Effy a mené une étude visant à dresser le portrait-robot des logements G+. Il en ressort que les « pires » passoires thermiques sont majoritairement de vieilles maisons chauffées au gaz. Ces logements de taille moyenne sont surtout habités par des propriétaires occupants. Une proportion assez importante (37 %) appartient pourtant au parc locatif. Sans travaux de rénovation, ces biens locatifs très énergivores risquent d’être exclus du marché dès janvier 2023.
Les logements G+, les « pires » passoires thermiques
Après avoir réalisé un diagnostic de performance énergétique (DPE), le diagnostiqueur attribue à un logement une étiquette « énergie ». Cette dernière est exprimée par une lettre (de A à G). Ainsi, les biens les plus performants sont étiquetés A et les plus énergivores G.
Précisons que les logements classés F et G sont qualifiés de « passoires thermiques ». Ils sont les premiers concernés par les mesures d’interdiction à la location, prévues par la loi Climat et résilience.
Spécialisé dans la rénovation énergétique, le groupe Effy focalise son étude sur les logements G+. Il s’agit des biens indécents à usage résidentiel, susceptibles de sortir du parc locatif dès janvier 2023.
Des passoires thermiques habitées majoritairement par des propriétaires occupants
Une grande partie des logements G+ (63 %) sont utilisés par les propriétaires comme résidence principale. En revanche, 37 % sont des locations privées ou sociales ainsi que des logements utilisés à titre gratuit.
Ces « pires » passoires thermiques mises en location sont au nombre de 191 000 au total. Pour pouvoir rester sur le marché en 2023, leurs propriétaires devront entreprendre des travaux de rénovation énergétique efficaces.
L’idéal est d’effectuer d’abord un audit énergétique d’un logement G+ afin de déterminer les travaux prioritaires à réaliser. La rénovation d’une passoire thermique apporte plusieurs avantages à un propriétaire, notamment :
- obtenir une bonne étiquette « énergie » ;
- poursuivre son activité de location ;
- faire augmenter la valeur de son bien.
Pour les occupants du logement rénové, ils gagneront en confort et réaliseront des économies sur leurs factures de chauffage et d’électricité.
De vieilles maisons bâties avant 1948 et équipées en majorité d’un chauffage au gaz
Les logements notés G+ affichent une consommation d’énergie finale supérieure ou égale à 450 kWh/m2. Ils représentent 10 % des passoires thermiques en France (511 000 biens nécessitants des travaux de rénovation).
Portrait-robot des logements en G+
Ces biens très énergivores sont composés à 63 % de maisons individuelles. En termes de superficie, 41 % d’entre eux affichent une taille moyenne entre 60 et 100 m2. En revanche, 34 % font entre 30 et 60 m2.
Six maisons étiquetées G+ sur dix ont été construites avant 1948. Ainsi, elles ne respectent aucune réglementation thermique (ni la RT 2012 ni la RE 2020). Elles n’ont jamais bénéficié de travaux de rénovation énergétique.
Par ailleurs, ces « pires » passoires thermiques sont équipées majoritairement de chauffages fonctionnant avec des énergies fossiles. En effet, 46 % sont chauffées au gaz, 33 % au fioul et 20 % au bois et au réseau de chaleur.
Des logements G+ situés en grande partie dans la Creuse, le Cantal, l’Allier et la Nièvre
Globalement, les logements classés G+ sont aussi nombreux dans les agglomérations urbaines que dans les zones rurales. Notons cependant que certains départements ruraux sortent du lot en comptant un nombre particulièrement élevé de passoires thermiques.
Des logements G+ situés en grande partie dans la Creuse, le Cantal, l’Allier et la Nièvre
Ce sont notamment la Creuse, le Cantal, la Nièvre et l’Allier. Contrairement à cela, les Bouches-du-Rhône, la Corse du Sud, la Haute-Corse, le Gard et l’Hérault abritent peu de biens étiquetés G+.
Selon Audrey Zermati, Directrice stratégie du groupe Effy, les interdictions à la location toucheront 191 000 logements dès janvier 2023. Parmi ces biens, 140 000 appartiennent au parc locatif privé. Toutefois, il est essentiel de sensibiliser les propriétaires bailleurs à trouver une meilleure solution, autre que la vente de leur bien.
Comme les propriétaires occupants, les bailleurs peuvent prétendre à de multiples aides financières à la rénovation énergétique. Un professionnel de l’immobilier peut les accompagner dans leur démarche d’obtention de ces aides.
À l’issue des travaux, les passoires thermiques deviennent des logements performants qui pourront être remis en location. D’ailleurs, les risques de vacances locatives seront faibles, car les locataires seront attirés par la performance énergétique des biens rénovés.