Aller au contenu

Vie pratique

Changements de vie en 2024 : les Français entre aspirations et réalités

Changements de vie en 2024 : les Français entre aspirations et réalités

Dans un monde en constante évolution, les Français aspirent de plus en plus à des changements de vie significatifs. Le récent baromètre BPCE Assurance révèle une tendance croissante. En effet, 85% des Français expriment le désir de transformer certains aspects de leur existence (+3 points par rapport à 2023). Cette soif de renouveau touche divers domaines, des loisirs à la vie professionnelle, en passant par le logement et la santé. Pourtant, entre volonté et réalisation, un fossé persiste. Seuls 53% estiment ces changements réalisables. Face aux enjeux du pouvoir d’achat, de la santé et de la retraite, comment les Français envisagent-ils leur avenir ? Cette étude décrypte les aspirations, les craintes et les actions concrètes des citoyens dans leur quête de changements de vie.

Sommaire :

La quête de changements : un désir croissant

Les changements de vie sont au cœur des aspirations des Français en 2024. L’aspiration au changement s’intensifie et reflète ainsi une société en pleine mutation. En 2024, 85% des Français expriment le désir de transformer des aspects de leur vie, une hausse de 3 points par rapport à 2023. Plus révélateur encore, 37% souhaitent changer “beaucoup de choses”, une augmentation de 3 points en un an.

Changements de vie en 2024

Des aspirations variées mais concrètes

La nature des changements de vie exprimés révèle les priorités évolutives des Français :

  • Loisirs (50%, stable). Ce désir reflète une quête de bien-être et d’épanouissement personnel. Il peut s’agir de découvrir de nouvelles activités, de consacrer plus de temps à ses passions, ou de trouver un meilleur équilibre entre travail et loisirs.
  • Rythme de vie (37%, +1 point). Cette aspiration traduit un besoin de reprendre le contrôle sur son temps. Ce besoin est souvent en réaction à un sentiment d’accélération constante de la société.
  • Logement (35%, -1 point). Bien que légèrement en baisse, ce chiffre reste élevé. Ainsi, il souligne l’importance du cadre de vie dans le bien-être global.
  • Vie professionnelle (30%, +4 points). La hausse significative de ce désir de changement professionnel mérite une attention particulière. En cela, elle peut refléter une remise en question post-pandémie du rapport au travail, une quête de sens dans l’activité professionnelle, ou encore une adaptation aux nouvelles formes de travail comme le télétravail.

Entre désir et réalité : un écart persistant

Le fait que seuls 53% des Français estiment ces changements de vie réalisables (stable par rapport à 2023) révèle plusieurs obstacles.

En effet, les obstacles aux changements de vie sont multiples et interconnectés. Tout d’abord, les contraintes économiques, dans un contexte d’inflation et d’incertitude, rendent certains changements financièrement hors de portée pour de nombreux Français. En outre, les freins sociaux jouent un rôle important. Citons les responsabilités familiales, les engagements professionnels et les pressions sociales qui peuvent significativement limiter les possibilités de changement. Enfin, il ne faut pas sous-estimer l’impact des barrières psychologiques. À cet effet, la peur de l’inconnu ou le manque de confiance en soi peuvent sérieusement entraver la mise en œuvre de changements, même lorsque ceux-ci sont profondément désirés.

En outre, ces différents facteurs s’entremêlent souvent. Ils créent alors un réseau complexe d’obstacles qui peut paraître insurmontable pour certains individus aspirant à transformer leur vie. Cette tension entre aspiration et faisabilité perçue explique en partie pourquoi 56% des Français privilégient une épargne “pour les temps difficiles”. Cela reflète une approche prudente face à un avenir incertain.

Lieux de vie : entre rêves et réalité

Les changements de vie liés au logement restent une priorité pour de nombreux Français. Le logement demeure un axe majeur des changements envisagés. En effet, 45% des Français projettent un déménagement dans les trois ans à venir. C’est un chiffre stable par rapport à 2023 (44%).

Des projets immobiliers en perspective

La nature des changements de logement offre un éclairage sur les motivations profondes des Français :

  • Changer d’appartement ou de maison (24%, +1 point). Cette légère hausse peut refléter un désir d’amélioration du confort de vie. Il s’est accentué par les périodes de confinement qui ont souligné l’importance d’un espace de vie agréable.
  • Déménager de ville ou de région (15%, -2 points). La baisse de ce désir de mobilité géographique peut s’expliquer par une certaine prudence face aux incertitudes économiques. Mais aussi par un attachement renforcé à son environnement local suite aux périodes de restrictions.
  • Vivre dans un autre pays (6%, stable). L’expatriation reste une option envisagée par une minorité constante, peut-être à la recherche d’opportunités professionnelles ou d’un changement de cadre de vie radical.

