Depuis le début de la pandémie, la part des primo-accédants qui achètent seuls a reculé de 7 points. Pourtant, la majorité d’entre eux considèrent l’immobilier comme une valeur sûre en matière de placement pendant la crise. Dans ce contexte, l’Observatoire « Mon 1er achat SeLoger & Empruntis » a étudié la perception des primo-accédants solos. Il a aussi décrypté leurs souhaits, leurs motivations, leurs freins et leurs situations pour parvenir à leur objectif d’acheter seuls.
Choisir l’immobilier pour se constituer un patrimoine
Quelle est la motivation des primo-accédants qui se lancent seuls dans un projet d’acquisition immobilière ? Pour 1 primo-accédant solo sur 4, l’évolution de sa situation financière représente le principal élément déclencheur. La même proportion est constatée chez les couples. En revanche, 17 % des primo-accédants solos (contre 8 % pour les couples) sont motivés par la mobilité professionnelle.
Cependant, le premier déclencheur du projet immobilier est le désir de se constituer un patrimoine. En effet, 28 % des primo-accédants solos (contre 13 % pour les couples) se lancent dans le projet d’acquisition pour faire un placement.
Par ailleurs, la pandémie a augmenté le sentiment d’opportunité sur le marché. 61 % des primo-accédants solos auraient tendance à considérer l’immobilier comme une valeur sûre en termes de placement.
“Si nous nous intéressons à la psychologie de ces primo solos, nous constatons que c’est l’envie de faire un placement dès à présent qui les motive. Plus que jamais, l’immobilier s’affirme comme une valeur sûre.” – Séverine Amate – Porte-parole SeLoger.
L’optimisme des porteurs de projets solos dans l’immobilier
En 2021, les primo-accédants solos semblent être plus enthousiastes que les futurs acquéreurs en général. 46 % d’entre eux estiment que « c’est le moment d’acheter » (contre 43 % des futurs acquéreurs en général).
Par rapport aux secundo-accédants solos, ils se montrent plus optimistes concernant leurs finances personnelles. Près d’un tiers des primo-accédants solos prévoient une amélioration de leur pouvoir d’achat (contre seulement 17 % des secundo-accédants solos).
69 % de primo-accédants solos sont sereins pour l’obtention de leur financement, contre 60 % pour les couples. Or, ils paraissent être moins rassurés quant à l’évolution des taux de crédit. 65 % d’entre eux pensent qu’il peut y avoir une hausse des taux.
52 % des primo-accédants solos déclarent être confiants quant à la concrétisation de leurs projets dans les six prochains mois. Cette part est de 62 % pour les couples et de 57 % pour les acquéreurs en général.
Pourquoi certains doutent-ils ?
Les primo-accédants solos réalisent que le contexte économique peut se dégrader à l’avenir. 59 % d’entre eux (contre 55 % des futurs acquéreurs en général) craignent une détérioration de la situation économique en France.
Par ailleurs, ces primo-accédants solos ne comptent pas sur l’amélioration de l’état du marché de l’immobilier. 67 % d’entre eux (contre 57 % pour les acquéreurs en général) redoutent une hausse des prix du mètre carré dans les six prochains mois. 41 % parient sur une diminution du nombre de logements mis sur le marché. Les futurs acquéreurs en général ont aussi la même vision.
“ L’étude montre qu’ils sont très nombreux à anticiper une hausse des prix, plus nombreux même que les futurs acheteurs d’une manière générale. Ainsi 67 % des primo solos pensent que les prix vont augmenter dans les 6 prochains mois, soit 10 points de plus que les futurs acheteurs en général.” – Séverine Amate.
Les freins à la réalisation de leur projet immobilier
La moitié des primo-accédants solos ayant des doutes sur la réalisation de leur projet ont peur :
- d’une forte hausse des prix de l’immobilier ;
- d’une remontée des taux de crédit.
Afin de franchir ces obstacles, ils prévoient tout de même quelques solutions. Les porteurs de projet solos examinent déjà de plus près leur budget. 82 % d’entre eux ont effectué une étude de financement de leur projet. Cette part est de 76 % pour les acquéreurs en général.
Les primo-accédants solos économisent ou s’appuient sur leur entourage pour préparer leur apport personnel. 45 % d’entre eux ont un apport au-delà de 10 % du montant du crédit envisagé (contre 41 % pour les couples). 26 % demandent de l’aide à un proche pour constituer un apport (contre 17 % des acquéreurs en général).
