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Le marché des objets connectés, un marché florissant !

Le marché des objets connectés, un marché florissant !

Le marché de l’Internet des objets ou «Internet of Things » est promu à un bel avenir. D’ici 2020, 50 milliards d’objets pourraient être connectés à Internet mais ils restent plutôt rares au sein des foyers français. Ces produits bien que révolutionnaires ne sont pas encore indispensables pour le grand public.

 

Le marché des objets connectés en pleine expansion

Selon le cabinet IDC, le marché de l’Internet des objets devrait peser 1,7 milliard de dollars en 2020, soit une croissance annuelle moyenne de 17%. Mais selon les prédictions du cabinet de conseil et d’audit Deloitte, près d’un milliard d’objets connectés supplémentaires devraient être achetés en 2015 et ce sont les entreprises qui généreront 60% des bénéfices économiques de ce marché.

Par conséquent, Deloitte estime que 90% des revenus issus des services créés pour l’internet des objets seront générés par les entreprises et non par les particuliers. Selon les chiffres de la dernière étude XerfiPrecepta, les objets connectés restent plutôt rares au sein des foyers français. Ils représentaient à peine 0,5% des appareils électroménagers, moins de 1% des ampoules et pas plus de 3% des dispositifs médicaux d’auto-mesure vendus en 2015.

« Le potentiel de ces objets est très différent selon leurs fonctionnalités : un monde sépare la fourchette connectée des traqueurs d’activité, qui rencontrent un franc succès avec 250.000 unités vendues en 2015 », selon les auteurs* de l’étude de XerfiPrecepta. Conséquence, il n’existe pas un mais de multiples marchés des objets connectés aux caractéristiques et dynamiques bien différentes, dont aucune ne peut cependant prétendre connaître le même destin commercial que les smartphones et autres tablettes.

Des objets connectés qui ne sont pas très innovants

La plupart des fonctionnalités proposées n’apportent aucun changement majeur, mais s’inscrivent plutôt dans une logique de renouvellement élargissant la gamme de produits au sein d’un marché déjà existant. C’est le cas des balances connectées, qui permettent d’accéder sur son smartphone à l’historique des mesures et éventuellement à des recommandations pour perdre du poids.

Si les objets connectés n’ont pas encore su révolutionner les usages, ils n’ont pas non plus transformé les modèles économiques. « Aujourd’hui, pratiquement aucun objet n’est associé à un abonnement de service en raison de la réticence des consommateurs à payer pour ce genre de prestation, mais aussi à cause de la fragmentation des données et du manque de coopération entre les opérateurs », indique l’étude XerfiPrecepta.

Des consommateurs plus septiques

Les objets connectés seraient-ils perçus comme des gadgets onéreux aux yeux des consommateurs ? Un sondage réalisé par GfK en 2014 montrait ainsi qu’un tiers des acheteurs n’utilisaient plus leurs objets connectés pour la maison au bout de 6 mois. Cette désaffection est renforcée par la peur des utilisateurs de perdre le contrôle sur leurs données personnelles par le piratage ou l’espionnage. La santé et l’énergie devraient être les deux secteurs les plus impactés par l’internet des objets d’ici 10 ans. On estime ainsi aujourd’hui à 80% le nombre d’objets connectés présentant des failles de sécurité, soit 4 milliards d’appareils…

Impossible néanmoins de nier l’immense potentiel des objets connectés à long terme, tant les attentes sont fortes en matière d’amélioration de la santé, d’automatisation de la maison ou encore d’augmentation de la productivité des entreprises.

Révolutionner les «Internet of Things »

Pour rebondir, les fabricants d’objets connectés doivent prendre appui sur les solutions de cloud computing et de big data pour créer de nouveaux usages et services véritablement innovants qui emporteront l’adhésion. C’est ce que prouve le succès des traqueurs d’activité, innovation capable de faire émerger un nouveau marché en suscitant l’enthousiasme des consommateurs pour la pratique du « quantified self » (auto-mesure). Les objets connectés bouleversent aussi le paradigme médical : la santé connectée permet l’émergence d’une médecine personnalisée, préventive et participative. Leur démocratisation dépendra du soutien des médecins, seuls suffisamment légitimes pour préconiser ces appareils.

La ville est également un terrain de jeu idéal pour les objets connectés. Aujourd’hui, 60% des compteurs d’eau, 75% des compteurs d’électricité et 50% des parcmètres installés en 2015 sont connectés. Ces dispositifs sont au cœur de la transformation urbaine vers une ville plus intelligente. L’analyse de l’éclairage, du trafic, de la collecte des déchets ou encore de la qualité de l’air est en effet indispensable pour optimiser les services publics, réaliser des économies et proposer de nouveaux services aux citoyens. «  Les énergéticiens et les acteurs du BTP ont un rôle à jouer dans la diffusion d’objets connectés permettant de réaliser des économies d’énergie », souligne l’étude XerfiPrecepta.

Une évolution non négligeable du marché

Les marchés des objets connectés évoluent à grande vitesse, la structure de la concurrence également. A court-terme, les experts de Xerfi-Precepta prévoient l’accélération de la consolidation des segments de marché les plus matures. Apple et Google constitueront logiquement la colonne vertébrale de l’industrie des objets connectés, grâce à leur mainmise sur les téléphones mobiles. « Ils profiteront de cette position dominante et de la dépendance de tous les fabricants d’objets connectés à leur égard pour construire des plateformes technologiques permettant de faire communiquer et fonctionner les objets au sein d’une application de contrôle unique sur le smartphone de l’utilisateur. Ils renforceront dans le même temps leur savoir-faire dans le traitement des données pour proposer des services innovants aux clients », souligne l’étude XerfiPrecepta.

C’est toute une industrie qui doit se transformer en un réel écosystème et actionner les bons leviers : développer des produits inédits, proposer de véritables solutions d’assistance et de recommandation au quotidien, miser sur la valeur émotive et statutaire, s’appuyer sur des prescripteurs (médecins, assureurs), valoriser les data, etc.

A noter la 1ère édition du  salon « IoT World » qui se tiendra à Paris – Porte de Versailles les 23&24 mars 2016 et qui rassemblera quelque 120 entreprises exposantes les plus représentatives de l’industrie de l’Internet des Objets (www.iot-world.fr).


*Auteurs de l’étude : Flavien Vottero et Alexandre Boulegue

Manda R.

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