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Rénovation

Comment rénover le système de chauffage en copropriété ?

Comment rénover le système de chauffage en copropriété ?

Rénover le système de chauffage en copropriété, c’est bien plus qu’un changement de matériel. C’est une réponse concrète aux défis d’aujourd’hui : réduire les consommations, respecter la loi, alléger les charges. Pour les syndics comme pour les copropriétaires, l’heure est à l’action. Lors d’un webinaire organisé par GRDF avec Foncia, Citya et SOLiHA, les experts ont partagé un message fort : une rénovation bien menée peut transformer un immeuble. Moins de dépenses, plus de confort, un patrimoine valorisé… à condition de suivre la bonne méthode. Quels sont les pièges à éviter ? Comment embarquer l’ensemble des copropriétaires dans le projet ? Et, surtout, par où commencer ? Dans cet article, découvrez les clés d’un projet chauffage réussi, les conseils des professionnels et les leviers pour franchir le cap sans fausse note.

Sommaire :

Le rôle clé du syndic dans la rénovation du système de chauffage

Le syndic joue un rôle central de chef d’orchestre dans tout projet de rénovation d’une installation de chauffage en copropriété. Corina Osadciuc-Mahé, responsable rénovation énergétique chez Foncia, souligne que le succès repose sur une approche méthodique par étapes.

Les prérequis d’un projet réussi

La première étape consiste à réaliser des diagnostics énergétiques approfondis.

Le rôle clé du syndic dans la rénovation du système de chauffage

Comme l’explique Corina Osadciuc-Mahé : “La première étape consiste à réaliser les bons diagnostics […] nous devons tirer parti des DPE collectifs et des projets de plans pluriannuels de travaux actuels pour procéder à leur analyse.”

Le syndic doit impérativement faire réaliser un audit énergétique et une étude thermique pour orienter le choix du futur système de chauffage. Ces analyses permettent d’identifier les besoins réels de la copropriété et de comparer les solutions techniques disponibles. Mais, attention : inutile de changer le chauffage si l’immeuble reste une passoire thermique ! L’isolation reste la priorité. C’est en traitant d’abord les déperditions que la rénovation énergétique gagne en efficacité… et en rentabilité.

L’importance de la communication

Le syndic de copropriété doit organiser des réunions d’information en amont des votes en assemblée générale.

Corina Osadciuc-Mahé insiste sur ce point : “Pour assurer la réussite d’un projet […] informer et communiquer représente la clé du succès. C’est un facteur déterminant pour une rénovation énergétique réussie. Il est donc essentiel d’organiser des réunions d’information en amont des votes en Assemblée générale.”

Cette communication en amont permet d’impliquer tous les copropriétaires bien avant le vote en assemblée générale. Loin de se limiter au conseil syndical, il s’agit de sensibiliser l’ensemble des habitants tout au long du projet. Comme l’a rappelé l’experte de Foncia : « Il est important de préparer tous les copropriétaires, pas uniquement le Conseil syndical. »

S’appuyer sur des professionnels RGE (bureaux d’études, maîtres d’œuvre) renforce la crédibilité du projet. Ainsi, il est important de mobiliser tous les acteurs de l’écosystème lors de ces points d’information pour construire un consensus autour de la rénovation énergétique.

Cas concret de réussite

L’exemple concret d’une copropriété de 169 lots construite dans les années 70 illustre l’impact d’une rénovation énergétique globale.

Cas concret de réussite - système de chauffage en copropriété

Corina Osadciuc-Mahé (Foncia) explique : « C’est une copropriété des années 70 classique, mais qui a abordé la rénovation de manière globale, et non par gestes isolés. »

Les copropriétaires ont mené un bouquet de travaux :

  • ravalement de façade,
  • remplacement des fenêtres et volets,
  • installation d’une VMC,
  • rénovation complète de la chaufferie.

Résultat ? Un gain énergétique supérieur à 53 %, avec une étiquette énergétique passée à B. La rénovation de la chaufferie a permis à elle seule d’ajouter entre 10 et 15 % de gains supplémentaires. Cet exemple confirme l’efficacité d’une approche intégrée pour optimiser le chauffage en copropriété et réussir sa transition énergétique.

Les solutions techniques pour optimiser le chauffage en copropriété

Héloïse Poss, responsable efficacité énergétique chez GRDF, présente les différentes solutions techniques adaptées aux copropriétés françaises selon leurs objectifs de performance énergétique.

