Selon l’observatoire CLAMEUR, la reprise d’activité du marché locatif privé se consolide. Le nombre des relocations et des locations nouvelles a augmenté depuis le début de l’année : + 4% sur les huit premiers mois de 2016. Mais la vacance augmente et équivaut chaque année à une perte de 3% des loyers perçus.
Après une année 2015 qui avait enregistré une progression soutenue de +11.4 %, le nombre des relocations et des locations nouvelles a encore augmenté depuis le début de l’année de + 4.0 % sur les huit premiers mois de 2016, en glissement annuel.
L’activité s’est redressée dans la quasi totalité des régions. La progression de l’activité est la plus lente en Bourgogne (+0,2%), Franche Comté (+1%) et Rhône-Alpes (+0,7%). Mais elle recule toujours dans le Limousin (-2,5%). Elle s’élève dans la moyenne (+2,3%) en Midi Pyrénées et en Picardie. Ailleurs, elle augmente de près de 3%, voire plus (Aquitaine, Centre, Basse Normandie et PACA).
La mobilité ne se redresse sur Paris que depuis le printemps dernier, à 19.3% retrouvant juste le niveau qui était le sien en 2009, durant la grande dépression. La situation de ce marché reste tendue, compte tenu de la pression des demandes qui s’y présentent.
En ce qui concerne l’évolution des loyers de marché, ils ont augmenté de +0.5% sur les 8 premiers s mois de 2016. L’évolution constatée depuis le début de l’année 2016 est comparable à celle d’août 2014 (+0.7%). « Depuis 2012, les loyers de marché ont augmenté de +0.2% par an, pour une inflation à 0.4% (INSEE). Le décrochage était intervenu dès 2007. Depuis, la hausse des loyers se situe, en moyenne, sous l’inflation », explique Michel MOUILLART, Professeur d’Economie à l’Université Paris Ouest, FRICS.
Les loyers reculent dans 44.7% des villes de plus de 10.000 habitants. Depuis 2013, les loyers ont crû moins que l’inflation dans 75% des villes de plus de 146.000 habitants. Ils ont reculé au Havre, à Lille, à Marseille, à Montpellier, à Nîmes, à Saint Etienne ou à Toulon. Ils ont très faiblement progressé à Angers, à Dijon, à Grenoble, à Lyon, à Nantes, à Rennes, à Strasbourg et à Toulouse.
On observe par ailleurs, un ralentissement des loyers dans tous les arrondissements parisiens. Sur Paris : + 5.4% par an de 1998 à 2006. Puis + 2.7% par an de 2007 à 2012. Et depuis 2013, 0.9% par an : + 0.3% en 2016.
L’effort d’amélioration et d’entretien demeure insuffisant. « Après 2 années particulièrement mauvaises, l’effort d’amélioration et d’entretien est redevenu plus intense en 2016 : il demeure néanmoins sous sa moyenne de longue période. Il s’avère insuffisant pour compenser sa dégradation passée, remettant en cause les objectifs de la Loi de Transition Energétique », commente Michel MOUILLART.
En dépit de la reprise d’activité constatée dès 2015, la montée de la vacance a été sensible depuis 2008 (+11.9%) : soit 1.3 semaine de recettes perdues. Le niveau actuel de la vacance, 5.0 semaines en moyenne, équivaut chaque année à une perte de 3% des loyers perçus.