La Banque de France vient de dévoiler ses dernières données sur les crédits immobiliers, suite aux annonces du CNR Logement. Malgré la prolongation de la révision mensuelle du taux d’usure jusqu’à la fin de l’année, on n’observe aucune amélioration significative de la production. Et, cela depuis sa mise en place le 1er février dernier. Il semble donc nécessaire d’envisager d’autres mesures pour encourager les prêts. Les réponses à ces préoccupations seront révélées le 13 juin à l’issue de la réunion du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF).
Crédits immobiliers : les mesures du CNR logement dévoilées, mais insuffisantes
En début de semaine, le Comité national de régulation du logement (CNR) a dévoilé ses mesures tant attendues pour dégripper le marché du crédit immobilier. Cependant, malgré les attentes du gouvernement visant à encourager les banques à prêter davantage, les annonces faites jusqu’à présent sont jugées insuffisantes.
“ Coté financement, pour l’instant, il n’y a que peu de solutions apportées au problème du manque d’offre bancaire. La poursuite de la révision mensuelle du taux d’usure est tout de même une bonne nouvelle. Puisqu’elle va permettre d’éviter un blocage encore plus important des crédits. Mais cela ne suffira pas .” – Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
Réinciter les banques à octroyer des crédits immobiliers
Face à cette situation, il devient impératif d’encourager à nouveau les banques à accorder des prêts. D’ailleurs, les experts estiment que des mesures plus audacieuses sont nécessaires pour relancer la « machine du crédit ». En effet, des leviers supplémentaires ou des assouplissements devront être mis en place. Et, cela afin de stimuler l’activité et inciter les institutions financières à octroyer des prêts.
En cela, les acteurs du secteur financier attendent avec impatience les prochaines annonces. Elles seront révélées lors de la réunion du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) prévue le 13 juin prochain. Notons que cette réunion sera l’occasion de prendre des décisions pour dynamiser le marché des crédits immobiliers et favoriser l’accès à la propriété.
Des chiffres décevants pour la production de crédits immobiliers à l’habitat
La Banque de France a récemment dévoilé ses statistiques mensuelles de production de crédits immobiliers, et les résultats sont décevants. La production de crédits n’est pas repartie depuis juillet 2022.
Production mensuelle des crédits immobiliers
En mai, le montant total des crédits s’élève à 14,5 milliards d’euros. De plus, si l’on exclut les renégociations, ce chiffre tombe même à 12,2 milliards. Or, ces niveaux sont parmi les plus bas enregistrés depuis 2017. Ainsi, sur une année, la production de crédits a chuté de manière alarmante. Elle est en baisse de 45,9 % par rapport à mai 2022. Une période qui avait enregistré un pic à 26,8 milliards d’euros.
> consultez notre article sur : “Crédit immobilier : une chute de la production en 2022 ”
La révision mensuelle du taux d’usure n’a pas eu l’effet escompté
Malgré l’introduction de la révision mensuelle du taux d’usure, les chiffres de production de crédits immobiliers ne reflètent pas les résultats escomptés. c’est-à-dire celui de débloquer l’octroi de crédit et d’inciter davantage les banques à prêter en leur permettant de remonter leurs taux de crédit.
“ Depuis la fin de l’année 2022, le taux d’usure est passé de 3,05 % à 4,68 % sans que la production de crédit n’augmente, ne serait-ce que légèrement… Mais, on peut penser que la situation aurait été pire si les taux d’usure avaient continué à être révisés seulement tous les 3 mois.” – Julie Bachet.
Quelles seront les perspectives d’amélioration après la réunion du HCSF le 13 juin ?
Suite aux déclarations du gouvernement, de nouvelles perspectives se dessinent quant à un assouplissement des recommandations du HCSF pour encourager les banques à prêter davantage. Une annonce en ce sens est attendue à l’issue de la réunion du HCSF prévue le 13 juin.
> Consultez notre article sur : “Crédit immobilier : les conditions d’emprunt des prochains mois”
Focus sur la marge de flexibilité des banques
Selon les informations disponibles, l’assouplissement envisagé concernerait la marge de flexibilité dont disposent les banques. Actuellement, cette marge porte sur 20 % de leur production de crédits pour laquelle elles sont autorisées à ne pas respecter les critères d’endettement et de durée maximum, sous certaines conditions.
Cependant, pour stimuler l’octroi de prêts, il est envisagé de modifier ces conditions. Ainsi, les critères d’endettement et de durée maximum pourraient être assouplis. De plus, les profils auxquels ces dérogations seront accordées seraient laissés à la libre appréciation du risque par les banques.
Des attentes réalistes quant aux résultats
Les attentes sont élevées quant aux mesures d’assouplissement annoncées par le HCSF le 13 juin. Cependant, il est important de garder à l’esprit qu’il n’y aura pas de miracles instantanés. Les statistiques révèlent que les banques n’utilisent actuellement même pas entièrement leur marge de flexibilité. Puisqu’elles n’en tirent parti que pour 14,6 % au lieu des 20 % autorisés. De plus, Elles fixent leurs propres critères pour l’octroi des crédits immobiliers. Objectif : minimiser les risques face à la faible rentabilité actuelle.
Crédits immobiliers : l’espoir d’un retour des banques sur le marché immobilier
Malgré les défis auxquels elles font face, il est essentiel que les banques reviennent sur le marché immobilier pour répondre aux besoins des Français.
“ Espérons qu’avec des taux de crédit à plus de 4 %, elles soient de retour sur le marché pour financer les Français. Dont l’attrait pour l’immobilier ne se dément pas et pour qui se loger est un besoin !” – Julie Bachet.