Les chaudières à condensation THPE

Le remplacement d’une ancienne chaudière par une chaudière à condensation (THPE – Très Haute Performance Énergétique) offre des performances remarquables.

Héloïse Poss explique : “Installer une chaudière à condensation, cela permet de réaliser entre 20 et 30% de gain sur les consommations énergétiques du bâtiment.”

L’installation d’une chaudière Très Haute Performance Énergétique (THTE) a un impact direct sur la performance énergétique du bâtiment. En moyenne, elle permet de gagner une classe au DPE, et jusqu’à deux si elle est combinée à une hybridation de chaufferie. En outre, ce saut de performance valorise immédiatement le patrimoine immobilier.

D’après GRDF, le gaz conserve une forte compétitivité économique. Après la hausse observée en 2022, les prix sont aujourd’hui revenus à un niveau stabilisé et avantageux, ce qui rend cette énergie à nouveau très attractive. À cela s’ajoute l’essor du biométhane, gaz vert produit localement : GRDF vise 20 % de gaz renouvelable dans le réseau à l’horizon 2030. Résultat : une solution de chauffage performante, rentable et compatible avec les enjeux climatiques.

Les systèmes hybrides innovants

L’hybridation de chaufferie constitue une solution innovante et performante pour le chauffage collectif en copropriété. Elle repose sur l’association d’une pompe à chaleur électrique et d’une chaudière, qu’elle soit existante ou rénovée.

Un module de régulation intelligent pilote l’ensemble et déclenche alternativement chaque système selon sa plage de performance optimale. Concrètement, la pompe à chaleur fonctionne la majeure partie de l’année, lorsque les températures extérieures permettent un coefficient de performance (COP) élevé. Dès que le froid s’intensifie, la chaudière prend le relais et assure l’appoint.

Cette solution offre des bénéfices économiques considérables en matière d’efficacité énergétique. Cela permet de disposer de deux équipements et deux énergies, l’un pouvant suppléer l’autre. On peut ainsi dimensionner la pompe à chaleur pour seulement 30% des déperditions. Contrairement aux 100% nécessaires en fonctionnement seul, ce qui réduit considérablement le coût d’investissement.

La rénovation des chaudières individuelles

Pour les copropriétés équipées de chaudières individuelles, Lauredana Zaccaria de Citya Immobilier explique les spécificités : “Les chaudières individuelles sont caractéristiques des copropriétés construites il y a plus de 20 ans, où les projets de rénovation énergétique ne s’inscrivent pas systématiquement dans une démarche d’ensemble.”

Le principal défi reste la coordination des travaux. Comme le souligne Lauredana Zaccaria, Directrice d’agence chez Citya Équité Immobilier à Arras : “L’enjeu dans le remplacement d’une chaudière individuelle, c’est que généralement, le règlement de copropriété prévoit que la chaudière est un équipement individuel, et très généralement, cet équipement est raccordé à un système collectif.”

Toute la difficulté réside donc dans le caractère hybride de l’installation : un équipement privé intégré à une infrastructure commune. D’où l’importance, selon elle, de mener les travaux simultanément dans l’ensemble des logements concernés. Ainsi, il est essentiel de faire adhérer l’ensemble des copropriétaires au projet global.

L’expérience de Citya met en lumière une méthode structurée en quatre étapes clés pour réussir un projet de rénovation de chauffage collectif. Première étape : bien s’entourer. En effet, il est essentiel de faire appel à des professionnels recommandés par les fabricants. Ensuite, ces experts doivent intervenir directement sur site pour réaliser un diagnostic précis et adapté aux spécificités de la copropriété.

Les solutions techniques pour optimiser le chauffage en copropriété

Deuxième étape : réaliser une analyse technique approfondie. L’analyse technique passe par la visite de la toiture, des appartements raccordés, et la vérification que les plans de la copropriété correspondent bien à la réalité sur le terrain. Cette vérification sur site permet de détecter d’éventuelles incohérences entre les documents techniques et les installations réelles. Ce qui évitera ainsi de mauvaises surprises au moment des travaux.

Chaque copropriété présente des contraintes spécifiques. Certaines peuvent envisager la géothermie, d’autres se raccorder au chauffage urbain ou installer des pompes à chaleur. L’analyse préalable détermine la solution la plus adaptée aux caractéristiques techniques et financières de l’immeuble.

