Après une pause estivale marquée, le marché immobilier français s’apprête à vivre une rentrée 2024 sous le signe du renouveau. Les taux d’emprunt, restés stables en juillet à 3,61% pour l’ancien pourraient connaître une baisse bienvenue dès septembre. Cette perspective, couplée à un stock de biens en hausse de 8,5% sur les huit premiers mois de l’année, laisse entrevoir de nouvelles opportunités pour les acquéreurs. Cependant, les prix affichés demeurent en progression de 2,8% sur un an, dans un contexte où la reprise du marché reste suspendue au retour des acheteurs et à l’évolution des conditions de crédit. L’immobilier à la rentrée 2024 s’annonce ainsi comme un terrain de jeu complexe, où les acteurs du secteur devront redoubler d’efforts pour renouer avec le dynamisme des années précédentes.
Sommaire :
- Un été 2024 marqué par l’attentisme
- Les perspectives pour l’immobilier à la rentrée 2024
- Rentrée 2024 : les tendances de prix sur le marché immobilier
- Les spécificités régionales du marché immobilier à la rentrée 2024
- Les défis et opportunités pour le marché immobilier
Un été 2024 marqué par l’attentisme
Les facteurs d’une pause estivale prolongée
L’été 2024 a connu une pause particulièrement marquée sur le marché immobilier. Deux raisons majeures expliquent ce phénomène : l’incertitude politique et le déroulement des Jeux Olympiques de Paris. Ces événements ont conduit de nombreux porteurs de projets immobiliers à se mettre en retrait. Ils préfèrent reconsidérer leur situation à la rentrée de septembre.
Selon une enquête menée par l’IFOP en juillet 2024, 62% des Français ayant un projet immobilier ont déclaré avoir reporté leur décision d’achat à la rentrée. À cet effet, ils citent l’instabilité politique (38%) et les Jeux Olympiques (24%) comme principales raisons de ce report.
Un stock de biens en augmentation
Conséquence directe de cette accalmie, le volume des biens anciens mis en vente a continué de progresser cet été. L’Observatoire Transaction GH d’août 2024 rapporte une hausse impressionnante de 8,5% sur le cumul janvier-août 2024 par rapport à la même période en 2023. Cette augmentation du stock offre aux futurs acquéreurs un choix plus large pour concrétiser leur acquisition à la rentrée.
En chiffres absolus, cela représente environ 1,2 million de biens disponibles sur le marché à la fin août 2024, contre 1,1 million à la même période en 2023, selon les données de la FNAIM.
Les perspectives pour l’immobilier à la rentrée 2024
Une possible baisse des taux de crédit
Les taux d’emprunt immobilier sont restés stables en juillet 2024 à 3,61% sur le marché de l’ancien, selon l’Observatoire Crédit Logement. Pour autant, les banques semblent viser la rentrée de septembre pour revoir leurs barèmes à la baisse. Cette évolution pourrait constituer un facteur clé pour stimuler le retour des acquéreurs sur le marché immobilier à la rentrée 2024.
Caroline Arnould, Directrice Générale de CAFPI, courtier en prêts immobiliers, déclare : “ Nous anticipons une baisse des taux de l’ordre de 0,2 à 0,3 point dès septembre, ce qui pourrait se traduire par des taux moyens autour de 3,3% pour un emprunt sur 20 ans.”
Un marché favorable aux acquéreurs
L’augmentation du stock de biens disponibles, combinée à une possible baisse des taux de crédit, crée un contexte potentiellement favorable aux acheteurs. Ces derniers devraient avoir plus de temps et de choix pour trouver le bien idéal parmi les nombreuses propositions sur le marché immobilier à la rentrée 2024.
Un exemple concret : dans une ville moyenne comme Angers, le nombre de biens en vente a augmenté de 15% entre août 2023 et août 2024. Ainsi, ils passent de 1 200 à 1 380 annonces actives, d’après les données de SeLoger.com.
Rentrée 2024 : les tendances de prix sur le marché immobilier
Une hausse modérée des prix affichés
Malgré le contexte attentiste, les prix au mètre carré affichés ont connu une augmentation de 2,8% sur un an. Cependant, cette tendance doit être nuancée par le fait que les prix de vente finaux ont généralement été plus négociés que l’année précédente. En cela, ils reflètent une certaine flexibilité du marché immobilier à la rentrée 2024.
Selon une étude de MeilleursAgents, l’écart entre le prix affiché et le prix de vente final s’est creusé. De fait, il passe de 3,2% en moyenne en 2023 à 4,5% en 2024. Ce qui témoigne d’une marge de négociation plus importante pour les acheteurs.
