L’Observatoire Permanent de l’amélioration énergétique du logement (OPEN) révèle les résultats de sa 7ème campagne, portant sur l’année 2013. Ceux-ci montrent que, malgré un contexte économique difficile, les dynamiques de rénovation énergétique restent soutenues avec 265.000 logements du parc privé rénovés et plus économes en énergie.
OPEN, c’est quoi exactement ?
Créé en 2006 afin d’évaluer les politiques énergétiques mises en place en matière de rénovation de l’habitat, l’Observatoire Permanent de l’amélioration ENergétique du logement (OPEN) permet de suivre et d’estimer l’effort fourni pour rendre les logements existants plus économes en énergie.
Il est destiné à mesurer l’évolution des ventes d’équipements énergétiques performants et des travaux réalisés par les ménages. Il permet également d’évaluer l’efficacité de certains dispositifs d’aides aux particuliers, comme le CIDD (Crédit d’Impôt Développement Durable aujourd’hui Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique) ou l’éco-prêt à taux zéro.
La crise économique pèse incontestablement sur les choix des ménages en matière de rénovation. On observe entre 2006 et 2013 une progression régulière. Environ 1,5% par an, du nombre de chantiers de rénovation énergétique conjuguée à une baisse du montant des chantiers réalisés. Le panier moyen s’établit en 2013 à 5.210 € TTC, soit un retour en deçà du niveau de 2006 après avoir connu un pic à 6.870 € TTC en 2008. Les chantiers inférieurs à 5.000 euros représentent 65% du marché des travaux.
Cette baisse du panier moyen semble résulter d’une baisse du nombre des transactions immobilières. Cela en conséquence du nombre des opérations d’acquisition-amélioration qui sont souvent source des travaux les plus lourds. Figurant une plus grande maturité des consommateurs qui montrent moins d’appétence pour les solutions les plus coûteuses. Ils préfèrent des solutions présentant le meilleur rapport efficacité/coût et d’une adaptation du secteur à la situation économique difficile que traverse le pays depuis 2008.
Dans ce contexte, les ménages préfèrent opter pour des rénovations étalées sur plusieurs années, et privilégient les travaux les plus urgents. La priorité est donnée à la gestion des urgences et non à une vision de plus long terme permettant des économies d’énergie. Les chantiers de rénovation résultent désormais plus souvent de la nécessité de réparer un équipement ou d’entretenir le logement (47% des cas), et moins souvent d’une démarche délibérée de recherche d’économies d’énergie (24% ) alors que ce type de préoccupations représentait 44% des cas en 2010.
Plus de 90.000 rénovations réalisées en 2013
En 2013, on relève 90.000 rénovations réalisées en « une seule fois sur 2013 », (soit une diminution d’un tiers par rapport à 2011) et 175.000 rénovations entamées depuis 2 à 3 ans et achevées en 2013 (soit une augmentation de 12% par rapport à 2011). Les rénovations thermiques globales réalisées en une seule fois sont donc en baisse. Cela se traduit par la baisse du nombre de chantiers de plus de 10.000 euros (15% des chantiers en 2013 contre 33% en 2008).
La hausse des rénovations « par étapes » s’accompagne du choix de solutions techniques de plus en plus performantes :
- Le marché de l’isolation thermique des toitures et façades progresse : 60% des rénovations de toitures et près de 45% des rénovations de façades intègrent désormais l’isolation ;
- Le niveau de performance des ouvertures (portes, portail, fenêtre, volet..) n’a cessé de progresser depuis 2006 ;
- Le choix d’équipements de chauffage très performants a lui aussi doublé depuis 2006. L’année 2013 marque toutefois une pause dans cette progression ;
- La part des chantiers avec des travaux d’isolation sur deux types de parois opaques a plus que doublé entre 2006 et 2013 (43% en 2013 contre 30,6% en 2011).
Enfin, le recours aux professionnels du bâtiment est quasiment général et ceci de manière très stable. Seulement 8,2% des dépenses de travaux de rénovation énergétique correspondent à de l’auto-construction.
On constate une augmentation du recours au prêt concernant les chantiers de moins de 7.500 € TTC, par rapport aux campagnes OPEN précédentes. Selon les particuliers interrogés, le recours au crédit leur permettrait, en général, d’accélérer le processus de décision et d’opter pour des solutions plus performantes.
De plus en plus de ménages ont eu recours à un dispositif financier d’aide à la rénovation
Les dispositifs financiers restent incitatifs. De plus en plus de ménages ont eu recours à un dispositif financier d’aide à la rénovation (+3% entre 2010 et 2013). Tels que crédit d’impôt, prêt LDD, éco-PTZ, prime à la casse ou prêt bonifié par un énergéticien dans le cadre des certificats d’économie d’énergie. Le crédit d’impôt développement durable reste le dispositif le plus utilisé (1,28 million de ménages en ont bénéficié en 2013).
Rappelons que la Loi de transition énergétique pour la croissance verte prévoit la mise en place de mesures incitatives pour accompagner l’objectif de 500.000 rénovations performantes par an à partir de 2017 : information de l’usager, carnet numérique du bâtiment… D’ores et déjà, le gouvernement a simplifié les aides financières à la rénovation. De plus, il a accéléré le crédit d’impôt, désormais porté à 30% du montant des travaux éligibles. Le service public de la rénovation est accessible sur internet (renovation-info-service.gouv.fr) et disponible également par téléphone (0810 140 240). Ce système permet à chacun de s’informer sur ces dispositifs.
Si on additionne les opérations réalisées en une seule fois et les rénovations « par étapes », la dynamique engagée a permis de rénover et de rendre performants 265.000 logements en 2013. Ces résultats constituent d’ores et déjà une contribution significative à l’atteinte des objectifs gouvernementaux : 500.000 logements rénovés par an dont 380.000 logements privés et 120.000 logements sociaux à l’horizon 2017.
Méthodologie OPEN
Open est un outil technico-économique. Il est financé par l’ADEME, capable de décrire l’état du marché de la rénovation énergétique. Open confronte des enquêtes provenant des installateurs-artisans, des ménages et des industriels. Cinq grands postes de travaux sont étudiés : Toiture, Façade, Ouverture, Agencement et Chauffage.
Le panel utilisé est le suivant :
- 10 .00 ménages, dont 2.500 ayant réalisé des travaux sont ré-interviewés une seconde fois pour connaître plus finement les travaux et moyens engagés ;
- 5.000 artisans et plus de 1.300 industriels, qui représentent « l’offre » du marché.
Les travaux suivis par OPEN sont ceux qui ont un impact thermique potentiel :
- toiture
- façade
- ouvertures
- agencement et chauffage
En 2013 : 4.485.000 logements concernés, 16.621 millions d’euros dépensés, 41,7% de part du marché de l’entretien amélioration.
Source : www.ademe.fr