L’importance de l’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO)

Axelle Madelénat, directrice de projets chez SOLiHA, détaille le rôle essentiel de l’AMO dans les projets de rénovation de chauffage en copropriété. En effet, l’AMO accompagne la copropriété sur trois volets complémentaires : technique, financier et réglementaire. Cette expertise technique permet de choisir la meilleure solution de chauffage en intégrant tous les paramètres essentiels : typologie du bâti, exposition, matériaux, hygrométrie, fonctionnement de la copropriété, et travaux déjà réalisés.

Comme le souligne Axelle Madelénat, l’objectif est clair : “Déterminer et mettre en œuvre un bouquet de travaux optimal qui réponde à la fois aux besoins du bâtiment et aux attentes des habitants.”

En effet, cette approche sur-mesure est indispensable pour garantir efficacité énergétique, confort thermique et adhésion collective.

L’ingénierie financière

L’Assistant à Maîtrise d’Ouvrage (AMO) joue un rôle clé pour sécuriser le financement du projet.

Axelle Madelénat (SOLiHA) précise : “On commence par une étude d’éligibilité de la copropriété et des copropriétaires aux différentes aides, puis on actualise des simulations financières tout au long du projet.”

L’AMO prépare aussi les accords préalables avec les financeurs, une sorte de garantie qui rassure les copropriétaires. Les aides seront bien mobilisables si les travaux correspondent à ceux votés.

En pratique, l’AMO :

  • identifie les aides disponibles (MaPrimeRénov’, CEE, aides locales…)
  • monte et dépose les dossiers de subvention
  • effectue les demandes de paiement en fin de chantier

Une coordination indispensable assurée par l’AMO

Dans un projet de rénovation énergétique en copropriété, l’Assistant à Maîtrise d’Ouvrage (AMO) agit comme le chef d’orchestre. Il fait le lien entre tous les acteurs du projet : syndic, conseil syndical, bureaux d’études, entreprises RGE…

Cette coordination évite les dysfonctionnements et assure la cohérence du projet sur toute sa durée. Mais l’AMO ne remplace pas ni le Conseil syndical, ni le syndic, ni le maître d’œuvre. En cela, il complète l’écosystème des professionnels du chauffage en copropriété. En outre, la présence d’un AMO est obligatoire pour pouvoir mobiliser des subventions telles que MaPrimeRénov copropriété et des subventions de collectivité. Cette obligation renforce l’importance de l’AMO dans la transition énergétique des copropriétés.

Financement et aides pour la rénovation énergétique

MaPrimeRénov’ Copropriété

Maprimerénov' Copropriété

Le dispositif MaPrimeRénov’ Copropriété prend en compte les gains énergétiques des solutions gaz jusqu’au 31 décembre 2026. Par conséquent, ces économies contribuent toujours aux paliers de 35% ou 50% que MPR Copro exige.

Par ailleurs, cette évolution découle de la directive européenne 2024/1275. Ainsi, depuis le 1er janvier 2025, les équipements fonctionnant principalement aux énergies fossiles perdent l’accès aux aides “par geste”. Toutefois, les dispositifs pour la rénovation énergétique globale restent maintenus. Finalement, cette distinction permet de privilégier les approches d’ensemble tout en préservant les solutions hybrides.

Les systèmes hybrides maintenus

En revanche, l’hybridation de chaufferie préserve ses atouts financiers. Effectivement, les experts GRDF confirment cette éligibilité : “L’hybridation de chaufferie ou Pack hybride collectif bénéficie de la prime RENOV copropriété et des CEE rénovation globale des logements collectifs.”

D’autre part, la directive européenne maintient certains dispositifs. Elle “n’interdit pas la prise en compte des économies d’énergie générées par le remplacement d’une chaudière existante par une chaudière THPE.” De même, elle autorise “l’attribution d’aides relatives à la rénovation globale incluant l’installation de chaudières THPE.”

Contributions GRDF

Par ailleurs, GRDF développe des contributions financières ciblées pour diverses opérations.

Héloïse Poss précise cette approche : “GRDF propose des contributions financières sur des opérations d’efficacité énergétique spécifiques. Notamment, nous soutenons l’optimisation ou la rénovation des chaufferies avec des aides à l’étude. De même, nous accompagnons la rénovation des chaudières individuelles sur conduit collectif. Enfin, nous offrons des aides à l’adaptation des conduits et des contributions aux travaux de rénovation.”

