyen apparaît même supérieur au sein des logements occupés par leurs propriétaires. Cela s’explique notamment par le fait qu’ils se prêtent davantage, d’une part, aux isolations extérieures et, d’autre part, aux changements de chaudières (car plus souvent chauffés au gaz).

Le nombre de recommandations total et celui des seules actions rentables décroissent avec le niveau de vie, même si l’écart entre les différentes tranches reste modéré. Là encore, ce constat, combiné à celui de relation positive entre les rénovations réalisées et le niveau de vie, confirme l’existence d’obstacles à l’engagement de travaux par les ménages modestes.

 

Manda R.

Manda R.

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