Le 3 juin 2025, la Cour des comptes frappe fort. Son rapport accable la fiabilité du DPE et révèle des dysfonctionnements majeurs. Résultat ? Une bataille s’engage entre l’État et les professionnels du secteur. D’un côté, Valérie Létard multiplie les mesures de contrôle. De l’autre, Diagadom dénonce une approche insuffisante et propose six solutions radicales. Pourtant, l’enjeu dépasse les querelles : depuis janvier 2025, impossible de louer un logement classé G sans rénovation. Plus grave encore, une étiquette énergétique erronée peut faire perdre 1000 €/m² aux propriétaires. Alors, qui détient la vraie solution pour sauver la crédibilité des diagnostics énergétiques ?
Sommaire :
- Les enjeux de la fiabilité du DPE selon la Cour des comptes
- Le plan d’action gouvernemental pour renforcer la fiabilité du DPE
- Les propositions de Diagadom pour révolutionner la fiabilité du DPE
- Les défis technologiques et organisationnels
- FAQ – Fiabilité du DPE
Les enjeux de la fiabilité du DPE selon la Cour des comptes
La Cour des comptes confirme dans son rapport du 3 juin 2025 que le diagnostic énergétique constitue désormais un outil central pour les transactions immobilières. Cette importance croissante s’explique par son impact financier direct sur la valeur des biens. En effet, la fiabilité du DPE influe fortement sur les prix de vente. Dans certaines zones, l’écart de valeur peut atteindre jusqu’à 28 %, soit plus de 1 000 € par m². Autrement dit, un mauvais DPE peut faire chuter significativement le prix d’un bien. Tandis qu’un bon classement devient un véritable argument de valorisation.
L’impact réglementaire sur le marché locatif
Depuis le 1er janvier 2025, les propriétaires de logements classés G ne peuvent plus mettre leur bien en location sans travaux de rénovation énergétique ou engagement formel dans une démarche de travaux. Or, cette interdiction marque un changement majeur dans la réglementation thermique.
Par conséquent, la fiabilité du DPE devient un enjeu critique pour les transactions immobilières et les investissements locatifs. Un diagnostic erroné peut entraîner des pertes financières importantes, en particulier pour les propriétaires de passoires thermiques. Désormais, la précision et l’authenticité du DPE ne sont plus une option. Ce sont des conditions indispensables à la sécurisation des projets immobiliers.
Fiabilité du DPE : des dysfonctionnements identifiés par l’autorité de contrôle
Malgré la refonte du calcul du DPE en 2021, le rapport officiel met en évidence plusieurs lacunes encore présentes. La fiabilité du DPE reste fragilisée par un encadrement insuffisant des diagnostiqueurs et par des méthodes de contrôle qualité défaillantes.
Pour y remédier, les pouvoirs publics annoncent une hausse significative des contrôles. Ainsi, les vérifications qualité passeront de 3 000 en 2023 à un objectif de 10 000 en 2025. Soit une augmentation de plus de 230 %. L’enjeu est clair : lutter contre les fraudes et rétablir la confiance dans la certification énergétique.

Le plan d’action gouvernemental pour renforcer la fiabilité du DPE
Le ministère du Logement, sous la direction de Valérie Létard, a anticipé les recommandations de la Cour des comptes. Dès le 19 mars 2025, un plan d’action ambitieux a été lancé. L’objectif est clair : restaurer la confiance dans la fiabilité du DPE. Ce dispositif s’appuie sur plusieurs mesures concrètes. Par exemple, il prévoit un renforcement du contrôle des diagnostiqueurs, une meilleure formation et une traçabilité accrue des évaluations.
Valérie Létard, ministre chargée du Logement : Le rapport de la Cour des comptes va dans le bon sens et confirme les orientations du plan d’action que j’ai annoncé. Les engagements que j’avais pris de mettre en œuvre les mesures qu’il contient au 1er juillet seront tenus, pour rapidement restaurer la crédibilité dans le DPE.
Les dix mesures techniques du plan ministériel
Le plan gouvernemental prévoit dix actions concrètes pour restaurer la crédibilité du DPE.
Toutes entreront en vigueur le 1er juillet 2025, selon l’arrêté ministériel :
- Une intelligence artificielle détectera automatiquement les diagnostics frauduleux ou incohérents.
