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Finance

Défaillances d’entreprises en 2023 : l’immobilier en hausse de + 40%

Défaillances d’entreprises en 2023 : l’immobilier en hausse de + 40%

Les récentes statistiques sur les défaillances d’entreprises en 2023 soulignent une augmentation particulièrement marquée dans le secteur immobilier. En première ligne, figurent les agences immobilières avec une hausse alarmante de 116,7 %. Quant au secteur de la construction, il enregistre également une forte augmentation des faillites (+44,8 %). Cet article propose d’explorer les causes sous-jacentes de cette tendance inquiétante et d’identifier des stratégies efficaces pour y faire face. À cet effet, l’Ordre régional des experts-comptables d’Île-de-France se mobilise dans le but de fournir aux entrepreneurs des outils concrets pour sécuriser leur avenir.

Sommaire :

Augmentation des défaillances d’entreprises en 2023 : une réalité préoccupante

Ces chiffres, fournis par la Banque de France, dressent un tableau préoccupant de l’état actuel des entreprises en France. En effet, l’année 2023 a été témoin d’une escalade inquiétante, avec 55492 entreprises affectées par des procédures de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire.

Toutefois, cette situation contraste fortement avec la période 2010-2015. Puisqu’à la suite de la crise des Subprimes et aux répercussions de la crise des dettes publiques en Europe, les chiffres avaient atteint un pic moyen de plus de 62000 défaillances annuelles.

Pour autant, le dernier trimestre de 2023 a vu une augmentation sans précédent de +37,2 %. Soit 16820 entreprises en difficulté.

Ce bond illustre la détérioration rapide de la conjoncture économique, affectant de manière disproportionnée les petites et moyennes entreprises. D’ailleurs, ce sont les PME de plus de 100 salariés qui enregistrent la plus forte augmentation des défaillances. Or, cette tendance est particulièrement préoccupante, car ces entreprises jouent un rôle crucial dans l’économie nationale, tant en termes d’innovation que d’emploi.

défaillances d'entreprises en 2023
En cela, la crise actuelle met en jeu la stabilité de près de 37 000 postes. Un chiffre qui n’avait pas été atteint depuis 2016 ! Au total, l’année 2023 a vu 243 000 emplois directs menacés.

Par ailleurs, notons qu’un tiers des défaillances d’entreprises en 2023 se concentre en Île-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes, deux régions clés de l’économie française. La hausse des procédures dans ces zones, de l’ordre de 38 %, révèle des défis spécifiques et souligne la nécessité d’une intervention ciblée.

Quels sont les secteurs les plus impactés par les défaillances d’entreprises en 2023 ?

Situation critique dans l’hébergement et la restauration

L’année 2023 marque un tournant alarmant pour le secteur de l’hébergement-restauration. Puisque l’on observe une des défaillances d’entreprises en 2023, en augmentation de 44,6 %. La crise sanitaire avait certes apporté un soutien temporaire, mais aujourd’hui, le fardeau des baux commerciaux s’alourdit. Ainsi, ils précipitent de nombreux établissements vers la faillite.

L’immobilier face à une vague de difficultés

Le secteur immobilier n’est pas épargné, connaissant une augmentation des défaillances de 40 %. Les agences immobilières sont particulièrement affectées, avec un taux alarmant de 116,7 %. Cette tendance critique révèle les défis auxquels le secteur doit faire face, notamment la fluctuation des marchés et les contraintes financières accrues.

La construction dans la tourmente

La construction subit également de plein fouet les effets de la crise économique, avec 38,7 % de défaillances supplémentaires. Plus de 14 000 entreprises font défaut, principalement dans les activités de gros œuvre et de second œuvre. De même, les spécialités comme la maçonnerie générale (+50,5 %) et les travaux d’installation électrique (+48,3 %) enregistrent des hausses significatives de défaillances.

Ces données, tirées de l’étude Altarès de janvier 2024, dressent un tableau préoccupant de l’état actuel de l’économie française. Les PME-ETI (8,2%), en particulier, ressentent de plus en plus la pression, atteignant des niveaux de fragilité non vus depuis la crise financière de 2010.

> Consulter notre article sur : “Défaillances d’entreprises : le secteur du bâtiment est le plus touché

Un épicentre des défaillances d’entreprises sur l’Île-de-France en 2023

L’Île-de-France, cœur économique de la France, abrite une multitude de sièges sociaux. En 2023, la région a enregistré 12 653 procédures de défaillances, représentant 22 % des cas nationaux. De fait, cette concentration élevée souligne l’ampleur du problème dans cette zone clé. Notons que les entreprises de plus de 50 salariés ont été particulièrement frappées. Puisqu’elles accusent une augmentation des défaillances de 53,3 % par rapport à l’année précédente.

