En France, un tiers des habitants subissent encore la précarité énergétique, et les copropriétés sont en première ligne. Selon l’étude OpinionWay-PrimesEnergie.fr, réalisée à l’été 2025, le confort thermique est désormais l’enjeu majeur de la rénovation énergétique. Si le froid hivernal reste une préoccupation, c’est surtout la hausse des épisodes caniculaires qui inquiète. Les logements mal isolés, véritables “bouilloires thermiques”, compromettent la santé et le bien-être des occupants. Ce constat met en lumière l’urgence d’agir pour adapter les bâtiments collectifs au changement climatique, tout en surmontant les freins financiers et organisationnels propres aux copropriétés.
Sommaire :
- Pourquoi le confort thermique est devenu un enjeu vital pour les copropriétés ?
- Quels sont les principaux obstacles à l’amélioration du confort thermique ?
- Quelles solutions pour renforcer le confort thermique en copropriété ?
- FAQ – Le confort thermique en copropriété
À retenir – Le confort thermique en copropriété
- Les vagues de chaleur devraient doubler d’ici 2050, aggravant l’inconfort thermique.
- 62% des copropriétaires placent l’isolation en priorité absolue.
- Le coût moyen d’aide MaPrimeRénov’ Copropriété est de 11 810 €.
- L’isolation des toitures, murs et fenêtres améliore confort et économie d’énergie.
- Un audit énergétique est la première étape pour planifier des travaux efficaces.
Pourquoi le confort thermique est devenu un enjeu vital pour les copropriétés ?
Un double défi : froid hivernal et canicules estivales
En France, un tiers des habitants vivent encore en situation de précarité énergétique. Selon l’Ademe, 15% des copropriétés sont classées parmi les passoires énergétiques. Ce constat met en évidence un problème souvent perçu comme hivernal, mais qui se révèle bien plus large : la hausse des températures estivales.
L’étude OpinionWay-PrimesEnergie.fr réalisée à l’été 2025 révèle qu’en 2023, 55% des Français ont eu trop chaud chez eux, et que 14 millions de personnes craignent davantage les fortes chaleurs que le froid. La canicule, amplifiée par le dérèglement climatique, est appelée à devenir un facteur de mal-être majeur d’ici 2050.
Dans ce contexte, le confort thermique devient un impératif. Les logements mal isolés, notamment ceux avec de grandes surfaces vitrées ou situés sous les toits, subissent un effet de serre intérieur. Une fois la chaleur accumulée, ces bâtiments, qualifiés de « bouilloires thermiques », mettent plusieurs jours à retrouver une température supportable.
Une inégalité entre logements anciens et récents
Les écarts de confort thermique entre immeubles récents et anciens sont significatifs. Près de 7 copropriétaires sur 10 (69%) estiment que la qualité thermique de leur logement dépend fortement de son année de construction. Les bâtiments édifiés avant 2013, dépourvus des normes d’isolation actuelles, peinent à maintenir une température intérieure entre 19°C et 24°C, seuil recommandé par l’Ademe. À l’inverse, les constructions récentes intègrent des matériaux et techniques visant à limiter les échanges thermiques, offrant ainsi un confort optimal été comme hiver.

Quels sont les principaux obstacles à l’amélioration du confort thermique ?
Des freins financiers persistants
La rénovation énergétique d’une copropriété représente un investissement lourd. En 2023, seulement 37 971 logements collectifs ont bénéficié de MaPrimeRénov’ Copropriété, pour une aide moyenne de 11 810 euros. Pourtant, un immeuble collectif de 2 000 m² pourrait obtenir jusqu’à 100 000 euros de primes énergie supplémentaires.
Pour Nicolas Moulin, fondateur de PrimesEnergie.fr : « Les copropriétés représentent plus d’un quart du parc français de logements, mais elles ont longtemps été les grandes oubliées de la transition énergétique. Le financement des travaux est perçu comme un véritable obstacle : le coût des rénovations, l’instabilité des aides et leurs évolutions trop fréquentes découragent souvent les initiatives. »
Ces difficultés s’ajoutent à la hausse des prix des matériaux et à la rareté des artisans qualifiés, qui peuvent retarder le lancement des chantiers.
Une prise de décision complexe
Au-delà de l’aspect financier, la gouvernance en copropriété complique la réalisation rapide des travaux. Chaque projet doit être validé en assemblée générale, parfois à la majorité qualifiée. Ce processus peut prendre plusieurs mois, voire des années. Selon l’étude, la motivation des copropriétaires est réelle. Mais, l’absence de conseils techniques adaptés et le manque d’accompagnement par les syndics ralentissent la mise en œuvre des solutions améliorant le confort thermique.
Quelles solutions pour renforcer le confort thermique en copropriété ?
L’isolation, clé du confort thermique été comme hiver
L’amélioration du confort thermique passe d’abord par une isolation performante. Les priorités identifiées par les experts sont :
- L’isolation des murs extérieurs pour limiter les pertes de chaleur et bloquer la chaleur estivale.
- L’isolation de la toiture et des combles, zones responsables de 25 à 30% des déperditions.
- Le remplacement des fenêtres et vitrages dans les parties privatives et communes pour réduire les infiltrations d’air.
- La pose d’une VMC double flux collective pour améliorer la circulation et la qualité de l’air.
Ces travaux permettent non seulement de stabiliser la température intérieure, mais aussi de réduire la facture énergétique et de valoriser le patrimoine immobilier.
L’importance de l’audit énergétique global
Un audit énergétique global permet d’identifier les points faibles d’un immeuble et de hiérarchiser les interventions. Il tient compte des spécificités du bâtiment, de son exposition solaire, de la configuration des logements et des usages des occupants.
Selon Nicolas Moulin : « Les copropriétés mal isolées ne sont pas une fatalité. Avec des actions coordonnées et des dispositifs adaptés, il est possible de transformer ces passoires thermiques en logements durables et confortables, hiver comme été, et de limiter les effets des canicules à venir. »
Cet audit est souvent une condition préalable pour obtenir certaines aides financières. Ainsi, il constitue un outil stratégique pour planifier des travaux cohérents et rentables.
FAQ – Le confort thermique en copropriété
Qu’est-ce que le confort thermique en copropriété ?
C’est la capacité d’un logement collectif à maintenir une température agréable et stable toute l’année, entre 19°C et 24°C, selon l’Ademe.
Pourquoi les copropriétés souffrent-elles davantage de la chaleur ?
Les bâtiments mal isolés accumulent rapidement la chaleur, surtout ceux avec de grandes surfaces vitrées ou sous les toits, créant un effet de serre intérieur.
Quels travaux permettent d’améliorer le confort thermique ?
Isolation des murs, toitures, remplacement des vitrages, installation d’une VMC double flux et amélioration de la ventilation sont essentiels.
Quelles aides financières existent pour les copropriétés ?
MaPrimeRénov’ Copropriété et les primes énergie peuvent financer une partie des travaux, sous conditions d’éligibilité et après audit énergétique.
L’amélioration du confort thermique est-elle rentable ?
Oui, elle réduit la facture énergétique, valorise le bien immobilier et améliore la qualité de vie des occupants, tout en limitant l’impact des canicules.