- Les contrôles qualité explosent : de 3 000 en 2023 à 10 000 en 2025, soit une hausse de 233 %.
- Les sanctions se durcissent : 18 mois d’interdiction de réinscription, portés à 2 ans en cas de récidive.
- Chaque DPE affichera un QR code unique renvoyant vers le site de l’ADEME pour vérification instantanée.
- La géolocalisation obligatoire des diagnostiqueurs prouvera leur présence réelle sur site.
- Une surveillance renforcée des organismes de certification assurera un meilleur encadrement.
- Henry Buzy-Cazaux mènera une mission sur la formation initiale des diagnostiqueurs.
- Le député Daniel Labaronne étudiera la création d’un ordre professionnel.
- Des outils numériques avancés permettront de contrôler en temps réel les interventions.
- Enfin, l’ensemble du dispositif sera opérationnel dès le 1er juillet 2025, pour renforcer la confiance et protéger les consommateurs.
L’encadrement renforcé de la profession
La ministre a confié deux missions stratégiques spécifiques : à Henry Buzy-Cazaux sur la formation initiale des diagnostiqueurs et au député Daniel Labaronne sur la création d’un ordre des diagnostiqueurs. Ces initiatives visent à professionnaliser davantage le secteur et améliorer structurellement la fiabilité du DPE. L’arrêté d’application entrera en vigueur le 1er juillet 2025, comme confirmé par la déclaration ministérielle.
Les propositions de Diagadom pour renforcer la fiabilité du DPE
Diagadom, première franchise française du diagnostic immobilier créée en 2010 par Seydi Eren et Erkan Esen, propose six mesures plus radicales que celles du gouvernement. Avec plus de 21 agences, 12 centres de formation et 200000 diagnostics réalisés, cette expertise de terrain apporte une perspective professionnelle unique sur l’amélioration de la fiabilité du DPE.
La création d’un ordre indépendant des diagnostiqueurs
Seydi Eren, cofondateur de Diagadom, plaide pour un ordre professionnel indépendant similaire à celui des médecins ou avocats. Cette structure pourrait radier les techniciens non éthiques et garantir une meilleure fiabilité du DPE.
“Ce qui ne va pas du tout actuellement dans notre secteur passe par le fait que les diagnostiqueurs sont contrôlés par les organismes certificateurs qui facturent les diagnostiqueurs pour chaque audit réalisé et qui n’ont donc absolument pas intérêt à sanctionner leurs clients”, dénonce Seydi Eren.
Ce conflit d’intérêts majeur compromet selon lui l’objectivité des contrôles et la crédibilité de tout le système.
La régulation des prix comme solution “anti-complaisance”
Diagadom identifie la guerre des prix comme la principale cause des DPE de complaisance.
“Ce sont les agents immobiliers qui font travailler les diagnostiqueurs et ces derniers ont tendance à être reconnaissants envers ceux qui les recommandent”, explique Seydi Eren.
Cette logique de “gagnant-gagnant” peut conduire à des classifications complaisantes, passant d’une catégorie F ou G à D ou E. Pour briser ce cercle vicieux, Diagadom préconise une révolution tarifaire : imposer des prix identiques à toutes les entreprises de diagnostic en France. Dès lors, cette régulation éliminerait la concurrence déloyale par les prix et empêcherait les agents immobiliers de choisir le diagnostiqueur le moins cher, souvent le plus complaisant.
La formation terrain obligatoire renforcée
Aujourd’hui, la formation des diagnostiqueurs reste très limitée. Selon les données de Diagadom, elle se résume à “2 jours de pratique chez un professionnel” après certification. Pour améliorer la fiabilité du DPE, l’entreprise préconise une immersion terrain obligatoire de 3 à 4 semaines minimum. Cette durée permettrait alors aux nouveaux diagnostiqueurs de mieux maîtriser les réalités techniques et les enjeux éthiques du métier.
Comme le souligne Seydi Eren : « Deux jours ne suffisent pas pour garantir la qualité d’un diagnostic. Une formation terrain prolongée est essentielle pour former des professionnels fiables et responsables. »

Les défis technologiques et organisationnels
L’amélioration de la fiabilité du DPE nécessite également des innovations technologiques et organisationnelles majeures pour répondre aux enjeux contemporains du secteur.
