Vécue comme un traumatisme par les ménages emprunteurs, d’autant plus après les annonces rassurantes faites par la Banque centrale européenne en début d’année, la situation reste néanmoins favorable au pouvoir d’achat des Français.
Depuis la fin du mois de juin, de plus en plus de banques annoncent successivement l’augmentation de leurs taux de prêts immobiliers. Comment expliquer une telle évolution après des mois de baisse ? Ces augmentations sont en partie causées par une forte hausse de l’OAT 10 ans (Obligation assimilable du Trésor français), qui est passé de 0,35% au 16 avril – son plus bas niveau – à 1,31% au 2 juillet.
Le paradoxe porte en ce que les banques disposaient d’une marge plus conséquente lorsqu’elles prêtaient à 1,80% sur 20 ans il y a 2 mois, qu’à 2,20% demain, les augmentations variant entre 0,10% à 0,40% sur certaines durées.
Le marché retrouve actuellement un spread, autrement dit marge entre 2 taux, similaire à février 2014. Cette hausse de taux arrive à point nommé pour calmer un marché de renégociation saturé et paradoxal en termes de valeur ajoutée pour l’économie. Ainsi, cette augmentation devient un outil de pilotage stratégique pour le monde bancaire, afin d’ajuster au mieux sa production.
En effet, la production de crédits immobiliers ne doit pas occulter les contreparties en termes de fonds propres imposés par Bâle III aux banques. Tout crédit réalisé au-delà des objectifs fixés par chaque établissement doit trouver sa contrepartie de haut de bilan et tout cela a un coût.
Plus disponible, le monde du secteur bancaire et financier va retrouver son véritable rôle de financement de l’économie, épaulé par les courtiers en prêts immobiliers. L’économie va ainsi forcément être relancée, dans un contexte où, aujourd’hui, la pénurie annoncée de logements neufs, liée à la valse incessante des politiques du logement, créent une absence de visibilité sur le long terme.
D’ailleurs, afin que les ménages retrouvent leur confiance à emprunter, mettre en place un pacte de stabilité signé par les partis politiques serait un engagement fort de constance et de lisibilité. Donner une visibilité sur le long terme aux Français, leur permettrait de ne plus être les otages de réglementations évoluant sans cesse.
Cette hausse des taux impacte nécessairement le financement, en augmentant le coût du crédit. Mais la situation qui en découle reste positive, car elle entraîne un déclic psychologique chez le consommateur ! En effet, cet accroissement rappelle aux ménages qu’il y a une fin à toute courbe baissière et qu’il est temps de concrétiser sa volonté d’achat, avant que les taux ne poursuivent leur progression, la variable d’ajustement qui va en découler étant la négociation du prix entre acheteurs et vendeurs.
Concernant la situation actuelle en Grèce, le référendum a bien eu lieu et, comme attendu, le non l’a emporté. La réaffirmation d’une stabilité des taux annoncée par la BCE et son discours rassurant, dans une phase estivale qui débute, ne devrait pas impliquer une hausse de taux majeure pour les prêts immobiliers en France. La rentrée de septembre permettra de valider cette hypothèse.
Finalement, le marché du prêt immobilier s’est emballé, poussé par les renégociations. Les objectifs annuels sont quasiment atteints et on peut s’attendre à ce que certaines banques soient peu présentes sur ce marché au second semestre. Les taux de prêts immobiliers ne devraient pas augmenter de façon significative, surtout si un accord avec la Grèce est rapidement trouvé.
Cette situation va au moins avoir l’avantage de ramener de la valeur ajoutée à l’économie et de la relancer. Dans la psychologie du consommateur, le signal envoyé est que la fenêtre d’opportunités pour investir est maintenant. Il ne faut pas la manquer !
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