Selon l’Observatoire des crédits aux ménages (OCM)*, 46,5% des ménages détenaient un crédit fin 2014, contre 47,6% fin 2013. 13,2 millions de ménages avaient ainsi un crédit en 2014, soit 1,7 million de moins qu’en 2008.
Ces évolutions traduisent l’évolution du sentiment porté par les ménages sur leur situation financière et budgétaire : malgré une stabilisation en 2014, celui-ci s’est dégradé depuis 2011. Dans une économie en panne, nombre de ménages ont choisi de renoncer ou de différer leurs projets immobiliers ou de consommation : le taux de détention des crédits chute à 46,5 % en fin d’année 2014.
Le taux de détention des crédits diminue encore en 2014, créant un nouveau record et se situant à son plus bas niveau depuis 25 ans. Depuis 2008, ce sont plus de 1,7 million de ménages qui sont sortis du marché des crédits.
Le taux de détention recule moins fortement pour les crédits immobiliers que pour les crédits à la consommation. Le nombre de ménages détenant des crédits immobiliers s’établit à 30,6% (31% en 2013). Dans un environnement économique qui reste défavorable, la légère reprise de la demande de crédits immobiliers constatée en 2013 a été fragilisée au début 2014 par la mise en oeuvre de certaines dispositions de la loi ALUR, malgré des taux historiquement bas.
L’OCM enregistre aussi une nouvelle baisse du recours au crédit à la consommation : 25,6% des ménages détenaient ce type de crédits à la fin de l’année (26,6% en 2013).
C’est le point le plus bas constaté depuis 1989. Il résulte d’une transformation des usages du crédit à la consommation liée à la conjoncture économique peu porteuse, mais aussi aux mesures législatives (lois Lagarde et Hamon sur le crédit renouvelable notamment), avec une plus grande prudence des emprunteurs. Depuis plusieurs années, les ménages recourent à ces crédits principalement pour financer des biens d’équipement de la maison, une automobile, une moto, ou payer des travaux d’amélioration du logement, et beaucoup moins pour des dépenses de loisirs ou des dépenses de consommation courante.
Les charges de remboursement restent supportables ou très supportables pour la grande majorité des emprunteurs. 83,6% des ménages détenant des crédits (84,5% en 2013) jugent leurs charges de remboursement supportables, ce qui demeure un taux élevé. Quant aux personnes interrogées qui estiment que le poids de leurs charges s’est alourdi, elles mettent en cause la détérioration de l’environnement général, et non leur endettement. Il faut d’ailleurs noter à cet égard que la part des ménages estimant que leur situation financière et budgétaire s’est détériorée, reste particulièrement élevée : elle est de 48,2% contre 40,4% en 2010.
Les intentions de souscrire un crédit baissent par rapport à l’an dernier.
Les intentions de recourir au crédit dans les six premiers mois de 2015, repartent à la baisse après une embellie en 2014 et sont proches des plus bas niveaux des années 2011-2012 : 4,2% des ménages envisageaient fin 2014 de souscrire un crédit immobilier dans les 6 prochains mois, contre 4,5% fin 2013. La même tendance s’observe pour le crédit à la consommation avec des intentions de souscription de 3,6% contre 3,9% l’année précédente.
En dépit des annonces publiques en faveur du secteur du logement (relance de l’accession, amélioration des incitations à l’investissement locatif privé, assouplissement du dispositif d’encadrement des loyers, …) et de conditions de crédit qui n’ont jamais été aussi bonnes, la demande de crédits immobiliers semble toujours paralysée, les ménages restant inquiets des évolutions de leur pouvoir d’achat et de la situation de l’emploi. L’appétence pour les crédits à la consommation reste faible. Aussi, les intentions de souscription de nouveaux crédits pour les six premiers mois de 2015 sont redescendues, vers les niveaux les plus bas que l’Observatoire a constatés depuis 1989.
* Etude réalisée par TNS Sofres par courrier en novembre 2014 auprès de 13 000 ménages. Le taux de réponses a été de 76,5 %.
Source : www.fbf.fr