Comme chaque année la liste des immeubles parisiens d’habitat privé présentant le plus fort risque de dégradation de leur bâti a été à nouveau établie en 2017. L’analyse fait apparaître que 276 immeubles parisiens cumulent au moins trois types de difficultés et présentent un risque de dégradation de leur bâti.
Une analyse statistique a été réalisée à partir d’indicateurs qui signalent des difficultés, tels que la part des petits logements locatifs, les mises en demeure au titre de la sécurité et de la salubrité, les diagnostics d’accessibilité au plomb, les interventions des sapeurs-pompiers de Paris, le poids des demandeurs de logement social, les factures d’eau impayées pour les immeubles, ainsi que la présence de termites et le fait qu’un immeuble d’habitat soit issu de la transformation d’un hôtel meublé. Il en ressort une notation à l’immeuble qui exprime une présomption de risque de dégradation du bâti.
Réalisé en partenariat avec les acteurs de la lutte contre l’habitat indigne à Paris, l’exercice s’inscrit dans une perspective opérationnelle de suivi et de prévention, les présomptions statistiques étant mises au service d’une intervention aussi précoce que possible, notamment des agents de la Direction du Logement et de l’Habitat de la Ville de Paris chargés de veiller à la salubrité et de la sécurité des bâtiments.
276 immeubles d’habitat privé anciens qui présentent des signes de fragilité
Les 276 immeubles d’habitat privés signalés comme à surveiller se situent principalement dans les arrondissements du nord-est parisien car présentent des signes de fragilité. Près de 70% des immeubles sont concentrés dans les 4 arrondissements du nord-est de Paris : l’effectif est de 72 dans le 18e, 41 dans le 19e, 37 dans le 20e et 410 dans le 17e.
Les quartiers les plus concernés sont dans le 18e les abords du boulevard Ornano, la Goutte d’Or, La Chapelle et Belliard – Doudeauville, dans le 17e les Épinettes et les abords de la Place de Clichy, et, dans une moindre mesure, dans le 19e le secteur Crimée – Flandres, dans le 20e le secteur de Ménilmontant et de la place de la Réunion, dans le 10e les abords de l’hôpital Saint-Louis.
Les immeubles repérés regroupent 9860 logements au total. Ils comptent en moyenne 36 logements. Les grands immeubles sont peu présents parmi les immeubles d’habitat privés signalés comme à surveiller: 1 immeuble sur 8 compte 50 logements ou plus, soit 33 immeubles.
Les immeubles repérés sont majoritairement des copropriétés (78%). Parmi les 60 immeubles à surveiller en monopropriété (soit 22% des immeubles repérés), environ la moitié appartient à des particuliers et l’autre moitié à des personnes morales.
Le nombre d’immeubles présentant un risque de dégradation du bâti est limité: moins de 300 immeubles alors que la capitale compte près de 50000 immeubles d’habitat. C’est donc moins de 1% du parc d’immeubles parisiens qui rencontrent des difficultés significatives. Cela montre aussi une certaine permanence des difficultés rencontrées.
> Observatoire de la prévention de la dégradation des immeubles d’habitation à Paris – Résultats 2017 (PDF – 17.99 Mo)