L’intelligence artificielle transforme peu à peu le secteur immobilier. Mais, les Français restent très attachés à leur notaire. D’après une enquête menée par Immonot, premier site immobilier notarial, 47 % des Français estiment que le notaire reste indispensable, même à l’ère de l’IA. Les outils technologiques se multiplient : estimation automatisée, visites virtuelles… Mais, leur usage reste marginal. 65 % des sondés déclarent n’avoir jamais eu recours à l’IA pour un projet immobilier. L’étude met ainsi en lumière un paradoxe : l’IA intrigue autant qu’elle inquiète. Plutôt que de s’opposer, notaire et IA semblent appelés à travailler main dans la main, dans un secteur en pleine évolution.
Sommaire :
- L’adoption encore limitée de l’IA dans l’immobilier
- Le notaire, figure de confiance face à la révolution numérique
- Les freins à l’adoption de l’IA dans les transactions immobilières
- Vers une complémentarité entre notaire et IA
L’adoption encore limitée de l’IA dans l’immobilier
Une utilisation encore marginale malgré le potentiel
L’enquête d’Immonot révèle une réalité surprenante. Malgré l’essor des technologies d’intelligence artificielle, 65% des Français n’ont jamais utilisé d’IA pour un projet immobilier. Lorsqu’elle est utilisée, l’IA intervient principalement à la marge du parcours d’achat ou de vente.
Ainsi, seulement :
- 11% des répondants l’ont employée pour une estimation automatisée de bien,
- 14% pour une visite virtuelle,
- et 8% pour une recherche assistée par chatbot ou moteur intelligent.
Ces chiffres, issus d’une enquête menée auprès de 1179 internautes en mars 2025, témoignent d’une adoption encore timide des outils basés l’IA dans un secteur pourtant très digitalisé.
Une perception partagée de l’IA immobilière
Les Français restent partagés sur l’usage de l’intelligence artificielle dans l’immobilier. Selon Immonot, 42% adoptent une position neutre. 37% affichent un avis positif, dont 7% très favorable. À l’inverse, 21% se montrent réticents, avec 13% d’opinions négatives et 8% très négatives.
Cette diversité d’opinions révèle un clivage persistant. D’un côté, les technophiles séduits par l’innovation. De l’autre, des usagers attachés aux méthodes traditionnelles d’achat et de vente immobilière. Notaire et IA forment ainsi un duo qui questionne. L’IA séduit, intrigue, mais reste encore largement absente des parcours immobiliers.
Le notaire, figure de confiance face à la révolution numérique
Le maintien du rôle central du notaire
Face aux promesses de la technologie, les Français restent fermement attachés à l’expertise humaine du notaire. À la question sur l’évolution du rôle du notaire dans les années à venir, 47% des répondants estiment qu’il restera indispensable. Tandis que 40% voient dans l’IA un outil d’appui qui simplifiera certaines tâches sans pour autant remplacer le professionnel. Ainsi, seuls 6% envisagent un remplacement partiel du notaire par l’IA.
Les chiffres le confirment : les Français font toujours confiance à leur notaire. L’intelligence artificielle, elle, n’est pas perçue comme une menace, mais comme un soutien.
Nathalie Duny, directrice de la communication de Notariat Services, le résume clairement : “L’intelligence artificielle ne remplace pas l’humain, elle le renforce. Notre mission est d’accompagner les notaires dans cette transformation, en leur fournissant des outils adaptés, des formations concrètes et des solutions sécurisées qui valorisent leur rôle dans un environnement de plus en plus digital.”
La sensibilité des domaines juridiques
Les questions juridiques restent un point sensible dans l’usage de l’intelligence artificielle appliquée à l’immobilier. Selon l’enquête, 39 % des Français accepteraient de poser une question juridique à un chatbot IA… mais seulement si un notaire valide ensuite la réponse. 31 % préfèrent s’adresser directement à un professionnel. Et 14 % déclarent ne pas faire confiance à l’IA pour les sujets juridiques.
