Une certaine stabilité des taux de crédit immobilier est constatée en décembre. Il y a peu d’évolution sur les barèmes reçus ce mois. De manière générale, la majorité des banques choisissent de garder aux mêmes niveaux leurs taux. Cependant, le passage de la recommandation du HCSF produit déjà ses effets sur certains barèmes de banques. Découvrez dans cet article l’analyse de Vousfinancer, un réseau de 200 agences de courtage en crédits immobiliers.
Les taux de crédit immobilier se stabilisent en décembre 2021
Le mois de novembre a été particulièrement marqué par des hausses de taux sur tous les profils et sur toutes les durées (de 0,05 à 0,25 point). Par contre, en cette fin d’année, on constate une certaine accalmie des taux.

En effet, quelques banques continuent d’augmenter leurs taux de crédit immobilier de 0,05 à 0,20 point. Ces remontées sont observées uniquement dans un réseau bancaire. Au contraire, certains établissements bancaires proposent une légère baisse de 0,05 à 0,15 point. Ce sont ceux qui avaient appliqué une hausse significative des taux en octobre ou novembre. Ils veulent se conformer au marché.
Ainsi, les taux moyens pratiqués en décembre se stabilisent à :
- 1 % sur 15 ans ;
- 1,15 % sur 20 ans ;
- 1,40 % sur 25 ans.
Par ailleurs, les meilleurs profils peuvent toujours bénéficier de niveaux records, en l’occurrence :
- 0,50 % sur 15 ans ;
- 0,70 % sur 20 ans ;
- 0,90 % sur 25 ans.
« Si la plupart des banques ont remonté leurs taux en novembre, en décembre, on note une certaine accalmie. Ce n’est qu’en début d’année 2022 que les banques vont appliquer leur politique commerciale et leur stratégie de taux selon leurs objectifs de production de crédit immobilier.” – Selon Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
En effet, les banques pourraient ajuster leur politique tarifaire, une fois que la recommandation du HCSF devient une norme. Notons aussi l’influence du passage en séance à l’Assemblée nationale de la proposition de loi sur la résiliation infra-annuelle de l’assurance emprunteur. Certes, cela pourrait conduire à un ajustement de la politique tarifaire des banques. Mais, il est encore trop tôt pour savoir de quoi 2022 sera fait !
Le passage en norme de la recommandation du HCSF influe d’ores et déjà certains barèmes
La recommandation du HCSF sera transformée en norme juridiquement contraignante à partir du 1er janvier 2022. Elle sera donc rendue obligatoire pour toutes les banques. Rappelons que celle-ci limite le taux d’endettement à 35 % et la durée de crédit à 25 ans. Les banques ont une marge de flexibilité fixée à 20 % du montant des nouveaux prêts immobiliers octroyés sur un trimestre. Sur justification, elles peuvent déroger aux limites imposées, grâce à cette marge de flexibilité.
En juillet 2021, la part des crédits non conformes à la recommandation du HCSF a atteint 20,9 %. En effet, les banques ont pu respecter la marge de flexibilité en 2021, grâce en partie aux taux de crédit immobilier relativement bas. Dans son bilan, le HCSF précise que les taux d’effort individuels ont connu une baisse, grâce au fait que :
- la durée de prêt moyenne a été ajustée d’une part ;
- les taux d’intérêt ont été maintenus à des niveaux historiquement bas d’autre part.
Toutefois, si les taux de crédit immobilier augmentent plus sensiblement, que se passera-t-il en 2022 ?
Selon Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer, les mesures du HCSF pourraient devenir un frein à l’accès aux crédits immobiliers. Certains profils d’emprunteurs pourraient être exclus du marché.
Certes, le contexte de taux record en 2021 a resolvabilisé les primo-accédants en permettant de compenser en partie les hausses de prix. De sorte que les ménages qui souhaitaient acheter ont pu ainsi limiter leur endettement. Toutefois, en cas d’une remontée de taux, cela risque d’avoir des effets sur le niveau de l’endettement ou la durée du crédit.
“ En cas de non-respect de la recommandation devenue contraignante, ces ménages seront ainsi de fait exclus du crédit. Ce qui pourrait venir casser la dynamique du marché.” – Sandrine Allonier.
En décembre, une banque applique déjà une majoration à son barème pour les emprunteurs hors norme HCSF (taux d’endettement supérieur à 35 %). Elle accepte donc d’étudier ces dossiers de demande de crédit immobilier non conformes. Cependant, elle prend la précaution d’appliquer un taux de crédit majoré de 0,10 à 0,20 point selon le profil de l’emprunteur. Cette mesure lui permet de minimiser la part des financements hors norme HCSF. L’établissement bancaire pourra ainsi anticiper les sanctions en cas de dépassement de la marge de flexibilité de 20 %.