Le marché immobilier français traverse une période charnière. Après trois années de turbulences liées aux évolutions des taux d’intérêt, le secteur renoue timidement avec la stabilité. Cependant, la reprise tant attendue reste en deçà des espérances initiales. Cette situation paradoxale soulève une question cruciale : comment le marché immobilier évoluera-t-il face aux incertitudes politiques et économiques persistantes ? La dernière analyse de SeLoger – Meilleurs Agents révèle que malgré 925 000 transactions prévues en 2025 (+8,2% par rapport à 2024), l’attentisme des acheteurs freine encore la dynamique. Les solutions émergent progressivement : stabilisation des prix, amélioration du pouvoir d’achat immobilier et assouplissement des conditions de crédit dessinent les contours d’un nouvel équilibre pour 2026.
Sommaire :
- Que révèle le bilan 2025 du marché immobilier français ?
- Quels obstacles freinent la reprise du marché immobilier ?
- Comment le marché immobilier évoluera-t-il en 2026 ?
- FAQ – Marché immobilier français
À retenir – Marché immobilier français 2025-2026
- 925 000 transactions prévues en 2025, soit une hausse de 8,2% par rapport à 2024.
- Les prix cessent de chuter avec une progression nationale de +0,8% sur un an.
- Les taux d’emprunt bloqués à 3,25% freinent l’élan.
- À Paris, un vendeur sur cinq revend à perte.
- Les perspectives 2026 tablent sur 960 000 transactions et une hausse des prix de 2 à 3%.
Que révèle le bilan 2025 du marché immobilier français ?
Une reprise en demi-teinte avec 925 000 transactions
Le marché immobilier français présente des signaux contrastés en cette fin d’année 2025.
Selon l’analyse de SeLoger – Meilleurs Agents, l’activité transactionnelle progresse de 8,2%.
Ainsi, elle devrait atteindre 925 000 ventes sur l’ensemble de l’année.
Cette reprise marque le franchissement symbolique de la barre des 900 000 transactions. Cependant, le traditionnel dynamisme printanier s’est essoufflé. Et, la reprise révèle une dynamique plus fragile que ne l’avaient anticipé les professionnels du marché immobilier.
Les prix immobiliers cessent enfin leur chute
L’Indice des Prix de l’Immobilier (IPI) apporte enfin une accalmie après trois années consécutives de baisse généralisée. La progression nationale reste volontairement contenue à +0,8% sur un an en moyenne au niveau national.

Ainsi, les grandes métropoles retrouvent progressivement des couleurs. On retrouve Bordeaux en tête d’affiche (+3,6% sur un an au 1er septembre 2025), suivi de Lyon (+2,5%) et Paris (+2,3%). Cette stabilisation des prix constitue un tournant majeur pour restaurer la confiance dans le marché immobilier français.
Le marché locatif sous tension malgré un ralentissement
Le segment locatif reste sous forte tension, faute d’une bascule suffisante vers l’accession à la propriété.
Toutefois, la hausse des loyers ralentit nettement depuis fin 2024. En effet, les loyers n’ont progressé que de +1,5 % sur un an, contre +4,2 % à la même période l’an dernier. Dans les grandes villes, cette évolution se révèle encore plus marquée. Puisque la hausse moyenne a été divisée par cinq.
Néanmoins, la tendance générale reste préoccupante. La progression des loyers demeure supérieure à l’inflation. Ce qui maintient une pression constante sur le pouvoir d’achat des locataires et fragilise l’équilibre du marché immobilier.
Quels obstacles freinent la reprise du marché immobilier ?
Les taux d’intérêt restent au-dessus des attentes
À la rentrée 2025, les taux d’emprunt immobilier se maintiennent obstinément autour de 3,25%. Ainsi, le marché reste loin de la barre psychologique des 3% sur 20 ans, que les professionnels espéraient franchir. Cette situation brise l’élan de rattrapage du pouvoir d’achat immobilier. Après une amélioration amorcée en 2024, la progression s’interrompt dès 2025.
Les acheteurs disposent en moyenne de 72 m² au 1er septembre 2025, soit exactement le même niveau qu’en 2022. Certes, ce gain représente l’équivalent d’une pièce supplémentaire par rapport au point bas de 2023. Cependant, cet acquis ne suffit pas à lever les freins psychologiques des ménages face au marché immobilier.
Les ventes à perte découragent les propriétaires
La dimension patrimoniale pèse fortement sur la fluidité du marché immobilier français. À Paris, les prix restent encore 11% en dessous de leur pic historique de 2020. Dans ce contexte, près d’un vendeur sur cinq revend aujourd’hui à perte.
