Le marché du crédit immobilier reprend des couleurs après deux années difficiles. Selon CAFPI, les taux d’intérêt ont significativement baissé en un an. Cette évolution favorable redonne de l’oxygène aux ménages français qui souhaitent concrétiser leur projet d’acquisition. Pourtant, les incertitudes économiques et politiques persistent. Le crédit immobilier peut-il vraiment retrouver sa dynamique d’avant-crise ? Quels sont les taux pratiqués actuellement ? Comment les Français perçoivent-ils ce marché en pleine mutation ?
Sommaire :
- Quels sont les taux de crédit immobilier actuellement pratiqués ?
- Pourquoi le marché du crédit immobilier rebondit-il après deux ans de crise ?
- Comment les Français perçoivent-ils le marché du crédit immobilier actuel ?
- Quelles mesures pour pérenniser la reprise du crédit immobilier ?
À retenir – La reprise du crédit immobilier en 2025
- Les taux de crédit immobilier sont redevenus attractifs : entre 3,10% et 3,30% selon la durée, sous le seuil psychologique de 3,5%.
- Le marché rebondit après deux années difficiles : la baisse de 0,41 point en un an redonne du pouvoir d’achat aux emprunteurs.
- Les Français restent confiants malgré les incertitudes : plus de 50% considèrent que le risque immobilier n’a pas augmenté.
- La stabilité politique est cruciale pour la suite : l’instabilité gouvernementale pourrait freiner la dynamique si elle persiste.
- Des réformes structurelles sont nécessaires : assouplissement du HCSF, relance du PTZ et stabilisation fiscale pour les bailleurs privés.
Quels sont les taux de crédit immobilier actuellement pratiqués ?
Depuis le début de l’année 2025, les taux de crédit immobilier enregistrent une baisse significative. Deux facteurs expliquent ce mouvement : la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé son taux de dépôt à 2% en juin 2025, réduisant le coût du refinancement des banques. Parallèlement, la concurrence entre établissements s’intensifie pour séduire une clientèle redevenue active sur le marché du crédit.
Les taux observés par CAFPI en septembre 2025
CAFPI, leader du courtage en crédit avec un réseau de 200 agences et plus de 30 000 dossiers finalisés en 2023, affiche aujourd’hui des taux particulièrement attractifs pour les emprunteurs :
- Sur 15 ans, le taux moyen s’établit à 3,10%.
- Sur 20 ans, il atteint 3,22%.
- Enfin, sur 25 ans, il se fixe à 3,30%.
Ces résultats marquent une amélioration notable par rapport à 2024, période durant laquelle le taux moyen sur 25 ans s’élevait encore à 3,70%. Autrement dit, la baisse atteint 0,40 point, un signal fort pour la reprise du marché. De plus, ces niveaux restent en dessous du seuil psychologique des 3,5%, souvent perçu comme trop élevé par les emprunteurs. Cette évolution redonne confiance aux ménages et stimule les projets immobiliers longtemps mis en attente.
Une stabilité relative malgré l’instabilité politique
Malgré l’instabilité politique actuelle, les taux d’emprunt de l’État français demeurent globalement stables. Selon les données précises de CAFPI, ils sont passés de 3,51% à 3,57%, avant de revenir à 3,51% le 8 octobre 2025. Cette variation minime de 0,06 point démontre la maîtrise du marché obligataire français. En conséquence, les banques peuvent maintenir des conditions de crédit immobilier attractives, sans craindre de tensions sur leurs marges. De plus, les légères révisions tarifaires observées à la rentrée restent très contenues, confirmant un climat de stabilité et de prudence.
Toutefois, Caroline Arnould, Directrice Générale de CAFPI, alerte sur un risque potentiel : une incapacité politique à voter le budget 2026 pourrait entraîner une hausse des taux. Elle précise néanmoins que cette hausse, si elle survenait, devrait rester limitée.
Pourquoi le marché du crédit immobilier rebondit-il après deux ans de crise ?
Après 2022 et 2023, années marquées par une forte contraction, le crédit immobilier retrouve une dynamique positive. La production de crédits a nettement rebondi depuis le début 2024. Cette reprise s’accélère au premier semestre 2025 grâce à la baisse continue des taux portée par les décisions de la BCE.
L’effet direct de la baisse des taux sur la demande
En l’espace d’un an, le taux moyen sur 25 ans est passé de 3,70% à 3,29%, soit une baisse de 0,41 point. Cette évolution favorable redonne du pouvoir d’achat immobilier aux ménages français.
Concrètement, un taux plus bas se traduit par des mensualités allégées pour un même montant emprunté. Ainsi, pour un prêt de 200 000 euros sur 25 ans, cette baisse équivaut à une économie d’environ 50 euros par mois. Grâce à ce gain, les acheteurs peuvent désormais viser des biens plus spacieux ou mieux situés. Autrement dit, la détente des taux réouvre le marché à des profils qui en étaient exclus depuis plusieurs mois. Ainsi, le crédit immobilier redevient accessible aux primo-accédants et aux classes moyennes, redonnant un second souffle à la dynamique du marché résidentiel.
