En ce début d’année, le climat des affaires dans le bâtiment fléchit tout en restant à un haut niveau. C’est ce que révèle l’enquête INSEE du 20 janvier dernier sur la situation du BTP en France. Une analyse détaillée de Grégoire LECLERCQ, Directeur général délégué du Groupe EBP.
La situation du BTP affecte le moral des chefs d’entreprises du secteur
Cette légère baisse de moral est avant tout provoquée par les chefs d’entreprises du secteur. Ils sont moins confiants quant aux perspectives de leurs activités. D’ailleurs, ils sont nombreux à estimer qu’il est difficile de prévoir une évolution de la situation du BTP.
Pour autant, les artisans comme les groupes du secteur sont mobilisés sur les chantiers (92,7% d’entre eux sont actifs). Ce sont donc les tensions sur l’appareil productif qui restent très intenses et limitent quotidiennement l’achèvement des chantiers dans de bonnes conditions.
La situation du BTP affecte le moral des chefs d’entreprises du secteur.
En effet, 43 % des entreprises sondées font part de leurs difficultés s’agissant de l’insuffisance de personnel. C’est, en effet, un problème majeur à travers le pays. Si l’on en juge par les “jobs dating” organisés par les PME du secteur pour recruter ou encore les annonces faites à grand renfort de panneaux publicitaires 4X3…
La majorité des métiers du bâtiment est en tension !
Cela s’explique en grande partie par un manque de personnes formées à proximité. Selon la DARES et l’Observatoire des Métiers du BTP, un nombre important de parcours de formation serait inachevé. De même, les ruptures de contrat d’apprentissage s’observent dans des proportions significatives.
Par ailleurs, on constate un manque d’expérience des candidats alors que leurs exigences sont jugées trop élevées au regard de leurs compétences. Est-ce que le déficit d’attractivité des métiers du bâtiment n’accentueraient la situation du BTP en France ? Une question qui donnera sûrement du grain à moudre aux candidats à la présidentielle. Enfin, la COVID n’épargne évidemment pas les salariés et augmente l’absentéisme.
Une gestion devenue plus complexe dans le BTP
Autre problème devenu récurrent : les difficultés d’approvisionnement. Toutefois, la situation du BTP s’améliore sur ce front en comparaison à la fin de l’année 2021. De sorte que 29% des acteurs du BTP disent ne pas pouvoir encore produire comme ils le souhaitent. Les entrepôts manquent singulièrement de matériaux. Et, cette conjoncture complexe n’atteint pas seulement le BTP et l’avancée des chantiers.
Même le conseil national de l’Ordre des architectes affirmait ces derniers jours que la pénurie affectait fortement leur activité. C’est d’ailleurs là qu’un logiciel de gestion pour calculer les marges par chantier est utile. Car la logique de l’offre et de la demande fait grimper les prix d’achat des matières premières.
De fait, obligés de tenir compte de cette répercussion, les artisans et groupes du BTP sont désormais plus nombreux à annoncer qu’ils vont à leur tour augmenter leurs tarifs au cours des trois mois à venir ! Ils sont si nombreux d’ailleurs à l’évoquer que le solde d’opinion favorable à cette revalorisation atteint un niveau inédit depuis 1982, indique l’INSEE.
Enfin, les entrepreneurs du bâtiment sont moins nombreux en ce mois de janvier à estimer que leurs carnets de commandes sont supérieurs à la normale. Toutefois, compte tenu de leurs effectifs, ils estiment qu’ils assurent au moins 8,7 mois de travail. Quand le bâtiment va, tout va ! Mais quand il trébuche ?
En savoir plus sur le groupe EBP
Au service des entrepreneurs depuis 1984, le groupe EBP a su se faire une place parmi les leaders du marché des applications et services de gestion. Le groupe s’est développé autour d’une idée simple : concevoir des outils de gestion informatique destinés aux PME-PMI, aux artisans et aux professions libérales. Il est présent en France, Espagne, Belgique et Suisse.
L’offre s’est enrichie progressivement de solutions métiers spécifiques aux secteurs du bâtiment, de l’automobile, du commerce, de l’immobilier, de la restauration. Il innove aujourd’hui autour du web, de l’IA, de la Big-Data. Le groupe compte aujourd’hui 550 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 45M€ en 2017.