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Crédit

Hausse des taux : les solutions pour réduire le coût total du crédit

hausse des taux de crédit immobilier

En novembre 2022, la hausse des taux de crédit se poursuit. Ainsi, l’effet bénéfique de la remontée des taux d’usure au 1er octobre n’était qu’éphémère. En seulement deux mois, des hausses totales de 0,50 point sont observées. On note à nouveau des refus de prêt, surtout que certaines banques resserrent davantage leurs conditions d’octroi. Existe-t-il des solutions pour faire baisser le coût total d’un prêt demandé par un futur acquéreur ?

Poursuite de la hausse des taux dans certains barèmes

Au début novembre, avec les congés et le 1er novembre férié, les mises à jour de taux restent peu nombreuses. Néanmoins, les hausses des taux de crédit sur les grilles reçues s’établissent à 0,30 point en moyenne. Cela vient s’ajouter aux augmentations moyennes de 0,20 point enregistrées en octobre.

Ainsi, il ne reste plus rien de l’effet positif de la hausse des taux d’usure de 0,48 point au 1er octobre. Au début, celle-ci apportait une bouffée d’oxygène au marché du crédit grâce à un écart assez important avec les taux nominaux.

Selon Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer, les établissements prêteurs présentent majoritairement des taux supérieurs à 2 % sur toutes les durées. D’ailleurs, ces taux remontent à plus de 3 % sur les durées les plus longues. Ces taux particulièrement élevés n’étaient plus appliqués depuis 2016. Ces hausses significatives sont liées à la remontée des taux directeurs de la Banque centrale européenne.

En novembre 2022, la hausse des taux moyens s’élève à :

  • 1,8 % sur 15 ans ;
  • 2 % sur 20 ans ;
  • 2,20 % sur 25 ans.

Un grand nombre d’établissements prêteurs affichent aujourd’hui des taux proches de 2,5 % sur toutes les durées. Or, ces taux de crédit ne peuvent pas toujours être appliqués une fois que tous les frais sont considérés.

L’impact positif de la hausse des taux d’usure effacé en seulement un mois

La hausse des taux d’usure depuis le 1er octobre était bénéfique pour le marché, mais cela aura seulement duré un mois. Ce contexte est dû aux augmentations successives des taux que certains établissements prêteurs ont appliqués entre début octobre et début novembre. De plus, ces hausses se sont particulièrement accélérées. D’ailleurs, certaines banques ont remonté significativement leurs taux de crédit, jusqu’à 0,55 point au total depuis début octobre.

“ Certains emprunteurs, les plus âgés, se retrouvent donc d’ores et déjà dans la même situation que cet été. C’est-à-dire exclus du crédit. En raison de l’écart à nouveau trop faible entre les taux nominaux hors frais proposés par les banques, et le taux d’usure, tous frais inclus.” – Sandrine Allonier porte-parole de Vousfinancer.

Théoriquement, cette situation ne s’arrangera qu’au début janvier lorsqu’une nouvelle hausse des taux d’usure sera annoncée. Si l’on tient toutefois compte d’une éventuelle remontée des coûts de refinancement, les taux de crédit continueront d’augmenter. La fin de ce cercle vicieux n’est pas encore sûre. Ce qui est certain, c’est qu’en termes de capacité d’emprunt les emprunteurs potentiels sont d’ores et déjà pénalisés

Une perte de capacité d’emprunt de 30 000 euros en un an

En un an, la hausse des taux de crédit de 1 point a causé une perte de capacité d’emprunt de 30 000 euros. Par exemple, le montant d’un prêt s’élève à 230 000 euros à 2,20 % hors assurance. Dans ce cas, l’emprunteur doit verser 1 000 euros de mensualité sur 25 ans. Un an auparavant, avec la même mensualité, il pouvait obtenir 260 000 euros de crédit.

hausse des taux de crédit

Une perte de capacité d’emprunt de 30 000 euros en un an

 

En janvier 2023, si les taux progressent encore de 0,30 point, la capacité d’emprunt sera encore réduite de 8 000 euros. Cette baisse s’établira d’ailleurs à 13 000 euros si la hausse des taux atteint 0,5 point.

Le coût du crédit, quant à lui, est passé de 39 500 à 75 250 euros pour un prêt de 250 000 euros. Il est multiplié par deux en seulement un an. De même, le salaire net exigé pour emprunter cette somme est en hausse de 360 euros sur un an. Cette augmentation pourrait aller jusqu’à 500 euros en 2023 dès que les taux de crédit progressent de 0,30 point.

Les solutions pour réduire le coût total du crédit selon Vousfinancer

D’après Julie Bachet, les courtiers en crédit doivent considérer la hausse des taux causant l’envolée du coût du crédit, les refus de prêt, etc.

Ces professionnels proposent notamment des crédits sur de nombreuses lignes de différentes maturités. Ils mettent en avant les banques offrant des prêts complémentaires à taux bonifiés. Ils sont généralement situés de 20 000 à 30 000 euros à des taux autour de 1 %. Cela permet de réduire significativement le coût et le taux moyen des crédits.

Voici quelques exemples concrets :

1er cas

1ère option : Mr X a emprunté une somme de 180 000 euros à 2,40 % sur 20 ans. Il a aussi souscrit un prêt complémentaire bonifié de 20 000 euros à 0,50 % sur 20 ans. Sa mensualité hors assurance s’élève à 1 033 euros. Le coût total de son crédit est de 47 840 euros.

2ème option : cet emprunteur a contracté un seul prêt de 200 000 à 2,40 % sur 20 ans. Sa mensualité hors assurance est de 1 050 euros. Le coût total de son crédit sera donc plus élevé (52 021 euros). Grâce au prêt complémentaire bonifié, il réalise ainsi des économies de 4 181 euros malgré la hausse des taux.

2ème cas

1 ère option : Mme Y a souscrit un prêt de 170 000 euros sur 25 ans à 2,51 %. En plus, elle a contracté un prêt bonifié de 30 000 euros à 1,25 % sur 15 ans. Sa mensualité hors assurance est de 887 euros. Le coût total de son crédit est de 66 000 euros.

2ème option : cet emprunteur a emprunté un seul crédit de 200 000 euros sur 25 ans à 2,51 %. Dans ce cas, sa mensualité hors assurance est de 898 euros. Le coût total de son crédit est cette fois de 69 472 euros. Grâce au prêt complémentaire bonifié, il peut donc économiser 3 472 euros.

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Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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