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Energie

Courtier énergie : interview de Jean-Sébastien Degouve, Opéra Énergie

5 questions à Jean-Sébastien Degouve, cofondateur et président de la société Opéra Énergie. Un courtier énergie parmi les pionniers de l’optimisation de l’achat de gaz naturel et d’électricité en copropriété. Dans le contexte de crise de l’énergie, nous avons besoin de conseils d’experts pour trouver le meilleur contrat d’énergie.

Pouvez-vous nous présenter Opéra Énergie en quelques mots ?

Je suis cofondateur et président d’Opéra Énergie, une société que nous avons créée depuis huit ans. Notre siège est basé à Lyon, mais nous sommes présents sur toute la France. Effectivement, on a été un pionnier comme courtier énergie.

Qu’est-ce que c’est que le courtage en énergie ? Notre mission consiste à aider les entreprises, les copropriétés et les collectivités à trouver le meilleur contrat de gaz et électricité. Vous savez que depuis quelques années, le marché est ouvert à la concurrence. Ainsi, il est devenu plus difficile de comparer l’offre d’énergie. Or, pour bénéficier des avantages de cette concurrence, il convient d’analyser les différentes offres.

Le métier d’Opéra Énergie et du courtier énergie est précisément d’aider nos clients à comparer les offres. En cela, on leur propose un appel d’offres “clés en main” afin qu’ils trouvent le meilleur contrat de gaz naturel ou d’électricité.

Courtier énergie des services pour votre copropriété

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Notons que nous accompagnons, aujourd’hui, plus de 13 000 clients et environ 3 000 copropriétés. Ainsi, notre société se compose de 120 collaborateurs répartis un peu partout en France pour être au plus proche de nos clients.

En ce contexte de crise de l’énergie, quels sont les effets que vous observez sur les copropriétés ?

En effet, nous sommes actuellement dans une crise énergétique comme le pays n’en a pas connu depuis les années 70 et le choc pétrolier. Nous subissons une multiplication des prix de gros de l’énergie, du gaz et électricité par 10 !

Or, cette augmentation du prix de l’énergie affecte tout autant les particuliers, les entreprises ou les copropriétés. Heureusement, le gouvernement a pris des mesures pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Ainsi, les effets ont pu être en partie maitrisés grâce au bouclier tarifaire énergétique.

En copropriété, le sujet porte essentiellement sur le chauffage collectif. Du fait, d’un fort risque d’augmentation des charges liées aux chaufferies collectives et à l’eau chaude sanitaire. D’autant plus que la situation se complique pour la fourniture en gaz naturel.

En seulement 18 mois, les prix du gaz naturel ont été multipliés par 10 ! Pour rappel, pendant la période de la pandémie, le prix de gros se négociait autour de 12 € le mégawattheure (MWh). Désormais, on atteint à peu près 124 € du mégawattheure pour l’indice principal de gaz.

Forcément, cette inflation du prix du gaz a de fortes répercussions sur les charges des copropriétés. Ainsi, on a vu les prix grimper depuis octobre. Au début, seuls les particuliers qui avaient un contrat de gaz ou d’électricité en direct avec leurs fournisseurs étaient protégés. Puis le gouvernement a vu qu’il y avait un trou dans la raquette. Alors que les copropriétés sont soumises au régime du résidentiel, rien n’était prévu pour les aider. Ainsi, à partir d’avril de l’année dernière, le bouclier tarifaire a été dupliqué en gaz pour les immeubles d’habitation.

Comme courtier en énergie, que pensez-vous des nouvelles mesures en faveur des copropriétés ?

C’est une compensation pour les copropriétés, mais il y a quelques écueils. Le premier est que tout le monde n’était pas au courant. Pour notre part, certains clients récents n’avaient pas encore fait la demande pour le bouclier tarifaire. D’autres n’ont pas encore reçu la somme correspondant à ce bouquet tarifaire.

Des délais de remboursements qui peuvent se prolonger

En effet, les délais de remboursements peuvent se prolonger du fait d’une démarche complexe avec plusieurs intermédiaires. Notons que la copropriété fait la demande à son fournisseur d’énergie qui lui-même la remonte à l’état. Ensuite, c’est l’état qui crédite le fournisseur d’énergie qui va à son tour rembourser le syndic qui va déduire la somme des charges de la copropriété.

C’est pourquoi, les premiers remboursements ne sont arrivés qu’en août. De plus, nous nous sommes aperçus que certains fournisseurs n’avaient pas fait les demandes immédiatement. Aussi, pour l’instant, nous n’avons pas assez de recul pour juger de l’efficacité de ce dispositif. Quoi qu’il en soit, la vigilance est de mise.

Quelques conseils pour les copropriétés

En premier lieu, la copropriété doit s’assurer qu’elle est bien éligible au bouclier tarifaire. Au cas où le prix de l’énergie a été négocié au plus bas pendant la crise sanitaire, le dispositif ne s’applique. Mais, c’est plutôt une bonne nouvelle !