Des disparités entre maisons et appartements
L’Observatoire Transaction GH met en lumière des différences notables entre les segments du marché :
- Les maisons ont vu leur valeur rester relativement stable sur les 13 derniers mois. Elle oscille entre 2 666€ et 2 863€ au maximum.
- Les appartements ont connu des fluctuations plus marquées. Et, les valeurs sont comprises entre 4 313€ et 4 995€. Notons qu’en août 2024, leur valeur reste nettement supérieure à celle d’août 2023 (+7,7%).
Ces chiffres révèlent une tendance de fond. En effet, la demande croissante pour les espaces plus grands et les extérieurs, héritée de la période post-Covid, continue d’influencer le marché immobilier à la rentrée 2024.
Les spécificités régionales du marché immobilier à la rentrée 2024
L’Île-de-France : une exception à la tendance
Bien que restant la région la plus onéreuse avec un prix moyen de 5 614€/m², l’Île-de-France est la seule à connaître un léger repli de valeur de 0,6% en un an. Cette évolution particulière du marché immobilier francilien à la rentrée 2024 mérite une attention particulière des acteurs du secteur.
Selon les données de la Chambre des Notaires de Paris, cette baisse est plus prononcée dans certains départements comme la Seine-Saint-Denis (-1,2%) et le Val-de-Marne (-0,9%). Tandis que Paris intra-muros reste stable (+0,1%).
Le dynamisme des régions littorales
Les régions disposant d’une grande façade littorale se distinguent par une augmentation marquée du nombre de biens mis sur le marché. La Bretagne enregistre ainsi une hausse de 21,3% en un an. Tandis que la Provence-Alpes-Côte d’Azur connaît une augmentation de 18,5% sur la même période. Ces chiffres témoignent d’un dynamisme persistant du marché immobilier dans ces zones à la rentrée 2024.
Un exemple frappant est la ville de La Rochelle, où le nombre d’annonces immobilières a bondi de 25% entre août 2023 et août 2024. Ainsi, elles passent de 800 à 1 000 biens en vente, d’après les données de SeLoger.com.
Les régions les plus abordables
Les régions Bourgogne-Franche-Comté et Centre-Val de Loire demeurent les plus attractives en termes de valeur. Leurs prix moyens respectifs sont de 1 753€ et 1 956€ au mètre carré. Ces zones pourraient attirer l’attention des investisseurs et des primo-accédants à la recherche d’opportunités sur le marché immobilier à la rentrée 2024.
À titre d’exemple, à Nevers (Bourgogne-Franche-Comté), il est possible d’acquérir une maison de 100m² avec jardin pour environ 150 000€. Soit près de 5 fois moins que le prix moyen d’un bien équivalent en Île-de-France.
Les défis et opportunités pour le marché immobilier
L’objectif des 800 000 transactions en 2024
Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet l’Immobilier, souligne que malgré un possible retour des acquéreurs à la rentrée, atteindre l’objectif de 800 000 transactions sur l’ensemble de l’année 2024 reste un défi. Le retard pris avec la rupture politique du mois de juin et la pause olympique a clairement impacté la capacité des Français à se projeter dans un achat immobilier.
“ Un retour des acquéreurs en nombre à la rentrée permettrait de redynamiser le marché immobilier. Pour autant, cela ne sera sans doute pas suffisant pour atteindre les 800 000 transactions espérées sur l’ensemble de l’année 2024”, déclare Stéphane Fritz.
L’importance de la baisse des taux
Une possible baisse des taux de la part des banques en septembre constituerait un nouveau souffle pour dynamiser le marché immobilier jusqu’à la fin de l’année. Cette évolution est considérée comme cruciale. Elle devrait relancer l’activité et encourager les transactions sur le marché immobilier à la rentrée 2024.
Selon une simulation réalisée par Meilleurtaux, une baisse de 0,3 point du taux d’intérêt permettrait à un emprunteur d’augmenter sa capacité d’emprunt d’environ 3%. Soit 9 000€ pour un prêt de 300 000€ sur 20 ans.
Conclusion
L’immobilier à la rentrée 2024 se présente comme un marché en transition, marqué par des opportunités pour les acquéreurs, mais également par des défis pour l’ensemble du secteur. La combinaison d’un stock de biens en hausse, d’une possible baisse des taux de crédit et d’une évolution contrastée des prix selon les régions crée un contexte unique. Les acteurs du marché immobilier devront faire preuve d’adaptabilité et d’innovation pour tirer parti de cette situation et relancer la dynamique des transactions dans les mois à venir.
Les prochains mois seront décisifs pour déterminer si le marché immobilier à la rentrée 2024 parviendra à retrouver son dynamisme d’avant la crise. Les professionnels du secteur restent optimistes, mais prudents, face à un environnement économique et politique encore incertain.