Le Conseil National du Bruit et l’ADEME dévoilent les résultats d’une étude sur le coût social du bruit en France. Il est estimé à 156 milliards d’euros par an. Les 3 principales sources sont le transport, le milieu du travail et le voisinage. Le syndicat CINOV GIAc pointe de son côté la qualité acoustique des bâtiments.
Une cause environnementale majeure de dommages sanitaires
Le Conseil National du Bruit et l’ADEME présentent les résultats d’une étude sur le coût social du bruit en France. Les conclusions montrent que l’impact du bruit représente un coût très élevé pour la société française dans son ensemble. Avant, tout, il constitue une préoccupation majeure des Français dans leur vie quotidienne.
Désormais, on peut retenir que le bruit et la pollution de l’air représentent deux enjeux de société. D’autant que leur impact sanitaire et social est similaire. Près de 20 % de la population européenne est exposée à des niveaux de nuisances sonores préjudiciables à la santé humaine. Ce qui représente plus de 100 millions de personnes concernées.
Le bruit génère des coûts dans tous les domaines de la vie…
L’étude de l’ADEME pointe trois principales causes à ces nuisances sonores et aux coûts sociaux induits. Ainsi, le coût social est attribué à trois sources : le transport, le voisinage et le milieu du travail. De plus, il faut y ajouter les dépenses transversales de surveillance, d’information, d’études et recherche.
En première position, se situent le bruit des transports (68%) pour 106,4 Md€. Viennent ensuite, les bruits du voisinage (16,9%) pour 26,3 Md€ et les bruits dans le travail (13,5%) pour 21 Md€. Enfin, les dépenses en surveillance et en recherche sont-elles estimées à 2 Md€ (1%).
En ce qui concerne, le coût social lié au bruit de voisinage, il existe très peu de données chiffrées. Il se décompose en bruit émis par les particuliers (11,4%), bruit des chantiers (3,4%) et bruit généré dans l’environnement par les activités professionnelles (2,1%).
Le coût social du bruit en France est ainsi estimé à 155,7 milliards d’euros par an, sur la base des données et connaissances disponibles.
Une exposition au bruit aggravée par la mauvaise qualité acoustique des bâtiments
Le syndicat CINOV GIAc qui regroupe, les professionnels de l’acoustique dans les secteurs du bâtiment, de l’environnement et de l’industrie, alerte sur la qualité acoustique des bâtiments.
Pour revenir à l’étude CNB/ADEME, celle-ci attribue 106,4 milliards aux bruits des transports, et 26,3 milliards aux bruits de voisinage. Or, le syndicat note que ces 132,7 milliards ont été évalués en considérant les effets négatifs du bruit reçu par les riverains à leur domicile.
Toutefois, ce bruit reçu au domicile dépend également de la qualité acoustique du bâtiment d’habitation du riverain affecté. De sorte qu’une autre lecture de cette étude peut et doit donc être faite.
“ La qualité acoustique des logements est insuffisante pour protéger les occupants. Ce défaut de protection coûte 132 milliards d’euros chaque année ! ” – Jean-Paul van Cuyck, président de CINOV GIAc.
En effet, selon le CINOV GIAc, les solutions à cette problématique doivent être recherchées autant au niveau des sources de nuisances sonores qu’au niveau des bâtiments. Cette réflexion sur le confort acoustique des logements s’impose d’autant plus que l’actualité récente a transformé le logement de nombreux occupants en lieu de travail.
Désormais, il devient primordial de prendre en compte la qualité acoustique dans les programmes de rénovation des logements. Selon Jean-Paul van Cuyck, c’est un devoir moral et une nécessité sociale. Mais, c’est aussi une question de santé publique et d’économies.