Le baromètre du logement Odoxa-Nexity-BFM révèle une réalité alarmante. Cette enquête menée auprès de 1 000 Français en septembre 2025 dévoile une crise profonde qui frappe l’ensemble du territoire. Le logement s’impose comme le facteur principal d’érosion du pouvoir d’achat, dépassant largement l’alimentation et les impôts. Cette situation génère un sentiment de déclassement social historique, particulièrement marqué chez les jeunes générations. L’étude souligne également l’urgence d’une action politique locale, les maires disposant de leviers d’action méconnus pour répondre à cette crise majeure qui menace la cohésion sociale française.
Sommaire :
- Comment le baromètre du logement révèle-t-il l’ampleur de la crise ?
- Pourquoi cette crise immobilière nourrit-elle un sentiment de déclin ?
- Quel rôle les maires peuvent-ils jouer face à cette crise ?
- Comment le baromètre du logement éclaire-t-il l’avenir du secteur ?
À retenir – Baromètre du logement 2025
- Le logement constitue le premier poste budgétaire préoccupant 78% des Français, avec un coût moyen de 704€ mensuels.
- 70% des citoyens estiment leur capacité de logement inférieure à celle de leurs parents.
- 68% des Français jugent difficile de trouver un logement dans leur commune.
- 82% redoutent que l’instabilité politique aggrave la crise immobilière, mais 54% soutiennent la construction de logements sociaux.
- Les élections municipales de 2026 s’annoncent cruciales pour répondre à cette crise du logement qui frappe tout le territoire.
Comment le baromètre du logement révèle-t-il l’ampleur de la crise ?
Le logement, premier facteur d’inquiétude budgétaire
L’enquête menée les 17 et 18 septembre 2025 livre des résultats sans appel. 78% des sondés considèrent le logement comme le premier facteur pesant sur leur pouvoir d’achat, loin devant l’alimentation (55%) et les impôts et taxes (47%). Ce constat confirme une réalité économique brutale que vivent chaque jour les ménages français.
L’impact financier se mesure très concrètement. Les Français consacrent en moyenne 704 euros par mois à leur logement principal, charges comprises. Et, cette dépense peut même atteindre 821 euros pour les locataires et les accédants à la propriété, soit un tiers du revenu net médian national.
Les disparités territoriales accentuent encore les inégalités. En région parisienne, le coût mensuel grimpe à 809 euros, illustrant la pression immobilière qui pèse plus fortement sur certains territoires.
Des coûts en hausse constante depuis quinze ans
Les données historiques confirment une spirale inflationniste durable. 87% des Français estiment que les coûts liés au logement ont connu la plus forte hausse ces dix à quinze dernières années, devançant les produits alimentaires (71%) et les transports (30%). Alors que cette perception atteint 89% chez les locataires.
Cette escalade des prix explique directement pourquoi le pouvoir d’achat domine les préoccupations nationales avec 57% de citations, devant la sécurité (42%) et l’immigration (34%). Le baromètre du logement Odoxa-Nexity-BFM établit ainsi un lien causal entre crise immobilière et tensions sociales.

Pourquoi cette crise immobilière nourrit-elle un sentiment de déclin ?
Une dégradation sociale historique
L’enquête met en lumière un phénomène sociologique inédit, qui dépasse les seules considérations budgétaires. En effet, 60% des Français estiment aujourd’hui que leur situation sociale globale est moins favorable que celle de leurs parents au même âge.
Cette perception traduit une dégradation rapide. Puisqu’en seulement trois ans, la proportion a bondi de 15 points par rapport à 2022. Et, sur deux décennies, le constat est encore plus marquant. Elle a été multipliée par quatre depuis 2002, où elle ne concernait que 17% des sondés.
Gaël Sliman, président d’Odoxa, analyse cette évolution comme le symptôme d’un déclassement structurel où le logement provoque largement et exacerbe le sentiment de déclin des Français. La comparaison intergénérationnelle devient ainsi un baromètre social majeur de la cohésion nationale.
