Le déménagement en France traverse une période de mutation profonde. L’étude IPSOS Digital réalisée pour Nextories révèle des chiffres saisissants. Près de la moitié des Français ayant eu un projet de déménagement ont dû l’adapter ou y renoncer pour des raisons économiques. Cette enquête, croisée avec l’analyse de plus de 150 000 projets de déménagement entre 2022 et 2024, dessine le portrait d’une mobilité résidentielle contrainte, mais toujours dynamique. Face aux contraintes budgétaires, les Français adaptent leur manière de déménager. Entre renoncements imposés et stratégies d’optimisation, ils repensent leurs choix. Beaucoup privilégient désormais des zones plus accessibles et misent sur des solutions de déménagement plus économiques et ingénieuses.
Sommaire :
- Une mobilité résidentielle sous pression économique
- La recomposition géographique du déménagement en France
- L’évolution des pratiques de déménagement en France
- Les perspectives du déménagement en France
- Source
- FAQ
Une mobilité résidentielle sous pression économique
Des projets de déménagement en France contrariés par l’inflation
Selon une étude IPSOS menée du 21 au 24 mars 2025, 41 % des Français ont envisagé un déménagement au cours des 12 derniers mois. Ce chiffre confirme un fort désir de mobilité.
Pourtant, le contexte économique en freine la réalisation et 44 % des porteurs de projet ont dû revoir leurs plans. Parmi eux, 25 % ont préféré reporter leur déménagement, tandis que 19 % y ont renoncé définitivement. Ces données, issues d’un échantillon représentatif de 1 000 personnes âgées de 18 à 75 ans, montrent l’impact direct de la conjoncture sur les trajectoires résidentielles.
Les 5 principales causes des renoncements
Les raisons avancées pour ces changements de projet sont avant tout économiques. Les ménages font face à un ensemble de contraintes qui pèsent lourdement sur leur capacité à déménager. L’étude IPSOS met en lumière cinq freins majeurs à la mobilité résidentielle, confirmant que les obstacles financiers restent au cœur des décisions.
En tête des préoccupations, les prix de l’immobilier jugés trop élevés concernent 52% des répondants. Cette donnée met en évidence une tension toujours forte sur le marché immobilier français. Dans les zones les plus recherchées, l’offre ne parvient pas à suivre la demande. Ce déséquilibre alimente la pression sur les prix et complique l’accès au logement.
L’augmentation du coût de la vie en général arrive en deuxième position avec 51% des mentions. Ce qui témoigne d’un contexte inflationniste qui érode le pouvoir d’achat des ménages.
Le coût du déménagement lui-même, considéré comme trop cher par 32% des répondants, constitue un frein supplémentaire. Cette donnée confirme l’intérêt croissant pour les services de comparaison et d’optimisation des coûts. Des plateformes comme Nextories permettent aux particuliers de réduire significativement leurs dépenses. En moyenne, les utilisateurs économisent 492,39 euros sur leur devis final.
La pénurie de logements, notamment à la location, mentionnée par 28% des répondants, révèle les dysfonctionnements structurels du marché immobilier français.
Enfin, la hausse des taux d’emprunt, évoquée par 25% des participants, illustre l’impact des décisions de politique monétaire sur les projets individuels de déménagement en France.
L’impact sociodémographique différencié
L’analyse sociodémographique met en lumière de fortes disparités face aux contraintes économiques. Les 18-34 ans, qui représentent 28 % de l’échantillon, sont les plus exposés. Leur situation financière plus fragile les rend particulièrement sensibles aux fluctuations du marché immobilier.
Les catégories populaires sont, elles aussi, durement touchées. Les employés (19 % de l’échantillon) et les ouvriers (14 %) doivent composer avec un pouvoir d’achat plus restreint. Face aux contraintes économiques, ils sont nombreux à reporter leur déménagement, voire à y renoncer complètement.
Géographiquement, les habitants d’Île-de-France (19% de l’échantillon), du Sud-Est (25%) et du Sud-Ouest (11%) sont les plus impactés. En effet, ces régions concentrent les marchés immobiliers les plus tendus et les coûts de vie les plus élevés.
La recomposition géographique du déménagement en France
L’exode des grandes métropoles
Les données terrain de Nextories confirment une évolution notable. L’analyse de plus de 150 000 projets de déménagement entre 2022 et 2024 révèle un net recul des grandes métropoles, pourtant longtemps perçues comme très attractives. Cette tendance marque un tournant dans les dynamiques de mobilité en France.
Paris reste la capitale, mais perd de son attrait. En 2024, elle représente 6,79 % des emménagements, tout en enregistrant une chute de 30,88 % des projets de déménagement. Cette baisse s’explique par des prix immobiliers trop élevés et un coût de la vie devenu difficilement supportable pour de nombreux ménages.
Les grandes métropoles accusent le coup. Bordeaux, 4e destination en France avec 3,68 % des emménagements, recule de 22,9 %. Toulouse, en Haute-Garonne, chute de 21,63 % (3,09 % des emménagements). Même Lyon, pourtant bien implantée avec 3,8 %, enregistre un repli de 7,87 %.