Le développement d’outils prédictifs
Diagadom propose la création d’un outil de DPE prédictif basé sur l’intelligence artificielle.
Cet outil comparerait automatiquement les résultats des diagnostics avec des bases de données de référence. L’objectif : détecter les anomalies susceptibles de compromettre la fiabilité du DPE, dès leur émission. Cette mesure figure parmi les six propositions du moratoire remis au député Lionel Causse, le 1er avril 2025. Elle s’inscrit pleinement dans la tendance actuelle de digitalisation des services, qu’ils soient publics ou privés.
La séparation des organismes de formation et certification
Aujourd’hui, la confusion entre formation et certification nuit à l’indépendance du processus de validation. C’est pourquoi, Diagadom propose de séparer ces deux fonctions pour renforcer la neutralité des évaluations. Cette réforme permettrait d’améliorer structurellement la fiabilité du DPE, en assurant une validation plus objective des compétences. Elle fait partie des six recommandations présentées officiellement aux autorités politiques dans le cadre du moratoire.
Former plutôt que sanctionner : une nouvelle culture du DPE
Enfin, Diagadom suggère de remplacer les contrôles systématiques par une politique de formation continue. Cette approche préventive développerait les compétences des professionnels plutôt que de sanctionner a posteriori. En effet, cela favoriserait une culture de qualité propice à la fiabilité du DPE. L’entreprise, qui dispose de 12 centres de formation et d’un taux de satisfaction client de 92%, base cette recommandation sur son expérience terrain de 15 ans.
La convergence entre les recommandations officielles de la Cour des comptes, les mesures gouvernementales et les propositions professionnelles dessine les contours d’une réforme ambitieuse. La fiabilité du DPE représente un enjeu économique et environnemental majeur. En cela, elle nécessite une approche globale qui combine régulation, formation et innovation technologique. C’est à cette condition que l’on pourra restaurer durablement la confiance des consommateurs dans ce dispositif central de la transition énergétique.
FAQ – Fiabilité du DPE
Pourquoi la fiabilité du DPE pose-t-elle problème aujourd’hui ?
La fiabilité du DPE est remise en question par la Cour des comptes en raison de plusieurs dysfonctionnements structurels. Malgré la refonte du calcul en 2021, des lacunes persistent concernant l’encadrement des professionnels et les méthodes de contrôle. Les diagnostics de complaisance se multiplient. Et, cela, notamment à cause de la guerre des prix entre diagnostiqueurs et de liens de dépendance avec les agents immobiliers qui les recommandent.
Quelles sont les conséquences financières d’un DPE erroné ?
Un DPE incorrect peut avoir des impacts financiers considérables. L’étiquette énergétique peut faire varier la valeur d’un bien jusqu’à 28%, soit plus de 1000 €/m² dans certaines zones. Depuis janvier 2025, les propriétaires de logements classés G ne peuvent plus les louer sans rénovation. Ce qui rend la précision du diagnostic cruciale pour éviter des pertes financières importantes.
Comment le gouvernement compte-t-il améliorer la fiabilité du DPE ?
Le plan d’action de Valérie Létard prévoit dix mesures principales : augmentation des contrôles de 3000 à 10000 par an, sanctions renforcées (18 mois d’interdiction minimum), création de QR codes d’authentification, détection automatique des fraudes par intelligence artificielle, et missions spéciales confiées à Henry Buzy-Cazaux et au député Daniel Labaronne pour professionnaliser le secteur.
Que propose Diagadom comme alternative aux mesures gouvernementales ?
Diagadom, fort de ses 200000 diagnostics réalisés, préconise six mesures plus radicales : création d’un ordre professionnel indépendant, formation terrain obligatoire de 3-4 semaines, régulation des prix fixes, séparation des organismes de formation et certification, remplacement des contrôles par la formation continue, et développement d’un outil DPE prédictif utilisant l’intelligence artificielle.
Quand les nouvelles mesures pour la fiabilité du DPE entreront-elles en vigueur ?
Le calendrier officiel prévoit l’entrée en vigueur des mesures gouvernementales le 1er juillet 2025, avec l’application des sanctions renforcées dès septembre 2025. Les QR codes d’authentification seront déployés à partir de septembre 2025. Les missions sur la formation et la création d’un ordre professionnel rendront leurs conclusions avant l’été 2025.