En 2025, la rénovation énergétique immobilière s’impose comme un enjeu central pour les professionnels du secteur. Selon une étude menée par Little Worker, ce critère influence désormais plus de 50 % des transactions immobilières. Face à des réglementations de plus en plus strictes et à l’interdiction progressive des logements énergivores, les acquéreurs se tournent vers des biens à rénover, favorisant l’essor du marché de l’immobilier ancien. Comment la rénovation énergétique influence-t-elle les décisions d’achat ? Quels défis pose-t-elle aux professionnels, et quelles solutions émergent pour répondre aux attentes croissantes des acquéreurs ?
Sommaire :
- L’essor de la rénovation énergétique dans l’immobilier ancien
- Pourquoi la rénovation énergétique immobilière influence-t-elle autant les ventes ?
- Les freins et opportunités pour les professionnels du secteur
- Les nouvelles réglementations : obstacle ou levier pour la rénovation énergétique immobilière ?
L’essor de la rénovation énergétique dans l’immobilier ancien
La rénovation énergétique immobilière connaît une dynamique sans précédent. Little Worker révèle que 68,4 % des professionnels observent une forte augmentation de l’intérêt pour les biens nécessitant des travaux énergétiques. En effet, la pression des nouvelles réglementations, comme l’interdiction des logements classés G depuis janvier 2025, contribue à cette évolution.
Depuis la mise en application de cette mesure, les propriétaires de passoires thermiques à Paris et Lyon constatent une baisse significative de la valeur de leurs biens. Selon la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), la dévaluation des logements classés G peut atteindre jusqu’à 17 %.
Or, les acheteurs, conscients de cette nouvelle réalité, privilégient des logements offrant de meilleures performances énergétiques ou avec un potentiel de rénovation. La valeur verte devient une priorité. Ce qui explique pourquoi 73,6 % des professionnels constatent une hausse des transactions pour des biens énergétiquement réhabilitables.
Pourquoi la rénovation énergétique immobilière influence-t-elle autant les ventes ?
Un logement bien isolé offre des avantages économiques significatifs en réduisant les dépenses énergétiques. Selon l’Ademe (Agence de la transition écologique), une maison bénéficiant d’une rénovation énergétique complète peut permettre d’économiser jusqu’à 30 % sur les factures de chauffage. Ces économies, cumulées sur plusieurs années, rendent ces travaux particulièrement attractifs pour les ménages. Surtout dans un contexte de hausse continue des prix de l’énergie.
Au-delà des aspects financiers, la rénovation énergétique contribue également à améliorer le confort et la qualité de vie des occupants. Une isolation efficace garantit une température intérieure plus stable. Ainsi, cela limite les variations saisonnières et réduit les nuisances sonores extérieures. Par ailleurs, ces travaux améliorent souvent la qualité de l’air à l’intérieur du logement, rendant l’environnement de vie plus sain pour les habitants.
Pour encourager ces initiatives, plusieurs dispositifs d’aides financières sont accessibles, permettant de diminuer le coût global des rénovations. Des programmes tels que MaPrimeRénov’, les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) ou l’éco-prêt à taux zéro offrent des subventions ou des financements avantageux. Cependant, près de 47,4 % des professionnels interrogés regrettent que les acquéreurs soient encore mal informés sur ces aides. Cette méconnaissance freine leur mobilisation optimale, alors qu’elles pourraient jouer un rôle clé dans la transition énergétique du parc immobilier.
Les freins et opportunités pour les professionnels du secteur
Les obstacles à la vente des biens nécessitant une rénovation énergétique
Malgré cet engouement, 68,4 % des professionnels considèrent que les biens nécessitant des rénovations sont plus difficiles à vendre. En effet, plusieurs facteurs expliquent les réticences liées à la rénovation énergétique, notamment le coût élevé des travaux. Pour une maison de 120 m², une rénovation énergétique complète peut atteindre entre 40 000 et 60 000 €. Or, ce budget peut freiner de nombreux acquéreurs ou propriétaires, même en tenant compte des aides financières disponibles.
À cela s’ajoutent des délais souvent longs pour la réalisation des travaux. Les artisans qualifiés, notamment ceux labellisés RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), sont fortement sollicités, ce qui peut entraîner des attentes de plusieurs mois avant le début des chantiers. Cette attente peut décourager certains acheteurs qui souhaitent s’installer rapidement ou éviter des complications administratives.
Enfin, il existe une part d’incertitude liée à ces travaux. Les acquéreurs craignent parfois des imprévus, comme des coûts supplémentaires ou des problèmes techniques découverts en cours de chantier. Cette peur de l’inconnu, combinée à un manque de clarté sur les démarches et les coûts finaux, contribue à limiter l’attractivité des biens nécessitant une rénovation énergétique. Ces éléments, bien que surmontables, demeurent des obstacles majeurs pour les particuliers engagés dans ce type de projet.
Des devis précis : une stratégie gagnante pour vendre des biens à rénover
Pour répondre à ces inquiétudes, 78,9 % des professionnels recommandent de proposer des devis de rénovation détaillés dès la mise en vente du bien. Un vendeur qui présente un projet de rénovation clair, avec un budget prévisionnel précis, augmente les chances de conclure une vente.
À Bordeaux, une agence immobilière a récemment vendu une maison classée F en seulement trois semaines grâce à l’intégration d’un devis de rénovation chiffré à 25 000 €, accompagné d’un plan de financement sur 10 ans via un éco-prêt.
Les nouvelles réglementations : obstacle ou levier pour la rénovation énergétique immobilière ?
Les nouvelles lois, bien que contraignantes, favorisent également le dynamisme du marché. Ainsi, l’audit énergétique obligatoire avant la vente d’un bien classé F ou G pousse les propriétaires à anticiper la rénovation avant la mise sur le marché.
Points clés :
- 57,9 % des professionnels voient ces réglementations comme un obstacle.
- 42,1 % estiment qu’elles sont bénéfiques pour l’environnement et les investissements à long terme.
Selon Nicolas Bletterer, cofondateur de Little Worker : “Ces nouvelles obligations poussent les professionnels à évoluer et à se former. Ceux qui s’adaptent rapidement tireront profit de cette transformation inévitable du marché.”
La rénovation énergétique immobilière n’est plus une option, mais une nécessité pour répondre aux attentes des acheteurs et aux nouvelles normes environnementales. Les professionnels du secteur doivent s’adapter en intégrant des services de rénovation et en maîtrisant les dispositifs d’aide disponibles. En 2025, l’immobilier ancien devient un terrain de jeu stratégique où la performance énergétique fait toute la différence.