Investissement immobilier : une tendance à la hausse

L’attrait pour l’investissement immobilier reste fort :

  • 26% souhaitent investir pour y habiter (stable)
  • 36% envisagent un investissement locatif (stable)

Ces chiffres stables démontrent que l’immobilier continue d’être perçu comme une valeur refuge et un moyen de se projeter dans l’avenir, malgré les fluctuations du marché.

Investissement immobilier : une tendance à la hausse
Le désir accru de changement chez les jeunes (72% des 18-24 ans, +2 points ; 66% des 25-34 ans, +6 points) mérite une attention particulière. En effet, il peut refléter une plus grande flexibilité, un désir d’indépendance, ou une adaptation aux nouvelles réalités du marché du travail qui favorisent la mobilité.

Santé : une préoccupation grandissante

La santé s’impose comme un élément central dans les changements de vie envisagés par les Français. 57% d’entre eux se déclarent inquiets pour leur santé future. Or, cela représente une hausse notable de 4 points en un an.

Une confiance ébranlée envers le système de santé

Le changement le plus frappant concerne la perception du rôle de l’État en matière de santé :

  • 57% pensent devoir compter sur eux-mêmes (+3 points)
  • Seulement 36% font confiance à l’État et ses services (-11 points en deux ans)

L’érosion massive de la confiance envers le système de santé public est un phénomène majeur qui s’explique par une confluence de facteurs. En premier lieu, l’impact de la crise sanitaire a joué un rôle essentiel. Parce que la gestion de la pandémie a soulevé de sérieuses questions quant à la capacité du système à faire face à des crises d’envergure. Par ailleurs, les tensions persistantes dans le système hospitalier ont également contribué à cette perte de confiance. En effet, les débats récurrents sur le manque de moyens et de personnel dans les hôpitaux ont considérablement affecté la perception du public. Enfin, les difficultés croissantes d’accès aux soins ont exacerbé ce sentiment de défiance. La problématique des déserts médicaux, couplée à l’allongement des délais d’attente pour certaines spécialités, a renforcé l’impression d’un système en difficulté. Ces trois facteurs, s’entrelaçant et se renforçant mutuellement, ont ainsi concouru à créer un climat de méfiance envers un système de santé autrefois source de fierté nationale.

Le fait que cette défiance gagne désormais les catégories supérieures (48% contre 36% en 2023) est particulièrement significatif, suggérant une crise de confiance généralisée.

De nouveaux acteurs de confiance

Face à cette perte de confiance dans le système public, les Français se tournent vers d’autres solutions :

  • 63% font confiance aux mutuelles et complémentaires santé (stable)
  • 64% comptent sur leurs proches (+3 points)

Cette évolution reflète une tendance à la privatisation de la santé et à un retour vers des solidarités plus proches (famille, communauté). De fait, elle soulève des questions importantes sur l’équité dans l’accès aux soins et sur la pérennité du modèle de santé français basé sur la solidarité nationale.

Mobilités : vers de nouveaux modèles

Les changements de vie s’expriment également à travers l’évolution des habitudes de mobilité. 29% des Français expriment le désir de modifier leurs habitudes de déplacement.

Changements de vie. Mobilités : vers de nouveaux modèles

Des motivations économiques et pratiques

Les raisons invoquées pour ces changements sont révélatrices :

  • Gain en pouvoir d’achat (45%, -1 point). Dans un contexte d’inflation, notamment sur les carburants, ce critère reste prédominant.
  • Amélioration des transports publics (33%, +2 points). Cette hausse peut refléter une attente croissante envers des solutions de mobilité collective efficaces.
  • Réduction des temps de parcours (26%, +2 points). L’importance accrue accordée au temps suggère une volonté d’optimiser ses déplacements.

Toutefois, on observe que les considérations environnementales ne figurent pas parmi les principales motivations, contrairement à ce qu’on pourrait attendre. Cela souligne que les changements de comportement en matière de mobilité sont davantage guidés par des préoccupations personnelles et immédiates que par des considérations globales à long terme.