Dans l’ensemble de l’Île-de-France, certains secteurs ressentent de manière disproportionnée le poids de la crise. L’hébergement et la restauration sont en première ligne, avec une hausse de 53,8 % des procédures de redressement judiciaire. La situation est encore plus critique pour la restauration où les défaillances ont grimpé de 57,5 %. Ce phénomène s’explique par les lourdes charges fixes et la baisse de la fréquentation post-crise sanitaire.

L’immobilier et la construction sous pression

Le secteur immobilier francilien subit également un coup dur, avec une augmentation de 59,9 % des redressements judiciaires. Ce chiffre, supérieur à la moyenne nationale, met en lumière les défis spécifiques auxquels est confronté le marché immobilier de la région. Et, cela, notamment, en raison de la baisse de la demande et de l’augmentation des coûts de financement. Parallèlement, le secteur de la construction en Île-de-France connaît une hausse de défaillances de 44,8 %, dépassant le taux d’augmentation national et révélant une crise profonde au sein de l’industrie du bâtiment.

Quels sont les facteurs cumulatifs qui conduisent aux défaillances d’entreprises en 2023 ?

De nombreuses entreprises subissaient déjà de profondes fragilités structurelles avant même la crise sanitaire. Mais, plus récemment, des événements mondiaux, comme la guerre en Ukraine et le conflit israélo-palestinien, ont exacerbé cette vulnérabilité préexistante. Puisque ces crises ont provoqué une hausse significative des prix de l’énergie. De fait, cette situation a particulièrement affecté les entreprises exportatrices, mettant en péril leur compétitivité sur les marchés internationaux.

Pression financière croissante

La trésorerie des entreprises diminue de manière significative à cause de l’augmentation généralisée des charges opérationnelles. Ce qui les rend plus vulnérables aux chocs externes. En cela, la combinaison d’une trésorerie faible et de niveaux d’endettement élevés mène directement à une augmentation des défaillances. Par ailleurs, malgré des initiatives comme l’accord de rééchelonnement des Prêts Garantis par l’État (PGE), la pression bancaire continue d’être un obstacle majeur. Elle empêche de nombreuses entreprises de renégocier leurs emprunts ou d’obtenir des financements supplémentaires.

Non seulement les TPE sont touchées, mais le risque s’étend également aux petites et moyennes entreprises (PME) ainsi qu’aux entreprises de taille intermédiaire (ETI). La fragilité croissante des trésoreries et l’allongement des délais de paiement induisent des défaillances en chaîne, déstabilisant des filières entières.

Complexités administratives et psychologiques

La procédure de conciliation devrait normalement aider les entreprises à négocier ou restructurer leurs dettes face à cette crise. Toutefois, la complexité et le poids administratif et psychologique des démarches entraînent souvent un retard dans la prise de décisions. Or, il est crucial de réagir vite pour inverser ces tendances alarmantes.

Les décideurs et les institutions financières doivent simplifier les procédures de soutien et réduire les contraintes pesant sur les entreprises pour prévenir une crise économique plus grave. Face à la situation actuelle, une action coordonnée et efficace est nécessaire pour protéger le tissu économique et aider les entreprises en difficulté à se redresser.

Soutien des entreprises en crise : l’engagement des experts-comptables d’Île-de-France

Les experts-comptables d’Île-de-France jouent un rôle crucial dans la prévention des défaillances d’entreprises en 2023. Leur expertise et leur compréhension des entreprises les rendent capables de repérer les signaux d’alerte, tels que les problèmes de trésorerie, de gestion ou de perte de clients. Ainsi, ils interviennent rapidement pour aider les entreprises à mettre en place des mesures préventives efficaces. Telles que le mandat ad hoc et la conciliation, afin d’éviter les situations catastrophiques.

À cet effet, l’Ordre des experts-comptables franciliens a créé une cellule d’accompagnement spécifique pour renforcer le soutien aux entreprises. Cette initiative permet aux professionnels de bénéficier de formations spécialisées, en collaboration avec les juges consulaires et un réseau d’avocats dédiés aux entreprises en difficulté.

Collaboration et soutien gratuit via le CIP

Par ailleurs, les experts-comptables collaborent étroitement avec le Centre d’information sur la prévention des difficultés des entreprises (CIP). Effectivement, le CIP tient des sessions de conseil confidentielles et gratuites. Ces sessions fournissent aux chefs d’entreprise un espace pour aborder leurs difficultés avec trois experts bénévoles : un avocat, un expert-comptable et un ex-juge du Tribunal de commerce. Les entreprises peuvent alors prendre rendez-vous pour ces séances qui se déroulent le troisième jeudi de chaque mois.

En ces temps difficiles, il est vital pour les dirigeants d’entreprises de reconnaître la nécessité d’aide et de se tourner vers les ressources disponibles. Les experts-comptables d’Île-de-France, armés de leur expertise et soutenus par des initiatives comme le CIP, sont prêts à fournir l’assistance nécessaire pour naviguer à travers les défis de 2023 et éviter une nouvelle vague de défaillances catastrophiques.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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