Concernant le financement du projet, près d’un tiers des primo-accédants solos envisagent de recourir aux prêts aidés (1 % logement, prêt à taux zéro…). Cette proportion est de 17 % seulement pour les futurs acquéreurs en général. Le recours aux prêts aidés est plus facile, car les porteurs de projet solos (28 %) privilégient les biens neufs à vendre.
L’apport personnel, incontournable pour faire face à la hausse des prix
Depuis la crise liée à la pandémie, emprunter sans apport est devenu plus compliqué. Presque tous les primo-accédants solos (95 %) disposent ainsi d’un apport pour concrétiser leur projet immobilier.
Toutefois, les prix élevés des biens affectent significativement leur pouvoir d’achat. Cette situation les incite à accroître leur épargne pour pouvoir acheter le bien qu’ils désirent ou qui répond à leurs besoins. En 2021, leur apport personnel moyen s’élève à 63 657 euros, un montant inférieur de 11 % par rapport à celui des couples.
“ Pour mener à bien leur projet 1 primo-solo sur 4 n’hésite pas à faire appel à un proche pour boucler son apport, sésame imposé pour décrocher son financement.” – Séverine Amate – Porte-parole SeLoger.
En revanche, certains primo-accédants solos qui manquent d’apport utilisent leurs revenus comme un atout pour convaincre le banquier. Ainsi, 5 % d’entre eux présentent des revenus 13 % plus élevés que ceux ayant un apport.
“ Les banques exigent dans une majorité des cas que l’emprunteur apporte en épargne à minima les frais de garantie du crédit, les frais de dossier et surtout les droits de mutation à titre onéreux. Ce qui constitue en fonction du secteur et des prix de l’immobilier, une belle enveloppe ! ” – Cécile Roquelaure, Directrice des Études d’Empruntis.
L’importance de la capacité d’achat des emprunteurs solos
Pour les emprunteurs solos, les revenus sont un critère clé pour obtenir un prêt immobilier. En effet, les banques s’interrogent surtout sur la stabilité professionnelle, la marque de manœuvre budgétaire et les possibilités d’évolution des revenus (pour les emprunteurs sans apport).
Les primo-accédants solos ayant des revenus moyens mensuels de 3 873 euros possèdent une capacité d’emprunt plus restreinte. Notons que ces revenus sont inférieurs de 26 % par rapport à ceux des couples (5 264 euros à deux).
1 primo-accédant solo sur 4 s’endette ainsi à un niveau supérieur à 30 % de leurs revenus. Ce type d’acquéreur souscrit un emprunt d’un montant moyen de 185 223 euros sur 21 ans (contre 253 137 euros pour les couples).
Afin de compléter le financement de leur projet immobilier, les primo-accédants solos ont recours au prêt à taux zéro. 15 % d’entre eux accèdent à ce prêt aidé pour un montant de 50 654 euros en moyenne.
Notons que le prix moyen des biens achetés par les primo-accédants solos est de 226 978 euros. Il est inférieur de 19 % par rapport à celui des biens achetés par les couples (279 158 euros). Par ailleurs, 25 % des primo-accédants solos effectuent des travaux estimés à 46 141 euros en moyenne (contre 36 % pour les couples).
“ La crise sanitaire impacte également plus fortement les primo-solos que les primo achetant en couple. Un seul revenu est toujours moins rassurant que deux… Leur part dans les emprunteurs primo a d’ailleurs baissé de 7 points par rapport à 2019. Un bon conseil pour tous ceux qui veulent se lancer : préparer son projet en amont ! ” – Cécile Roquelaure.
Les destinations préférées des primo-accédants solos
30 % des primo-accédants solos ayant un projet immobilier envisagent de s’installer dans des villes moyennes. Ils sont, en effet, à la recherche d’un meilleur cadre de vie. Ils souhaitent changer de ville (58 %, contre 62 % des couples), de département (25,5 %, contre 24 % des couples) ou de région (10 %, une part équivalente à celle des couples).
L’Observatoire « Mon 1er achat SeLoger & Empruntis » a aussi classé les dix métropoles les plus convoitées par les primo-accédants solos : Paris, Marseille, Toulouse, Lyon, Nantes, Nice, Montpellier, Bordeaux, Lille et Rennes.