La réalité du marché immobilier est différente de ce que les personnes croient souvent. L’accès à la propriété serait seulement réservé aux ménages aisés. Les moins riches devraient se contenter de louer leur logement. D’un point de vue social, on considère ainsi que la location est moins valorisante que la propriété. Est-ce complètement vrai ? SeLoger a mené son enquête pour découvrir la réalité dans plusieurs différentes villes françaises.
L’achat immobilier est-il accessible à tous ?
Les prix des logements en France atteignent aujourd’hui un niveau élevé. De plus, les banques ont resserré les conditions d’octroi de crédit immobilier. De ce fait, de nombreux Français pensent que devenir propriétaire reste un rêve accessible uniquement aux fortunés.
Un écart important se serait formé entre des futurs acquéreurs ayant des revenus confortables et des candidats locataires à faible revenu. Cette croyance est fortement ancrée dans les esprits. Toutefois, est-ce vraiment la réalité ? Les résultats de l’étude de SeLoger semblent l’infirmer.
“ La réalité du marché immobilier n’est pas uniforme en France. En cela, les problématiques rencontrées par les Français pour se loger sont très différentes d’une ville à l’autre. C’est pourquoi nous avons souhaité récolter l’avis précieux de plus de 2000 Français et une centaine d’acteurs de l’immobilier sur le logement au travers d’une grande consultation nationale.” – Séverine Amate, porte-parole du Groupe SeLoger.
Les résultats de cette consultation, désormais achevée, seront le terreau d’un manifeste. Il sera remis au prochain gouvernement comme piste de réflexions et de solutions pour l’avenir, au début du mois de juin.
Les villes françaises où un SMIC permet d’acheter un bien immobilier
L’achat d’un logement de 75 m² nécessite des revenus plus importants que la location d’un bien immobilier de même superficie. Cette situation s’observe dans 55 % des villes de plus 30 000 habitants étudiées. Notons que les agences et les bailleurs exigent souvent que le locataire ait des revenus équivalents au moins au triple du montant du loyer (charges comprises).
Cependant, les chiffres de SeLoger montrent aussi qu’il est possible d’acheter son logement même avec des revenus en dessous du SMIC (1 269 euros par mois). Cette opportunité est accessible dans certaines villes françaises, en l’occurrence Mulhouse, Nevers, Belfort, Creil et Montluçon.
Par exemple, à Mulhouse, un revenu de 1 290 euros mensuels permettent à un foyer d’acquérir un bien immobilier de 75 m². Par contre, y louer un bien de même superficie nécessite le double de ces revenus. De ce fait, la location s’ouvre à un foyer percevant des salaires cumulés à plus de 2 700 euros par mois.
Dans 38 % des villes étudiées, louer son logement coûte plus cher que de l’acheter. Des revenus mensuels inférieurs à 2 000 euros sont nécessaires pour accéder à la propriété d’une superficie de 75 m². À Roubaix, par exemple, 1 800 euros mensuels permettent de devenir propriétaire. Pourtant, vous devez gagner 2 615 euros mensuels pour louer un bien de 75 m².
Les marchés transactionnels et locatifs suivent la logique dans les grandes villes
Selon l’analyse de SeLoger, la logique est respectée dans les grandes villes françaises (Paris, Lyon, Nantes, Bordeaux, etc.). L’achat immobilier requiert des revenus plus élevés par rapport à la location. En effet, l’on constate une grande différence entre le salaire des propriétaires et celui des locataires. Cela fait naître chez ces derniers un réel complexe à force de s’entendre dire qu’acheter vaut mieux que de louer.
Dans la capitale, un futur acquéreur d’un bien immobilier de 75 m² doit percevoir 10 613 par mois. Par contre, un candidat locataire d’un logement de même superficie doit gagner 6 498 euros par mois.
Ainsi, pour un logement de 75 m², un acquéreur parisien doit justifier des revenus mensuels 40 % supérieurs à ceux d’un locataire. Localement, cet écart est largement plus réduit. À Montpellier, par exemple, l’achat immobilier exige des revenus mensuels 8 % supérieurs par rapport à la location.
Les prix immobiliers sont chers dans les métropoles
Sans surprise, les prix d’un bien immobilier sont élevés dans les onze plus grandes villes de France. Il s’agit de Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nantes, Rennes, Nice, Toulouse, Lille, Strasbourg et Montpellier.
À cet effet, faute de moyens, certains ménages y sont contraints de louer leur résidence principale. Dans une métropole, l’achat d’un logement de 75 m² nécessite de gagner au moins 3 516 euros par mois. Pour y devenir propriétaire, il faut percevoir en moyenne 1 279 euros de plus par mois que si l’on souhaite louer.
Force est de constater que la location est davantage subie par ceux qui y ont recours qu’elle n’est librement choisie par eux.