Cependant, ces dispositifs spécialisés exigent une démarche personnalisée. Ainsi, l’experte recommande de contacter les interlocuteurs GRDF locaux. En outre, GRDF affirme sa mission de service public. L’entreprise propose donc “un accompagnement gratuit” à toutes les copropriétés. Simultanément, elle maintient un rôle de neutralité essentiel. Par conséquent, GRDF travaille avec l’ensemble de la filière pour offrir le meilleur accompagnement auprès de chaque copropriété.

Analyse comparative des restes à charge

Par ailleurs, GRDF a analysé un bâtiment représentatif de 40 logements des années 60. Cette étude révèle des données cruciales pour les copropriétaires.

Analyse comparative des restes à charge

Effectivement, les restes à charge demeurent équivalents entre tous les scénarios. En effet, cette situation persiste malgré des montants d’aides différents. Ainsi, les copropriétaires obtiennent des coûts similaires pour la rénovation des chaudières individuelles. De même, ils investissent des montants comparables pour les chaudières collectives. Enfin, l’hybridation de chaufferie présente également un reste à charge équivalent.

Les solutions gaz collectives et individuelles

Par conséquent, le choix ne doit pas se baser uniquement sur les aspects financiers. Les copropriétés doivent plutôt considérer d’autres critères déterminants pour leur projet. Faire le bon choix, c’est aussi considérer les contraintes techniques et la faisabilité du projet, dans sa globalité.

De plus, les copropriétaires doivent évaluer les économies d’énergie réelles. Effectivement, ces performances attendues influencent directement la rentabilité du projet. Parallèlement, le niveau de confort recherché guide également la décision. Enfin, la stabilité des équipements dans le temps constitue un facteur déterminant. Ainsi, le choix du système de chauffage nécessite une approche globale. Les copropriétés analysent donc tous ces paramètres ensemble. En définitive, elles évitent de se focaliser uniquement sur les coûts d’investissement initiaux.

FAQ – Système de chauffage en copropriété

Le remplacement d’une ancienne chaudière par une chaudière THPE offre-t-il des économies d’énergie significatives ?

Le remplacement d’une ancienne chaudière par une chaudière à condensation THPE permet de réaliser entre 20 et 30% d’économies d’énergie sur les consommations énergétiques. Cette solution améliore également en moyenne d’une place l’étiquette DPE du bâtiment, contribuant ainsi à la valorisation du patrimoine immobilier et à la transition énergétique de la copropriété.

Comment financer un projet de rénovation énergétique du système de chauffage ?

Plusieurs dispositifs existent : MaPrimeRénov’ Copropriété (pour les décisions AG jusqu’au 30 juin 2025), les CEE (Certificats d’Économies d’Énergie), l’éco-PTZ copropriété, et les subventions locales. Les systèmes hybrides restent éligibles sans restriction dans le cadre de la transition énergétique. Un AMO peut vous accompagner dans le montage des dossiers de financement pour optimiser les aides disponibles et maximiser l’efficacité énergétique du projet.

Quelle est la différence entre chaudières individuelles et collectives pour la performance énergétique ?

Les chaudières individuelles équipent généralement les copropriétés de plus de 20 ans et nécessitent une rénovation énergétique simultanée du conduit collectif. Les chaudières collectives sont plus adaptées aux rénovations énergétiques globales et offrent une gestion centralisée optimisant la consommation énergétique. Le choix dépend des contraintes techniques du bâtiment et des objectifs d’efficacité énergétique de la copropriété.

Quel est le rôle de l’AMO dans un projet de rénovation énergétique ?

L’Assistant à Maîtrise d’Ouvrage accompagne sur trois volets : technique (choix des solutions d’efficacité énergétique), financier (montage des dossiers d’aides et subventions) et réglementaire (conformité aux normes de performance énergétique). Il coordonne tous les acteurs du projet de transition énergétique et est désormais obligatoire pour bénéficier de MaPrimeRénov’ Copropriété et des subventions locales.

Combien de temps durent les travaux de rénovation énergétique ?

Pour les chaudières individuelles sur conduit collectif, comptez environ une semaine de chantier pour 5 chaudières (moitié fumisterie, moitié remplacement des appareils) avec des professionnels RGE qualifiés. Pour une chaufferie collective, la durée varie selon la complexité du projet de rénovation énergétique. Mais l’anticipation et la communication en amont permettent de minimiser les désagréments pour les résidents tout en optimisant l’efficacité énergétique finale.

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Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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