Les loyers du parc locatif privé en France varient considérablement selon les régions. C’est ce que révèle le dernier rapport des observatoires locaux des loyers (OLL). Désormais, il couvre 62 agglomérations, soit plus de la moitié du parc locatif privé national. Grâce à une méthodologie commune et transparente, ce réseau fournit une vision segmentée et fiable du niveau des loyers. Ainsi, il tient compte de critères tels que le type de logement, le nombre de pièces et la période de construction. Cette étude approfondie met en lumière les disparités régionales. De plus, elle offre des pistes pour piloter efficacement les politiques publiques liées au logement.
Sommaire :
- Les observatoires locaux des loyers dessinent la carte des loyers en France
- Des écarts de loyers vertigineux
- L’évolution des loyers sous la loupe des observatoires locaux des loyers
- Une complémentarité contrastée entre parcs privé et social
Les observatoires locaux des loyers dessinent la carte des loyers en France
Ville par ville, quartier par quartier, les observatoires locaux des loyers (OLL) scrutent les niveaux de loyers dans le parc privé. Leur dernière édition dresse un panorama détaillé de 62 agglomérations, recouvrant plus de la moitié du parc locatif français. Une véritable radiographie des marchés locatifs.
> Consulter notre article sur : “Observatoires Locaux des Loyers : tendances locatives en France”
Un réseau en pleine expansion
Depuis leur lancement en 2013, les Observatoires locaux des loyers ne cessent de se développer. Les agences d’urbanisme et d’information sur le logement, ainsi que l’Observatoire des loyers de l’agglomération parisienne, portent ces organismes. Ils connaissent une croissance rapide. Aujourd’hui, ils couvrent 35 territoires. En comparaison, il y a cinq ans seulement, ils en couvraient 24.
Une gouvernance rassemblant les différents acteurs du logement garantit la qualité des données recueillies. Le réseau s’étend à un rythme soutenu. Il a intégré 11 nouvelles agglomérations ces cinq dernières années. Ainsi, il cerne mieux les réalités locales.
Des écarts de loyers vertigineux
La carte des loyers médians pour un appartement de 3 pièces, le bien le plus fréquemment loué, témoigne d’énormes disparités. Avec 23,5€/m2 pour Paris intra-muros et 15,2€/m2 dans le reste de l’agglomération, la capitale occupe une place à part.
Les territoires frontaliers de la Suisse comme la Savoie et la Haute-Savoie (Annemasse 13,7€/m2, Annecy 12,6€/m2, Thonon-les-Bains 11,4€/m2, Aix-les-Bains 10,8€/m2) sont également très chers. Tout comme le pourtour méditerranéen avec des villes comme Nice-Menton (12,2€/m2) ou Marseille (11€/m2).
À l’inverse, certaines villes comme Châteauroux (6,8€/m2), Saint-Etienne (7,5€/m2) ou Alençon (7,6€/m2) affichent des niveaux parmi les plus bas du pays. Un avantage pour les locataires, mais également le signe d’un marché déprimé et peu attractif.
L’évolution des loyers sous la loupe des observatoires locaux des loyers
Au-delà du niveau des loyers, les observatoires locaux des loyers scrutent de près leur évolution. Ainsi, entre 2020 et 2022, les hausses sont très contrastées selon les villes. Seule Arras a vu les loyers reculer sur cette période. Dans d’autres agglomérations comme Nancy, Montbéliard ou Mâcon, les hausses sont restées très modérées, inférieures à 1,5% sur les deux années.
La tranche médiane, comprise entre +1,5% et +2,5% d’augmentation, concerne de grandes agglomérations comme Nice (+2,2%), Marseille (+2,1%), Toulouse (+2,3%) ou Bordeaux (+2,0%). En effet, ces villes sont soumises à la réglementation sur l’encadrement des hausses de loyers. Paris suit aussi cette tendance avec +1,7% cumulé selon les calculs de l’OLAP.
Certaines villes très touristiques et tendues comme Sète (+4,3%) et Ajaccio (+4,9%) ont en revanche connu des envolées dépassant les 3,5% sur deux ans. C’est aussi le cas dans le nord-ouest de La Réunion avec +3,6% à Saint-Denis et +3,8% à Saint-Paul.
Une complémentarité contrastée entre parcs privé et social
L’étude croise les données avec le parc social et met en lumière des situations variées. En cela, elle révèle des complémentarités, des porosités ou des disjonctions entre les deux parcs. Dans certaines villes peu tendues du quart nord-est, comme Montbéliard, Alençon ou Châteauroux, une partie des loyers du parc privé est inférieure aux loyers plafonds du parc social. En effet, jusqu’au 1er décile, ces loyers privés sont plus bas que ceux du 9e décile du parc social. Une porosité qui traduit une possible concurrence entre les deux parcs.
À l’inverse, les grandes métropoles tendues comme Paris, Bordeaux, Lille, Rennes ou La Rochelle connaissent une forte disjonction. Et, les loyers privés au 1er décile sont nettement supérieurs (écart de plus d’1€/m2) aux loyers sociaux les plus élevés. Un enjeu pour développer davantage une offre abordable, que ce soit sociale ou privée à loyers maîtrisés.
Entre ces deux extrêmes, de nombreuses agglomérations comme Bayonne, Brest ou Besançon présentent une situation de complémentarité statistique entre les parcs. Il est donc crucial de surveiller cette complémentarité pour garantir un bon équilibre de l’offre.
Grâce à leur méthodologie rigoureuse et transparente, les observatoires locaux des loyers se révèlent un outil précieux. En cela, ils appréhendent finement les dynamiques du marché locatif privé en France. Une mine d’informations stratégiques pour les professionnels de l’immobilier comme pour les particuliers à la recherche d’un logement abordable.