À l’échelle nationale, cette perte de valeur touche principalement les acquéreurs des trois dernières années. Ainsi, l’érosion de la richesse immobilière freine considérablement la fluidité du marché. De plus, elle décourage de nombreux propriétaires de remettre leur bien en vente. Ce faisant, elle alimente un cercle vicieux qui accentue les blocages sur le marché immobilier.
Comment le marché immobilier évoluera-t-il en 2026 ?
Les incertitudes politiques et économiques persistent
Le climat de la rentrée 2025 se caractérise par de multiples interrogations qui pèsent directement sur l’évolution du marché immobilier. Selon l’équipe scientifique de SeLoger, trois incertitudes politiques majeures dominent : l’instabilité gouvernementale, une dette souveraine élevée et un manque crucial de visibilité sur la politique du logement.
En parallèle, les incertitudes mondiales alimentent une pression haussière sur les taux à long terme, en particulier sur les OAT à 10 ans depuis la fin de 2024. Enfin, avec une inflation désormais maîtrisée, la BCE n’a plus de raison d’assouplir sa politique monétaire. Ses taux directeurs devraient donc rester stables en 2026.
Des signaux encourageants malgré tout
Malgré ce contexte complexe, certains indicateurs confirment un marché immobilier plus favorable qu’en 2023-2024. Les conditions d’achat se sont nettement améliorées. Il faut désormais moins de cinq ans pour amortir son bien, soit en moyenne 4 ans et 8 mois au 1er septembre 2025.
Du côté du crédit immobilier, les banques assouplissent progressivement leurs conditions d’octroi depuis 2023. Ainsi, elles maintiennent l’accès au financement immobilier malgré des taux encore supérieurs à 3%. Cet assouplissement envoie un signal positif aux ménages qui souhaitent concrétiser un achat immobilier. Il garantit, en effet, que le « robinet du crédit » reste ouvert sur le marché.
Les prévisions 2026 tablent sur 960 000 transactions
Pour 2026, les experts du marché immobilier anticipent environ 960 000 transactions. Ils prévoient également une progression des prix comprise entre +2% et +3%.
Comme l’explique Thomas Lefebvre, Vice-Président data de SeLoger – Meilleurs Agents : « Progressivement, le marché devrait se débloquer : les ménages vont intégrer que de nouvelles baisses significatives de taux ne sont pas à attendre, et la reprise des prix facilitera les reventes aujourd’hui contraintes à perte. Ce double mouvement ouvre la voie vers un nouvel équilibre en 2026. »
D’ici fin 2025, l’activité devrait se maintenir autour de 925 000 transactions. En parallèle, les prix progresseraient légèrement de +1 % à +2 %, sous réserve d’un niveau de taux compris entre 3% et 3,5% en moyenne, selon les projections du marché immobilier.
FAQ – Marché immobilier français
Le marché immobilier français est-il vraiment en reprise en 2025 ?
Oui, le marché immobilier affiche une reprise confirmée avec 925 000 transactions prévues en 2025, soit +8,2% par rapport à 2024. Cependant, cette reprise reste en deçà des attentes initiales, notamment en raison du ralentissement du dynamisme printanier habituel.
Pourquoi les prix immobiliers ne baissent-ils plus en 2025 ?
Après trois années de baisse généralisée, les prix se stabilisent grâce à plusieurs facteurs : réduction de l’offre, amélioration progressive de la demande et taux d’intérêt qui cessent de monter. L’Indice des Prix de l’Immobilier affiche même +0,8% sur un an au niveau national.
Les taux d’emprunt vont-ils enfin passer sous les 3% en 2026 ?
Non, selon les experts de SeLoger, les taux devraient se maintenir entre 3,25% et 3,5% en 2026. Les incertitudes géopolitiques et l’inflation maîtrisée ne permettent plus d’espérer une baisse significative de la part de la BCE.
Faut-il attendre pour acheter dans l’immobilier ou investir maintenant ?
Les conditions d’achat s’améliorent progressivement : durée d’amortissement sous 5 ans, assouplissement des conditions bancaires et stabilisation des prix. Attendre de nouvelles baisses de taux risque d’être vain selon les prévisions du marché immobilier.
Combien de transactions immobilières sont attendues en 2026 ?
Les experts anticipent environ 960 000 transactions en 2026, soit une progression de près de 4% par rapport à 2025. Cette croissance s’accompagnerait d’une hausse des prix comprise entre +2% et +3%, marquant un retour vers l’équilibre du marché immobilier.