PrimesEnergie.fr, spécialiste de la rénovation énergétique et de son financement, a souhaité connaître l’impact du poste « énergie » sur le pouvoir d’achat des Français par rapport à leurs proches voisins allemands et britanniques.
La précarité énergétique touche en Europe entre 50 et 125 millions de personnes, soit 10% à 25% de la population totale (BPIE, 2013) dont 12 millions en France (ONPE, 2016). On peut se demander quelles sont les différentes mesures politiques sur le niveau d’engagement des Européens en matière de rénovation énergétique et leur impact ?
Impact du poste « énergie » : 1/3 des locataires Français en difficulté pour payer leur facture de chauffage
En hiver, la baisse des températures de 1°C entraîne une augmentation de la consommation d’électricité d’environ 2.300MW en France, 600 MW en Grande-Bretagne et 500 MW en Allemagne.
Outre-Rhin, privilégiant le gaz pour se chauffer, seuls 5% des ménages utilisent le chauffage électrique, contre près d’un tiers des ménages français qui consomment 35% d’électricité de plus que leurs voisins allemands. Autre distinction notable : source d’environ 20% d’économies d’énergie, l’Allemagne a individualisé les frais de chauffage dans les copropriétés depuis plusieurs années, incitant ainsi les ménages à être plus attentifs à leur consommation. La France passera ce cap à compter du 31 mars 2017.
En France comme en Grande-Bretagne, 1 ménage sur 5 déclare avoir déjà rencontré des difficultés pour payer sa facture de chauffage. Ce constat est encore plus vrai pour les locataires Français puisqu’1/3 d’entre eux s’est déjà retrouvé dans cette situation. Les vagues de grand froid ne font que renforcer les difficultés rencontrées par les ménages, particulièrement celles des Français qui sont les plus gros consommateurs d’électricité européens : plus de huit millions de logements français dépendent de cette énergie pour le chauffage.
Travaux de rénovation énergétique : un sujet délaissé par les plus fragilisés
Une dynamique semble être nettement enclenchée en Grande-Bretagne, où près d’1 ménage sur 2 a déjà réalisé des travaux, contre 38% des ménages français. Si l’écart est déjà important pour les ménages propriétaires (58% des propriétaires français / 66% des propriétaires britanniques), le fossé se creuse pour les ménages locataires : seulement 5% des français ont déjà réalisé des travaux de rénovation énergétique, près de 4 fois moins que les britanniques (19%).
A noter, depuis avril 2016, en Grande-Bretagne, les propriétaires d’immeubles résidentiels ne peuvent plus refuser, sans motif raisonnable, les demandes de travaux de rénovation énergétique effectuées par leur locataire lorsque ces travaux sont éligibles à une aide financière telles que le Green Deal ou encore l’Energy Company Obligation. Par ailleurs, à partir d’avril 2018, les logements privés loués devront systématiquement avoir une étiquette énergétique minimale « E », sans quoi le bien sera interdit à la location.
La France s’est quant à elle fixée un objectif de rénovation de tous les bâtiments privés résidentiels ayant une étiquette énergétique « F » ou « G » d’ici à 2025.
D’importantes lacunes sur les aides au financement des travaux
Les ménages français sont ceux qui méconnaissent le plus les aides au financement des travaux de rénovation énergétique (62% des ménages). Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique, Primes Energie, Eco-prêt à taux zéro, aides de l’ANAH, chèque énergie, aides des collectivités locales…
Les ménages britanniques, qui sont les plus nombreux à avoir réalisé des travaux de rénovation énergétique, sont tout naturellement les ménages les mieux informés. Plus d’1 Britannique sur 2 se sent bien informé sur les aides auxquelles il a droit.
Du côté Allemand, le constat est assez similaire qu’en France. 59% des ménages allemands méconnaissent les aides auxquelles ils ont droit. Particularité du système allemand, le montant des aides dépend directement de la performance énergétique des travaux réalisés. Plus la rénovation est efficace, plus les aides sont importantes.
