Le marché locatif 2024 continue de faire face à des défis majeurs. La demande de biens à louer ne cesse d’augmenter, tandis que l’offre diminue. Ce qui crée une tension sans précédent. Les loyers grimpent dans les grandes villes, alimentés par une pénurie de logements neufs et des normes énergétiques plus strictes. Face à ces difficultés, les primo-accédants peinent à devenir propriétaires, bloquant ainsi la rotation naturelle des locations. Cet article examine en détail les facteurs qui façonnent le marché locatif 2024.
Sommaire :
- La demande locative en hausse : un phénomène durable
- L’offre locative en berne : un déséquilibre croissant
- Les prix des loyers : une tendance à la hausse
- L’impact des normes énergétiques sur le marché
- Les facteurs de blocage du marché locatif 2024
- Perspectives et solutions pour le marché locatif 2024
La demande locative en hausse : un phénomène durable
Une augmentation constante depuis 2021
Le marché locatif 2024 est marqué par une demande en constante augmentation. Depuis l’été 2021, la recherche de biens à louer n’a cessé de croître, avec des pics notables à l’approche de chaque période estivale. Cette tendance s’explique en partie par la quête annuelle des étudiants pour trouver un logement avant la rentrée universitaire.
Selon les données de Bien’ici, la demande a progressé de 22% par rapport au 2ème trimestre 2021, année où la tension locative a atteint un niveau extrême.
La tension locative s’accentue
La tension sur le marché locatif 2024 atteint des sommets inédits. Au niveau national, on observe une augmentation de 18% de la tension en un an. Cette situation est particulièrement critique dans les zones urbaines, où la demande surpasse largement l’offre disponible. Le marché locatif 2024 se caractérise ainsi par une compétition accrue entre les candidats locataires. La pression sur le marché locatif n’a jamais été aussi forte, avec parfois plus de 50 candidatures pour un seul bien dans les grandes métropoles.
L’offre locative en berne : un déséquilibre croissant
Une baisse significative de l’offre
Contrairement aux attentes, l’offre de biens à louer a diminué de 6% entre le 2ème trimestre 2023 et le 2ème trimestre 2024. Cette baisse est d’autant plus préoccupante qu’elle survient à une période où, traditionnellement, on observe une augmentation des congés de bail. Le marché locatif 2024 souffre d’un manque de rotation.
Les chiffres de Bien’ici montrent un recul de 34% de l’offre locative par rapport à la situation d’il y a 3 ans et plus.
Les petites surfaces dominent l’offre
Dans le paysage du marché locatif 2024, les studios et T2 restent majoritaires, particulièrement dans les zones urbaines et péri-urbaines. Cette prédominance des petites surfaces répond à une demande spécifique, notamment celle des étudiants et des jeunes actifs. Mais, elle ne suffit pas à combler le déficit global de l’offre.
Selon les données de Bien’ici, les T1 et T2 représentent 58% de l’offre locative en milieu urbain, contre seulement 33% en zone rurale.
Une tendance à la hausse des prix des loyers sur le marché locatif en 2024
Des disparités géographiques marquées
Le marché locatif 2024 présente des variations significatives en termes de loyers selon les régions. Si le loyer moyen au m² reste globalement stable au niveau national, certaines villes connaissent des hausses importantes.
Ainsi, Paris, malgré l’encadrement des loyers, voit le montant médian pour un studio avoisiner les 1000€. Soit une augmentation de 9% en un an ! D’ailleurs, l’Observatoire des Loyers de l’Agglomération Parisienne (OLAP) confirme cette tendance. Il note une hausse moyenne de 5,3% des loyers à Paris en 2023.
Les villes les plus touchées par la hausse des loyers

Bayonne, Bobigny et Cagnes-sur-Mer figurent parmi les villes où les loyers ont le plus augmenté. Ainsi, les hausses respectives sont de 24%, 21% et 20%. Cette tendance du marché locatif 2024 reflète la tension croissante dans certaines zones géographiques attractives ou en développement. À l’inverse, des villes comme Vaulx-en-Velin et Grasse ont vu leurs loyers baisser respectivement de 41% et 22%, illustrant les disparités locales du marché.