Des freins persistants

Malgré ces aspirations, des obstacles demeurent :

  • 39% n’ont pas envie de changer (-2 points)
  • 25% estiment ne pas pouvoir changer (stable)

Ces chiffres mettent en lumière l’inertie des habitudes et les contraintes structurelles (manque d’alternatives viables, inadéquation des infrastructures) qui freinent les changements en matière de mobilité. Ainsi, ils soulignent la nécessité d’actions concertées entre pouvoirs publics, employeurs et citoyens pour faciliter ces transitions.

Épargne et retraite : préparer l’avenir

La préparation financière des changements de vie futurs préoccupe de plus en plus les Français. La gestion financière à long terme reste une préoccupation majeure dans leurs projets de vie.

Épargne et retraite : préparer l'avenir

Une épargne tournée vers la sécurité

Les priorités en matière d’épargne révèlent une approche prudente :

  • Épargne protégée et sûre : 42% (-1 point)
  • Rentabilité : 34% (+2 points)
  • Épargne éthique/environnementale : 6% (stable, mais -3 points vs 2022)

Ces chiffres témoignent d’une recherche de sécurité financière dans un contexte économique incertain. La légère hausse de l’intérêt pour la rentabilité pourrait refléter une volonté de compenser l’inflation. Pour autant, on note une stagnation de l’épargne éthique, en baisse par rapport à 2022. Ce qui suggère que les considérations environnementales passent au second plan face aux préoccupations économiques immédiates.

La retraite : entre espoir et inquiétude

La perception de la retraite évolue de manière nuancée :

  • 39% l’associent à la liberté (+2 points)
  • Recul des sentiments négatifs (incertitude, peur, tristesse)

Cette évolution positive pourrait s’expliquer par une meilleure compréhension et acceptation des réformes récentes des retraites, ou par une projection plus optimiste de cette période de la vie.

La retraite : entre espoir et inquiétude
Cependant, la préparation financière reste une préoccupation majeure :

  • 48% épargnent pour leur retraite
  • Forte tendance chez les jeunes : 37% des 18-24 ans (+2 points), 46% des 25-34 ans (-1 point)

Cette prise de conscience précoce de la nécessité d’épargner pour la retraite, en particulier chez les jeunes, révèle une évolution significative des mentalités. Elle peut refléter une anticipation des défis futurs du système de retraite et une volonté de prendre en main sa sécurité financière à long terme.

Activité physique : un idéal contrarié

L’activité physique représente un domaine de changements de vie souhaités, mais difficiles à concrétiser. Elle apparaît comme un domaine où les aspirations et les réalités quotidiennes entrent en tension.

Une aspiration forte mais contrariée

  • 48% estiment que le sport est “trop peu valorisé” dans la société
  • 50% souhaitent pratiquer davantage d’activité physique

Ces chiffres révèlent une conscience collective de l’importance de l’activité physique, probablement renforcée par les messages de santé publique et une sensibilisation accrue aux bienfaits du sport, notamment dans le sillage des récents Jeux Olympiques de Paris.

Cependant, la réalité est plus nuancée :

  • 31% citent le manque de temps comme obstacle principal
  • 20% évoquent un manque d’envie

Ces freins soulignent le décalage entre les aspirations et la pratique réelle. Ils reflètent les défis de la vie moderne : rythme de vie chargé, fatigue, difficultés à prioriser l’activité physique face à d’autres obligations.

Des motivations principalement sanitaires

Les raisons de pratiquer une activité physique sont révélatrices :

  • 70% pour la santé physique
  • 46% pour l’apparence
  • 45% pour la santé mentale

Ces motivations montrent que l’activité physique est perçue principalement comme un outil de santé et de bien-être, plutôt que comme un loisir ou une passion. Cette perception utilitaire du sport pourrait expliquer en partie le décalage entre les aspirations et la pratique réelle. Puisque l’activité physique est vue comme une nécessité plutôt qu’un plaisir, ce qui peut rendre sa pratique régulière plus difficile à maintenir.

Conclusion

Les changements de vie restent au cœur des préoccupations des Français en 2024. Cette étude révèle une société en quête de renouveau, aspirant à des transformations dans tous les aspects de la vie quotidienne. Mais, la concrétisation de ces désirs se heurte encore souvent à des obstacles économiques, sociaux et personnels.

En effet, les défis demeurent nombreux : faciliter les transitions en matière de logement et de mobilité, restaurer la confiance dans le système de santé, encourager une épargne équilibrée, et maintenir l’élan pour une pratique régulière de l’activité physique post-JO. Relever ces défis nécessitera une action concertée entre pouvoirs publics, acteurs privés et citoyens.

Étiquettes:
Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

Laisser un commentaire