Seule exception : Marseille. Avec 4,72 % des emménagements en 2024, la ville progresse de 30,97 %. Son statut de métropole méditerranéenne et son meilleur rapport qualité-prix semblent séduire de plus en plus de ménages.
L’émergence de nouveaux territoires attractifs
À l’inverse du recul des grandes métropoles, certains départements attirent de plus en plus. Les projets de déménagement y bondissent, révélant l’émergence de nouveaux bassins d’attractivité résidentielle. Cette dynamique marque un vrai changement dans les préférences des Français.
Les Ardennes mènent cette transformation avec une progression exceptionnelle de 116,39%, suivies par les Vosges (102,41%) et le Jura (97,56%). Le Territoire de Belfort affiche également une croissance remarquable de 92,03%, tandis que le Maine-et-Loire progresse de 70,45%.
Cette redistribution territoriale témoigne d’une recherche active de territoires plus abordables, où le rapport entre coût du logement et qualité de vie apparaît plus favorable. Ces départements, souvent ruraux ou semi-ruraux, bénéficient du développement du télétravail et d’une quête de proximité avec la nature, exacerbée par les périodes de confinement.
L’évolution des pratiques de déménagement en France
Des déménagements plus longs, mais plus légers
La distance moyenne parcourue lors d’un déménagement en France a augmenté de 5,11% entre 2022 et 2024, atteignant 305,2 kilomètres. En effet, les Français quittent les grandes métropoles pour des territoires plus éloignés, mais plus accessibles financièrement. Pour trouver un logement adapté à leur budget, ils n’hésitent plus à parcourir de plus longues distances.
Paradoxalement, cette augmentation des distances s’accompagne d’une réduction du volume moyen transporté, qui a diminué de 3,32% pour s’établir à 28,04 m³. Ainsi, face aux coûts croissants du déménagement en France, les ménages procèdent à un tri plus sélectif de leurs biens, ne gardant que l’essentiel.
La surface moyenne des logements déménagés s’élève à 63,2 m², avec une croissance notable de 26,1% des surfaces à déménager entre 2022 et 2024. Malgré les contraintes, les Français qui parviennent à concrétiser leur projet de déménagement accèdent souvent à des logements plus spacieux, probablement grâce au choix de territoires où l’immobilier reste plus accessible.
L’essor des formules économiques et écologiques
Face aux contraintes budgétaires, les Français adoptent massivement de nouvelles stratégies pour optimiser leur déménagement en France. Cette évolution se traduit par l’essor de formules alternatives qui concilient économie et efficacité.
Les formules économiques gagnent du terrain. Entre 2022 et 2024, leur part progresse de 12,6 %. En 2024, 16,8 % des clients Nextories les choisissent, contre 13,34 % deux ans plus tôt. En excluant certains services comme l’emballage du fragile ou la mise en penderie, ces offres permettent aux ménages de réduire leurs coûts en prenant en charge une partie du déménagement.
Plus spectaculaire encore, le déménagement groupé connaît une croissance exceptionnelle de 68% depuis 2022. Cette solution consiste à mutualiser le transport de plusieurs déménagements sur un même trajet. Ainsi, elle présente un double avantage. D’une part, elle réduit les coûts pour les particuliers. D’autre part, elle diminue l’impact environnemental du déménagement en France. En 2024, 30,9% des déménagements Nextories ont été réalisés en groupage, contre seulement 29,1% en 2022.
La saisonnalité du déménagement en France
L’analyse temporelle révèle que le déménagement reste fortement saisonnier. En 2024, 48,74% des déménagements ont eu lieu en haute saison, de juin à septembre. Ce qui confirme la préférence traditionnelle pour les mois d’été.
Juillet demeure le mois le plus chargé avec 19,05% des déménagements annuels. Un pic d’activité qui s’explique par la conjonction des vacances scolaires et des meilleures conditions météorologiques. Ainsi, la semaine du 15 au 21 juillet 2024 a concentré à elle seule 4,44% des déménagements annuels.
Pour autant, cette forte saisonnalité complique la logistique pour les professionnels. Ils doivent ajuster leurs ressources en fonction des pics de demande. Mais, cette contrainte crée aussi des opportunités. Les particuliers prêts à déménager hors saison peuvent bénéficier de tarifs plus avantageux.
Les perspectives du déménagement en France
Un désir de mobilité persistant malgré les obstacles
32% des Français envisagent encore de déménager dans les 12 prochains mois. Cette proportion, loin d’être négligeable, témoigne de la persistance du désir de mobilité dans la société française.
L’analyse des motivations met en évidence des priorités bien établies. Les raisons personnelles dominent largement, citées par 53 % des répondants. Elles incluent des changements de situation amoureuse, des départs à la retraite ou simplement le désir de changer de vie. Ce constat montre que, pour beaucoup, déménager reste avant tout un projet de vie, bien au-delà des seules considérations économiques.