La concurrence bancaire au service des emprunteurs
Les établissements bancaires ont choisi de maintenir des conditions de prêt attractives, malgré la hausse de leurs coûts de refinancement. Cette stratégie offensive vise clairement à regagner les parts de marché perdues pendant la crise de 2022-2023. Pour y parvenir, les banques multiplient les offres compétitives et cherchent à séduire à nouveau les emprunteurs désireux d’accéder à la propriété.
Dans ce contexte, le courtage immobilier connaît lui aussi une forte progression. CAFPI, qui collabore avec plus de 100 partenaires bancaires et assureurs, souligne que plus de 35% des crédits immobiliers en France sont désormais négociés par un courtier. Cette évolution traduit une professionnalisation accrue du secteur, où le courtage s’impose comme un acteur central de la distribution du crédit immobilier.
Comment les Français perçoivent-ils le marché du crédit immobilier actuel ?
Selon l’enquête menée par CAFPI, 68% des Français estiment que le contexte économique actuel appelle à la prudence en matière de crédit immobilier. Cette perception témoigne d’un sentiment d’incertitude face à la conjoncture. Cependant, la confiance dans la pierre reste solide. En effet, plus d’un Français sur deux — soit plus de 50% des sondés — considère que le crédit immobilier n’est pas plus risqué aujourd’hui qu’auparavant, malgré les turbulences économiques et politiques. L’attachement des Français à l’immobilier demeure profond et durable, confirmant son rôle de valeur refuge dans un environnement instable.
Près d’un Français sur deux anticipe une hausse des prix et des taux dans les mois à venir. Cette projection traduit un optimisme mesuré face au marché du crédit immobilier. Malgré ces anticipations, l’immobilier conserve son statut d’investissement sûr dans un contexte économique incertain. Les ménages privilégient la pierre aux placements financiers jugés plus volatils, cherchant avant tout la stabilité et la valeur refuge. Ainsi, le crédit immobilier demeure pour beaucoup un levier d’accès à la sécurité patrimoniale. Il permet aux emprunteurs de se constituer un actif tangible, porteur de valeur et de confiance à long terme.
Caroline Arnould souligne que “les conditions de financement sont redevenues attractives, ce qui permet à de nombreux ménages de relancer leurs projets de crédit immobilier. Les taux actuels restent sous le seuil de 3,5% jugé acceptable par les emprunteurs. Cette accessibilité redonne confiance aux acheteurs potentiels. Le marché du crédit immobilier a néanmoins besoin de stabilité politique pour amplifier cette dynamique.”
Quelles mesures pour pérenniser la reprise du crédit immobilier ?
CAFPI appelle le prochain gouvernement à accompagner la reprise par “une politique du logement claire et ambitieuse, à la hauteur des enjeux du secteur”. Deux leviers complémentaires doivent être activés rapidement pour fluidifier le marché du crédit immobilier et soutenir à la fois la construction et la mobilité résidentielle.
Libérer l’investissement locatif pour soutenir l’offre
Le parc locatif privé continue de s’éroder, freiné par le manque de visibilité et la baisse de rentabilité. Pour rétablir la confiance des bailleurs et relancer l’investissement dans le crédit immobilier locatif, CAFPI avance trois propositions concrètes :
- Stabiliser la fiscalité sur dix ans. Une telle mesure offrirait une meilleure sécurité aux investisseurs et leur permettrait de planifier leurs projets immobiliers avec sérénité.
- Rénover le statut du bailleur privé, en renforçant ses droits et en simplifiant la fiscalité associée.
- Assouplir les politiques de plafonnement des loyers, en introduisant des marges de souplesse adaptées aux marchés locaux et à la qualité des logements.
Ces ajustements offriraient un cadre plus stable et attractif, capable de réenclencher la dynamique de l’investissement locatif et de redonner confiance aux bailleurs.
Adapter les règles d’accès au crédit immobilier
L’accès au crédit immobilier s’est transformé en véritable obstacle pour les classes moyennes et les primo-accédants. Face à cette situation, le réseau de courtage CAFPI appelle à un assouplissement des critères du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière). Actuellement, le HCSF limite le taux d’endettement à 35% et la durée des prêts à 25 ans. Des règles jugées trop strictes dans le contexte économique actuel.
Pour y remédier, CAFPI propose plusieurs ajustements concrets : relever le taux d’endettement plafond, allonger les durées de prêt et surtout territorialiser les règles. En effet, cette territorialisation permettrait d’adapter les conditions de crédit aux réalités locales, en prenant en compte les écarts de prix et les différences de pouvoir d’achat entre régions.
Par ailleurs, le courtier recommande de maintenir et d’élargir les aides à la primo-accession, notamment le Prêt à Taux Zéro (PTZ). De plus, il suggère d’augmenter les plafonds et d’étendre les zones et ménages éligibles, afin de soutenir durablement l’accès à la propriété pour les foyers modestes et intermédiaires.?