En revanche, avec l’augmentation des prix du gaz en 2022, de nombreuses copropriétés peuvent bénéficier de ce tarif réglementaire. Dans ce cas, il est important de vérifier que le syndic a bien prévenu le fournisseur de gaz pour que ce dernier fasse la demande d’indemnisation. Ensuite, la dernière étape consiste à s’assurer que la copropriété a bien reçu cette compensation.

Rien n’est encore prévu pour le chauffage collectif électrique

Le bouclier tarifaire énergétique n’a pas envisagé le chauffage collectif à l’électricité. Certes, ce type de chauffage en copropriété est plus marginal, mais il existe ! On le trouve un peu en Île-de-France et bien plus en Savoie et en Haute-Savoie. C’est le cas notamment des stations de ski non desservies en gaz.

Toutefois, la prochaine loi de finances va introduire un amendement, avec diverses dispositions pour protéger les entreprises. Il faudra donc attendre 2023 pour profiter également d’un bouclier tarifaire en électricité. D’ailleurs, il pourra s’appliquer à toutes les consommations en électricité de la copropriété : cages d’escalier, ascenseur, etc.

En résumé, à partir de 2023, tout le dispositif sera plus protecteur qu’en 2022.

Pourquoi faire appel à un courtier énergie ? Comment accompagnez-vous les copropriétés ?

Pour commencer, nous analysons les consommations. À partir d’une facture récente, nous examinons plusieurs informations :

  • le prix actuel de la copropriété,
  • les consommations historiques de la copropriété grâce au numéro de compteur. On se base alors sur une année de consommation, la plus récente.

Cela nous permet d’avoir une bonne vision de ce que consomme la copropriété, en gaz ou en électricité. Ensuite, nous allons solliciter différents fournisseurs pour comparer leurs offres. Mais, avant cela, une vraie discussion s’engage avec le syndic ou le conseil syndical.

Puisque ensemble, nous devons nous accorder sur la durée du contrat de fourniture et les risques engagés. Va-t-on opter pour une durée de 2 à 3 ans ? Est-ce que l’ont choisi un tarif indexé ou fixe ?

La mission du courtier énergie

Le courtier énergie analyse les offres, compare le budget annuel ainsi que les différentes clauses. Il a un vrai rôle de conseil et d’accompagnement pour sélectionner l’offre la plus adaptée au besoin de la copropriété.

En réalité, ce métier est assez technique. De nombreux paramètres sont à considérer. Car les offres sont toutes différentes. Par exemple, certaines vont inclure des taxes dans le prix et d’autres pas. Au-delà, de la mise en concurrence, le courtier en énergie doit expliquer les avantages ou inconvénients de chaque offre.

Une fois, la décision prise par la copropriété, nous gérons l’ensemble des démarches administratives qui consistent à signer le contrat. De plus, on va suivre le contrat sur toute sa durée. Ainsi, on va s’assurer que les puissances souscrites sont bien optimisées. Et, peut-être qu’en cours de route, la question va se poser de prolonger les prix fixes ou au contraire de repasser en indexé, etc.

Enfin, il faudra anticiper le renouvellement du contrat de fourniture d’énergie. Et, en cela, choisir le meilleur moment pour obtenir le prix le plus bas sur un marché très volatil.

C’est ce que l’on a fait pendant la période du Covid. Les conseillers Opéra énergie ont alors appelé leurs clients pour les inciter à signer du gaz. Parce que les prix étaient alors au plus bas. Ceux qui ont suivi nos conseils ont ainsi pu bénéficier de prix très bas à 12 € pendant quatre ans. Ces copropriétés n’ont pas encore connu cette hausse que d’autres copropriétés subissent désormais. Ce qui est important pour nous, c’est que le conseil syndical et le syndic fassent un choix éclairé.

Quels conseils peut-on donner aux copropriétaires ?

Les copropriétaires doivent sans plus tarder se préoccuper de cette question. Ils doivent regarder leur contrat et se poser les bonnes questions. Mon contrat est souscrit pour quelle durée ? Quel est le prix de l’énergie du contrat en cours ?

Ensuite, il est essentiel de faire jouer la concurrence entre les fournisseurs d’énergie. . Même si vous êtes très satisfait de votre opérateur, il est toujours intéressant de comparer les offres. Ne serait ce que pour faire baisser les prix !

Après, vous n’êtes pas obligé de prendre le moins disant si vous avez plus confiance dans un opérateur qu’un autre. Toutefois, pour réaliser ces démarches, il est judicieux de se faire accompagner par un courtier énergie. Encore une fois, c’est très technique et cela le devient de plus en plus avec les différents dispositifs réglementaires.

Ainsi, vous devez vous assurer que vous être éligible aux aides. Ce serait quand même dommage que votre immeuble passe à côté du bouclier tarifaire. Ces aides peuvent vraiment être d’un grand soutien pour les copropriétés.

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Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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