Les motivations professionnelles représentent 28% des projets. Les opportunités de mutation, le rapprochement du lieu de travail ou les nouvelles opportunités de carrière continuent de motiver les déménagements, particulièrement chez les cadres et professions intermédiaires.
L’environnement néfaste, cité par 27% des répondants, constitue un facteur émergent de motivation au déménagement en France. En effet, l’insécurité, la pollution ou la dégradation du cadre de vie poussent certains ménages à chercher ailleurs des conditions de vie plus satisfaisantes.
La conditionnalité économique des projets futurs
Une part importante des projets reste en suspens. Parmi ceux qui envisagent un déménagement, 26 % conditionnent leur décision à une reprise du marché immobilier. Ils attendent notamment une baisse des prix et de meilleures conditions de crédit. Cette prudence illustre l’impact direct de la conjoncture sur les intentions de mobilité.
Les Français ne renoncent pas à leurs projets de déménagement. Ils les repoussent, dans l’espoir de conditions plus favorables. Cette attitude crée un important réservoir de demande latente, prêt à se libérer dès que le contexte économique s’améliorera.
Parmi les 68 % de Français sans projet de déménagement, un quart cite des freins immobiliers ou financiers. Le coût de la vie arrive en tête (16 %), suivi par des prix d’achat jugés trop élevés (12 %) et la pénurie de logements à la location (4 %). Ces obstacles confirment que la pression économique reste un frein majeur à la mobilité résidentielle.
L’optimisation économique comme nouvelle norme
Face aux contraintes budgétaires, les Français adaptent leur manière de déménager. Désormais, ils misent sur de nouvelles stratégies d’optimisation, en acceptant des formules plus souples. Le succès du déménagement groupé, malgré ses contraintes logistiques, en est une preuve.
Cette évolution marque un vrai changement culturel : le déménagement, autrefois perçu comme un service “tout compris”, devient modulaire. Chacun compose son offre en fonction de ses moyens et de ses priorités. Cette transformation s’accompagne d’une professionnalisation croissante du secteur. De nouveaux acteurs technologiques optimisent les coûts et proposent des solutions innovantes. Grâce à la digitalisation des devis et des réservations, les utilisateurs gagnent en transparence et peuvent comparer plus facilement les offres.
« Déménager aujourd’hui, c’est bien plus qu’une organisation logistique : c’est un révélateur des fractures économiques, sociales et territoriales qui traversent notre pays. Cette étude conjointe, entre ce que les Français expriment et ce que nous observons concrètement sur le terrain, révèle une transformation en profondeur des parcours résidentiels. Entre aspirations contrariées, arbitrages économiques et nouvelles priorités, les Français n’ont pas renoncé à la mobilité. Ils l’abordent autrement. Moins vite, moins près des grandes métropoles, mais avec toujours autant de désir de renouveau. » – Julien Bardet, CEO de Nextories.
Source
Cette analyse repose sur l’étude IPSOS Digital menée pour Nextories du 21 au 24 mars 2025, auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 Français âgés de 18 à 75 ans. La méthodologie respecte la norme ISO 20252, avec une marge d’incertitude comprise entre 0,4 et 1,8 points. À ces données s’ajoute l’analyse terrain de plus de 150 000 projets de déménagement réalisés entre 2022 et 2024. Fondée en 2011 par Julien Bardet et Ludovic Auberger, Nextories s’impose aujourd’hui comme la première plateforme française de réservation de déménageurs professionnels.
FAQ
1. Quelle proportion de Français a dû modifier son projet de déménagement en 2024 ?
44% des Français ayant eu un projet de déménagement au cours des 12 derniers mois ont dû l’adapter ou y renoncer, principalement pour des raisons économiques. Cette proportion se répartit entre 25% qui ont reporté leur projet et 19% qui y ont complètement renoncé.
2. Quelles sont les principales raisons qui freinent le déménagement en France ?
Les prix de l’immobilier trop élevés (52%), l’augmentation du coût de la vie (51%), le coût du déménagement jugé trop cher (32%), la pénurie de logements à la location (28%) et la hausse des taux d’emprunt (25%) constituent les principaux obstacles au déménagement en France.
3. Vers quels territoires se dirigent les nouveaux flux migratoires ?
Les grandes métropoles perdent en attractivité (Paris -31%, Bordeaux -23%), tandis que des départements ruraux ou semi-ruraux connaissent une croissance spectaculaire : Ardennes (+116%), Vosges (+102%), Jura (+98%), Territoire de Belfort (+92%) et Maine-et-Loire (+70%).
4. Comment les Français optimisent-ils leurs coûts de déménagement ?
Les formules économiques progressent de 12,6%, le déménagement groupé explose (+68% depuis 2022), et l’utilisation de plateformes de comparaison permet d’économiser en moyenne près de 500 euros sur le devis final, soit une réduction de 21,4% du prix.
5. Quelle est la tendance future du marché du déménagement en France ?
32% des Français envisagent encore de déménager dans les 12 prochains mois, mais 26% conditionnent leur projet à une amélioration du marché immobilier. Cette demande latente pourrait se libérer rapidement en cas d’amélioration des conditions économiques.