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Crédit

Les taux de crédit vont-ils remonter après la crise politique ?

Les taux de crédit vont-ils remonter après la crise politique ?

Malgré l’instabilité politique française marquée par la démission de François Bayrou et la dégradation de la note de crédit par l’agence Fitch, les taux de crédit immobilier et le financement immobilier restent étonnamment stables. Selon Vousfinancer, les taux d’emprunt d’État à 10 ans sont repassés sous les 3,5% dès le 8 septembre. Cette résistance des taux de crédit face aux turbulences politiques soulève une question cruciale : les emprunteurs et primo-accédants peuvent-ils encore compter sur des conditions d’emprunt favorables pour leur prêt immobilier ? L’analyse révèle que les banques maintiennent leurs barèmes avec des taux moyens oscillant entre 3 et 3,5% sur toutes les durées, offrant ainsi une fenêtre d’opportunité pour les futurs acquéreurs et les projets d’investissement locatif.


Sommaire :


À retenir – Taux de crédit et stabilité financière

  • Les taux de crédit résistent remarquablement bien aux turbulences politiques françaises de septembre 2025.
  • Seule une douzaine d’établissements ont ajusté leurs taux, confirmant la stabilité du secteur.
  • Les taux moyens oscillent entre 3,05% et 3,45% selon la durée, avec des négociations possibles.
  • Une hausse de 0,10 point ne représente que 10 € de plus par mois sur un crédit de 200 000 €.
  • La fenêtre reste ouverte pour les futurs acquéreurs avec des conditions d’emprunt attractives.

Comment les taux de crédit résistent-ils aux turbulences politiques ?

Les événements politiques récents auraient pu faire trembler les marchés. Pourtant, les taux de crédit affichent une remarquable résilience. En effet, bien que le taux de l’OAT 10 ans ait dépassé les 3,6% début septembre suite à l’annonce du vote de confiance du 25 août, la situation s’est rapidement normalisée.

Dès le 8 septembre, soit une semaine après le vote de confiance ayant conduit à la démission du chef du gouvernement François Bayrou, les taux d’emprunt d’État sont repassés sous la barre des 3,5%. Cette stabilisation rapide démontre que les marchés financiers avaient largement anticipé les décisions politiques. Et, notamment, la dégradation de la note de l’agence américaine Fitch annoncée le vendredi 12 septembre.

Quelle réaction des banques face à l’instabilité politique ?

Une réponse mesurée du secteur bancaire

Face à la période d’incertitude actuelle, seules quelques banques ont choisi d’ajuster leurs taux de crédit.
Selon les données de Vousfinancer, une douzaine d’établissements ont appliqué des hausses limitées en août et début septembre. L’un d’entre eux a même justifié une augmentation de 0,10% par « la remontée des taux observée et anticipée en lien avec l’instabilité politique, les tensions sociales et la tension sur les marchés financiers ». Cependant, cette réaction reste minoritaire dans le paysage bancaire français.

Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer, le confirme : « Depuis le 8 septembre, nous n’avons reçu que très peu de barèmes, et ils sont stables, confirmant cette tendance et le peu d’impact que le vote de confiance a eu ».

Cette stabilité s’explique aussi par la décision stratégique de la Banque centrale européenne. Lors de sa réunion du 11 septembre 2025, elle a maintenu ses taux directeurs inchangés.

Les perspectives d’évolution des taux de crédit

Selon Vousfinancer, l’évolution future des taux de crédit reposera sur trois facteurs clés. Premièrement, le délai nécessaire à la composition du nouveau gouvernement pèsera fortement sur les conditions de financement. Deuxièmement, la confiance des marchés envers ce futur gouvernement influencera directement l’évolution des taux. Troisièmement, et surtout, la capacité de l’exécutif à faire adopter un budget équilibré constituera l’enjeu central.

En cas de nouvelle censure ou d’instabilité politique prolongée, les tensions sur les taux d’emprunt d’État risquent de s’accentuer. Mais, pour l’heure, Vousfinancer maintient son scénario de stabilité. L’organisme prévoit des taux de crédit globalement inchangés, tout en n’excluant pas quelques hausses isolées dans certaines banques déjà proches de leurs objectifs annuels de production.

Quels sont les taux de crédit actuellement pratiqués ?

Des conditions d’emprunt toujours attractives

Les conditions d’emprunt demeurent attractives pour les particuliers. Les taux moyens s’établissent précisément à 3,05% sur 15 ans, 3,25% sur 20 ans et 3,45% sur 25 ans. Les profils les plus solides peuvent même négocier des taux préférentiels : 2,8% sur 15 ans et 3% sur 20 et 25 ans.

Taux de crédit immobilier actuels par durée
Taux de crédit immobilier actuels par durée

L’impact concret des variations sur le budget des emprunteurs

Pour illustrer concrètement l’impact des variations sur les mensualités de crédit, Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, précise qu’une hausse de 0,10 point sur un emprunt bancaire de 200 000 € (taux passant de 3,25% à 3,35% sur 20 ans) représente seulement 10 € de plus par mois sur la mensualité crédit (1 145 € versus 1 135 €). En termes de capacité d’emprunt, pour 1 000 € de mensualité sur 20 ans, il est possible d’emprunter 174 700 € contre 176 300 € à 3,25 %, soit une différence de 1 600 € seulement.

Impact financier d'une hausse de 0,10 point sur un crédit de 200 000 € sur 20 ans
Impact financier d’une hausse de 0,10 point sur un crédit de 200 000 € sur 20 ans

Cette différence modeste ne freine pas la réalisation d’un projet d’achat immobilier. Elle ne compromet pas non plus la fiabilité d’une simulation de crédit réaliste. Dans un contexte marqué par une forte concurrence interbancaire et des taux d’emprunt d’État autour de 3,5%, les experts de Vousfinancer anticipent des hausses limitées des taux de crédit. Le marché immobilier conserve donc des conditions de financement attractives. Cette situation profite particulièrement aux opérations qui nécessitent une assurance emprunteur et diverses garanties bancaires.

Les perspectives pour la fin d’année 2025

L’approche de novembre 2025 pourrait marquer un tournant favorable pour les emprunteurs.

Comme l’explique Sandrine Allonier : « En outre, début novembre, les compteurs seront remis à zéro et les crédits demandés entreront alors dans les chiffres de production 2026, après une année 2025 de production en forte hausse, ce qui devrait inciter les banques à rester attractives. »

Cette remise à zéro des objectifs commerciaux bancaires devrait maintenir la compétitivité du marché du crédit immobilier. Elle concernera aussi bien le financement de nouveaux projets que les opérations de rachat de crédit. Même si les marges de négociation de taux se réduisent, elles continuent d’offrir des décotes intéressantes. Ainsi, de nombreux emprunteurs pourront encore obtenir des conditions avantageuses dans les prochaines semaines.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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