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Les primo-accédants sont-ils les exclus du financement immobilier ?

Les primo-accédants sont-ils les exclus du financement immobilier ?

La porte-parole de CAFPI, Caroline Arnould, lance un appel urgent à l’assouplissement du carcan réglementaire en matière de financement immobilier. En effet, les difficultés économiques et financières de l’année 2023 ont accentué les conditions d’emprunt des primo-accédants. Or, il est crucial d’éviter de gripper durablement les parcours d’accès à la propriété et à l’investissement locatif. En effet, ces primo-accédants sont des maillons essentiels du marché immobilier. Et, leur exclusion pourrait devenir contre-productive pour la bonne santé du secteur.

Pourquoi surprotéger un système bancaire qui n’en avait pas besoin ?

En décembre dernier, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) s’est auto-congratulé pour le respect par les banques des nouvelles normes d’octroi de crédit. Pour rappel, ces normes, imposées depuis presque un an, incluent un taux d’endettement maximal de 35%. De même, la durée de crédit se limite à 25 ans, avec une extension exceptionnelle jusqu’à 27 ans.

Mais, derrière cette annonce positive, le Haut Conseil admet également, une réalité du marché où les dérogations représentent jusqu’à 20% des financements accordés par les banques. Toutefois, ces dernières ne sont pas suffisamment utilisées pour financer les résidences principales, en particulier celles acquises par les primo-accédants.

Faut-il blâmer les banques pour cette situation ? Pas forcément, car la réaction du marché était prévisible. Lorsqu’on limite autant leur liberté de gestion, les établissements prêteurs utilisent leurs maigres capacités dérogatoires pour leurs meilleurs clients.

Alors que les taux de crédit et les prix immobiliers se stabilisent, les banques demandent désormais des apports et des revenus plus élevés. Elles excluent ainsi les jeunes emprunteurs qui, pour la plupart, n’ont pas encore eu suffisamment de temps pour épargner et se constituer un apport suffisant.

“Le marché français du crédit à l’habitat est depuis longtemps, l’un des plus sains au monde, avec des taux de défaut extrêmement faibles. Alors, pourquoi surprotéger un système bancaire qui n’en avait pas besoin ?” – Caroline Arnould, porte-parole de CAFPI.

Garantir un accès équitable au financement immobilier pour les primo-accédants

La CAFPI appelle donc à un assouplissement de ce carcan réglementaire. Bien que la révision mensuelle du taux d’usure, actuellement fixé à 4%, puisse contribuer à cet assouplissement. En effet, cette révision permet le financement de quelques dossiers supplémentaires. Toutefois, la hausse des taux en cours fait grimper le coût du crédit. Ce qui devient de plus en plus cher pour une population disposant souvent de revenus moindres. Ainsi, les primo-accédants doivent faire un effort supplémentaire pour accéder à la propriété.

Il existe pourtant de nombreux dispositifs nationaux et territoriaux qui peuvent aider les primo-accédants à augmenter leurs capacités d’emprunt. Citons, le PTZ, l’éco-PTZ, le BRS, le PAS ou les aides régionales. Cependant, la communication sur ces aides est souvent discrète et sans accompagnement. Il est alors difficile de les découvrir.

De plus, chaque dispositif s’adresse à une catégorie spécifique d’acquéreurs. Ce qui nécessite une étude approfondie de la situation de chacun. D’où la difficulté de trouver l’aide la plus adaptée avec le projet du primo-accédant.

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Les primo-accédants sont-ils les exclus du financement immobilier ?

En somme, la situation des primo-accédants en matière de financement immobilier est de plus en plus difficile en raison des normes d’octroi de crédit et de l’insuffisance des dérogations accordées par les banques. Les dispositifs d’aide existent pourtant, mais leur communication est souvent trop discrète. C’est là que les courtiers peuvent jouer un rôle clé en conseillant les futurs propriétaires sur les aides et montages financiers disponibles. Malgré les difficultés, l’accession à la propriété reste possible pour ceux qui sont bien informés et bien conseillés.

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Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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