L’accès au logement, symbole de régression
L’analyse détaillée des postes de dépenses confirme le rôle central du logement dans ce sentiment de déclassement. Selon le baromètre, 70% des citoyens estiment que leur capacité à se loger est inférieure à celle de leurs parents.
Ce pourcentage dépasse nettement les autres domaines : 63% pour la capacité à se nourrir ou se vêtir, 57% pour les loisirs et vacances, et seulement 37% pour les équipements technologiques. En outre, cette hiérarchie révèle une inversion des priorités générationnelles. Alors que les nouvelles technologies offrent des possibilités inédites, l’accès à un logement décent apparaît paradoxalement plus difficile qu’il y a trente ans. Le baromètre du logement souligne ainsi l’existence d’une fracture générationnelle majeure, qui structure désormais les représentations sociales contemporaines.
Quel rôle les maires peuvent-ils jouer face à cette crise ?
Une pénurie d’offre généralisée
Le problème ne se limite pas aux coûts. Il concerne également l’offre disponible. Ainsi, 68% des Français jugent difficile de trouver un logement dans leur commune. Une proportion qui atteint 78% chez les locataires. Cette pénurie transforme mécaniquement le logement en enjeu central des prochaines élections municipales de 2026.
L’enquête Odoxa-Nexity-BFM démontre que les maires ont un rôle clé à jouer pour favoriser le logement. Cette responsabilité locale contraste avec l’impuissance relative de l’État, particulièrement dans le contexte d’instabilité politique actuelle. Le baromètre positionne ainsi les collectivités territoriales comme acteurs de premier plan dans la résolution de la crise.
Des bénéfices méconnus de la construction
Contrairement aux craintes exprimées par certains élus locaux, ce baromètre met en évidence une adhésion citoyenne forte aux projets de construction. L’étude révèle que l’immense majorité des Français estiment que, si leur commune construisait de nouveaux logements, les effets bénéfiques l’emporteraient largement.
D’ailleurs, les citoyens identifient cinq bénéfices majeurs sur sept. Parmi eux, la dynamisation de la commune recueille 65% d’opinions favorables, l’amélioration de l’attractivité 62%, et la possibilité pour les enfants de rester vivre dans leur commune natale 60%. Au total, le positif domine clairement : en moyenne, 54% d’opinions favorables contre 44% défavorables sur l’ensemble des dimensions étudiées par le baromètre du logement.
Comment le baromètre du logement éclaire-t-il l’avenir du secteur ?
Une instabilité politique pénalisante
L’enquête révèle un pessimisme marqué concernant l’évolution à court terme de la situation. Ainsi, 82% des Français pensent que l’instabilité politique actuelle aura des conséquences négatives sur la situation du logement et du marché immobilier. Cette proportion témoigne de l’attente forte d’une stabilité institutionnelle pour entreprendre les réformes nécessaires.
Le baromètre souligne donc le lien entre gouvernance politique et confiance dans l’évolution du marché immobilier. Cette corrélation explique pourquoi les solutions locales prennent une importance particulière dans un contexte national incertain.
Le logement social plébiscité
Même sur le sujet sensible du logement social, le baromètre révèle une tendance claire et parfois inattendue. Une majorité de Français (54%) se déclarent favorables à la construction de nouveaux logements sociaux, contre 44% d’opposants. Chez les locataires, cette adhésion grimpe à 65%, preuve d’une conscience accrue des besoins par ceux qui en sont les premiers concernés.
Mais au-delà de la construction, les attentes portent surtout sur l’optimisation du parc existant. Huit Français sur dix souhaitent prioriser la rénovation des logements sociaux déjà bâtis. Tandis que 74% appellent à favoriser une meilleure rotation des locataires. Ces résultats traduisent une vision pragmatique et réaliste des politiques publiques, où l’efficacité et la gestion concrète priment sur les clivages idéologiques.