Remise en cause des APL : L’histoire continue
À partir d’octobre, les aides personnelles au logement vont baisser de 5 euros par mois. Le gouvernement d’Édouard Philippe justifie sa décision par la nécessité de trouver des économies d’ici à la fin de l’année pour ramener le déficit sous 3% du PIB.
Rappelons que 6,5 millions de foyers touchent les aides personnelles au logement, dont 3 millions sont locataires dans le parc social. Parmi les allocataires, 60% vivent sous le seuil de pauvreté et 80% touchent moins que le SMIC.
Dès qu’un coup de rabot doit être appliqué, les APL sont les premières touchées. Les barèmes ont intégré la localisation, puis le patrimoine des bénéficiaires, aujourd’hui, c’est l’ensemble des allocataires qui paye la gabegie de l’Etat.
Dans un pays où les inégalités ne cessent de se creuser, où 50% des plus pauvres ne possèdent que 8% du patrimoine et le 1% des plus riches en possède 17%, ne devrait-on pas répartir équitablement les efforts d’économie ? Nous sommes très loin d’une politique de justice sociale, alors qu’est confirmée la suppression de l’ISF sur les revenus du capital.
L’Etat ne devrait-il pas lui-même être plus vertueux et éviter d’organiser des fêtes à 400.000€ sans respecter les règles, ni d’appel d’offres, ni de convenance en ces temps de disettes économiques.
Et quid des parlementaires qui semblent désapprouver la suppression de leur réserve dont le montant de 147 millions d’euros dépasse largement les économies qui seront réalisés par la baisse généralisée des APL sur les 3 derniers mois de l’année. Aux plus démunis d’accepter d’autorité que leurs allocations baissent.
Cette annonce est signe de mauvais augure juste avant la présentation des orientations de la politique du logement à l’automne.