En 2025, se loger est devenu l’un des plus grands défis pour les étudiants en France. Selon l’Unef, le logement étudiant représente désormais la moitié de leurs dépenses mensuelles, et la situation ne cesse de se dégrader. Le baromètre exclusif de L’Étudiant dresse un tableau alarmant : flambée des loyers étudiants, pénurie de résidences universitaires, recul des APL étudiant. Dans un contexte où l’accessibilité au logement étudiant devient critique, ce classement analyse 47 villes françaises pour identifier celles où il est encore possible de se loger facilement et à prix raisonnable. Cette enquête met en lumière les grandes inégalités territoriales et les failles des politiques publiques. Face à l’urgence, certaines collectivités innovent pour éviter une « année noire » du logement. Cet article décrypte les données clés, classements, et solutions envisagées.
Sommaire :
- Quelles sont les villes les plus accessibles pour le logement étudiant en 2025 ?
- Pourquoi le logement étudiant devient-il de plus en plus difficile à obtenir ?
- Quelles politiques publiques face à la crise du logement étudiant ?
À retenir – Le logement étudiant en 2025, une crise silencieuse
- Le logement absorbe 50% du budget mensuel des étudiants, contre 25% pour les jeunes actifs.
- Le Logiscore 2025 classe 12 villes en catégorie A, dont Limoges, Le Havre ou Grenoble.
- Le Crous ne couvre que 6% des besoins malgré les 33% d’étudiants boursiers.
- Le gel des APL prévu en 2026 menace encore plus la stabilité financière des étudiants précaires.
- Le loyer médian étudiant atteint 453 € en 2025, soit une hausse de 70 € depuis 2016.
Quelles sont les villes les plus accessibles pour le logement étudiant en 2025 ?
Le classement Logiscore : une boussole pour les étudiants
Le baromètre Logiscore 2025, publié par L’Étudiant, évalue l’accessibilité du logement étudiant dans 47 villes françaises. Il repose sur 8 critères : prix des studios, tension locative, part de logements sociaux, aides locales, offre en résidences universitaires, suroccupation, qualité du parc locatif privé, et précarité des jeunes.
Les 12 villes les mieux classées sont :
- Arras, Besançon, Grenoble, Le Havre, Le Mans, Limoges, Nancy, Orléans, Pau, Reims, Saint-Étienne, Troyes
Ces villes étudiantes abordables combinent des loyers étudiants modérés (300 à 450€ pour un studio), une tension locative réduite et parfois des aides au logement étudiant comme à Limoges ou Pau.
Par contraste, Paris, Lyon, Nice, Bordeaux, Annecy, La Rochelle, subissent une forte tension : loyers au-delà de 700€, manque de logements étudiants publics, concurrence avec le tourisme.
Pourquoi le logement étudiant devient-il de plus en plus difficile à obtenir ?
Une pénurie aggravée du logement public
En 2024, la France comptait 2,7 millions d’étudiants, dont 33% boursiers. Pourtant, le Crous ne proposait que 174 000 lits en résidences universitaires, soit 6 places pour 100 étudiants. Seuls 25% des boursiers Crous y accèdent. Pire : l’offre est en recul depuis 2017, selon la Fondation pour le Logement des Défavorisés.
En Île-de-France, un étudiant sur cinq vit dans une situation de suroccupation, souvent dans un logement inférieur à 9 m², en infraction avec les critères de logement décent.
La baisse continue des APL
Depuis la réforme de 2021, les APL étudiant sont recalculées en temps réel. Résultat : les aides sont instables, souvent inférieures aux besoins réels. En 2026, un gel de l’allocation logement est prévu, suscitant une vague de critiques de la part des syndicats étudiants.
« On parle d’égalité des chances, mais comment réussir ses études quand on dort mal et qu’on n’a plus d’argent le 10 du mois ? », alerte un représentant de la FAGE (Fédération des Associations Générales Étudiantes).
Quelles politiques publiques face à la crise du logement étudiant ?
Des réponses locales à géométrie variable
Certaines villes étudiantes abordables s’engagent : à Grenoble, la métropole prévoit 1 500 logements étudiants d’ici 2027. À Limoges, une prime de 150 € aide les jeunes à s’installer. À Pau, la mairie lie l’accès à un logement étudiant à un engagement bénévole.
En revanche, Paris peine à tenir ses engagements : seulement 5 000 logements étudiants livrés sur les 10 000 promis entre 2015 et 2025.
Une jeunesse plus pauvre, plus mobile, plus exposée
Selon l’INSEE, 6 jeunes sur 10 quittant le domicile familial perçoivent des aides sociales. Leur pouvoir d’achat s’effondre, tandis que le parc locatif privé reste hors de prix. Le droit au logement est mis à mal, notamment dans les grandes métropoles.
La Fondation pour le Logement des Défavorisés estime à 250 000 le nombre de logements étudiants manquants pour assurer une couverture minimale.
Classement Logiscore 2025 – Les 12 meilleures villes pour le logement étudiant

Évolution du loyer médian étudiant (2016–2025)