L’impact des normes énergétiques sur le marché locatif
Le poids des passoires thermiques
Dans le contexte du marché locatif 2024, les logements classés F et G sur le DPE représentent encore 10% de l’offre locative totale. Toutefois, cette proportion est plus élevée pour les petites surfaces, notamment les studios (16%).
La loi climat et résilience de 2021 continue d’influencer le marché. Ainsi, elle incite les propriétaires à rénover leurs biens ou à les retirer du marché locatif. Selon le ministère de la Transition écologique, 5,2 millions de logements en France sont considérés comme des passoires thermiques en 2024.
Des disparités régionales
Certaines régions, comme la Normandie, présentent une proportion plus élevée de passoires thermiques dans leur parc locatif. Cette situation s’explique par des facteurs historiques et climatiques, et pose des défis supplémentaires sur le marché locatif 2024 dans ces zones.
La région Normandie compte 17% de passoires thermiques dans son offre locative, contre une moyenne nationale de 10%.
Les facteurs de blocage du marché locatif 2024
La difficulté d’accès à la propriété
Le marché locatif 2024 est fortement impacté par les difficultés rencontrées par les primo-accédants pour devenir propriétaires. Les taux d’intérêt bancaires, bien qu’en légère baisse, restent élevés, empêchant de nombreux locataires de franchir le pas vers l’achat. Cette situation crée un “bouchon locatif”. Or, cela freine la rotation naturelle des biens en location. Selon la Banque de France, le taux d’intérêt moyen pour un crédit immobilier sur 20 ans s’établit à 3,85% en juin 2024, contre 1,10% en janvier 2022.
Le manque de logements neufs
La crise du secteur de l’immobilier neuf contribue également au blocage du marché locatif 2024. Ainsi, la baisse continue des permis de construire et l’effondrement des ventes de logements neufs réduisent l’offre globale de biens disponibles. Dès lors, cela accentue la pression sur le parc locatif existant. Les chiffres du ministère de la Transition écologique révèlent une baisse de 23% des mises en chantier de logements neufs sur les 12 derniers mois.
Perspectives et solutions pour le marché locatif 2024
Vers un assouplissement des normes ?
Face aux tensions du marché locatif 2024, certains acteurs appellent à un assouplissement des normes énergétiques. Le léger assouplissement que l’on observe depuis le 1er juillet 2024 pourrait être un premier pas vers une régulation plus équilibrée. Certes, cela maintiendrait plus de biens sur le marché tout en poursuivant l’objectif de rénovation énergétique. Le gouvernement a notamment revu le calendrier d’interdiction de location des passoires thermiques, repoussant certaines échéances.
L’importance des politiques de logement
Pour faire face aux défis du marché locatif 2024, des politiques de logement ambitieuses semblent nécessaires. Cela pourrait inclure des :
- incitations à la construction de logements neufs,
- des aides à la rénovation énergétique,
- des mesures pour faciliter l’accès à la propriété des primo-accédants.
Le plan “France 2030” prévoit notamment un investissement de 5 milliards d’euros pour la construction de logements durables et la rénovation énergétique du parc existant.
En conclusion, le marché locatif 2024 se trouve à un point critique, caractérisé par une tension extrême entre une demande croissante et une offre en diminution. Les défis sont multiples, allant de la pénurie de logements à la nécessité de rénover le parc existant, en passant par les difficultés d’accès à la propriété.
Face à cette situation, des solutions innovantes et des politiques adaptées seront nécessaires pour rééquilibrer le marché et répondre aux besoins de logement de la population française. Le logement est un bien essentiel, et nous devons agir sur tous les fronts pour garantir l’accès à un logement décent et abordable pour tous les Français.