Un constat s’impose : l’expertise humaine reste essentielle, notamment dans les domaines légaux.
Notaires et IA devront trouver un juste équilibre, en alliant fiabilité technologique et rigueur du conseil juridique.
L’étude d’Immonot le souligne : les questions juridiques restent les plus sensibles. Ce constat renforce l’idée que le conseil personnalisé et la sécurité juridique assurée par les notaires restent essentiels dans les transactions immobilières.
Les freins à l’adoption de l’IA dans les transactions immobilières
La méfiance et les craintes persistantes
Si l’IA suscite de l’intérêt dans le secteur immobilier, elle doit encore surmonter plusieurs obstacles majeurs. Le principal frein identifié par les répondants est le manque de contact humain, cité par 33% d’entre eux. Viennent ensuite le manque de confiance dans les algorithmes (22%), la peur des erreurs ou des biais (20%) et les préoccupations concernant la confidentialité des données personnelles (19%).
Ces réticences traduisent les inquiétudes face à la digitalisation du secteur immobilier. Les consommateurs attendent des garanties. Ils restent attachés à l’humain, surtout dans les étapes clés d’un projet immobilier. Pour autant, une minorité se montre déjà prête à évoluer. 6 % des sondés se déclarent totalement favorables à l’usage de l’IA, preuve qu’un changement est en marche, même s’il reste encore timide.
La crainte d’une déshumanisation des transactions
L’enquête révèle également une appréhension concernant l’impact de l’IA sur la qualité des services immobiliers. À la question “Craignez-vous que l’IA entraîne une déshumanisation des transactions immobilières ?”, 42% des répondants estiment que cela risque de réduire la qualité de l’accompagnement.
En revanche, 46% pensent qu’un équilibre entre notaire et IA est possible. Tandis que 11% estiment que l’IA simplifiera les processus sans impact négatif. Seulement 1% des répondants préfèrent une expérience entièrement digitale, démontrant l’attachement persistant à la dimension humaine. Ce constat confirme ainsi la valeur ajoutée de l’expertise humaine dans un secteur de plus en plus technologique.
Vers une complémentarité entre notaire et IA
Les domaines réservés à l’expertise humaine
Certains aspects de l’achat immobilier semblent devoir rester l’apanage des professionnels selon les Français. L’accompagnement juridique (15%), la négociation du prix (20%), la visite du bien (20%) et la rédaction des actes (15%) sont identifiés comme devant rester exclusivement gérés par des humains.
Le notaire et l’IA apparaissent donc comme complémentaires plutôt que concurrents. Ces données montrent clairement les attentes des consommateurs quant à la répartition des rôles entre technologie et expertise humaine. À cet effet, Notariat Services développe des solutions innovantes, accessibles et sur-mesure pour aider les notaires à tirer le meilleur de l’IA sans jamais perdre ce qui fait leur force : la confiance, la proximité, la rigueur juridique.”
Les perspectives d’évolution
Concernant l’avenir, 55% des répondants pensent que l’IA restera un outil secondaire dans les années à venir. À l’inverse, 21 % l’imaginent omniprésente dans les années à venir. Par ailleurs, 15% considèrent que les gens reviendront à des méthodes plus traditionnelles et 9% pensent que le marché évoluera peu.
Ces projections indiquent que si le notaire et l’IA vont coexister, la majorité des Français voient la technologie comme un support aux professionnels plutôt que comme une alternative à leur expertise. Pour beaucoup, la révolution numérique de l’immobilier devra être accompagnée et encadrée, notamment par les notaires eux-mêmes.
“La technologie peut être un formidable levier, à condition d’être bien encadrée, bien expliquée et bien intégrée dans les pratiques professionnelles”, conclut Nathalie Duny.
Cette approche mesurée et pragmatique semble être la voie privilégiée par les consommateurs comme par les professionnels du secteur.
