Le marché immobilier français connaît enfin une éclaircie après des années marquées par des crises successives. En 2024, la baisse des taux d’intérêt et la stabilisation des prix ont offert aux Français une amélioration de leur pouvoir d’achat immobilier. C’est ce que révèle le bilan pouvoir d’achat immobilier publié par Meilleurtaux. Ce spécialiste du financement immobilier a analysé l’évolution dans les 20 plus grandes villes de France. Pourtant, malgré ces signes positifs, les surfaces finançables restent bien inférieures à celles de 2019. Ce bilan met en lumière les tendances de 2024 ainsi que les prévisions pour 2025. Alors que certaines villes comme Le Mans ou Grenoble se démarquent par une progression notable, d’autres, comme Paris ou Nice, peinent à rattraper leur retard. Quels sont les facteurs de cette reprise partielle et quelles prévisions pour l’année à venir ?
Sommaire :
- Un marché immobilier en mutation
- Les villes où le pouvoir d’achat immobilier progresse
- Les inégalités géographiques persistent
- Prévisions pour 2025 : vers une stabilisation durable ?
Un marché immobilier en mutation
Le marché immobilier français a traversé une période tumultueuse, marquée par la pandémie mondiale, la montée de l’inflation et des hausses brutales des taux d’intérêt. Ces derniers sont passés de 1 % en 2021 à plus de 4 % en 2023, impactant lourdement la capacité d’emprunt des ménages. Toutefois, l’année 2024 a marqué un tournant pour le marché immobilier. Le bilan pouvoir d’achat immobilier révèle un léger regain suite à une baisse significative des taux. Cette amélioration s’observe dans plusieurs grandes villes françaises, bien que les écarts restent importants selon les régions.
Selon le bilan pouvoir d’achat immobilier établi par Meilleurtaux, la capacité d’emprunt moyenne est passée de 162 187 € en 2023 à 174 739 € en 2024. Bien que cette hausse soit notable, elle reste loin des 223 896 € enregistrés en 2021. Malgré cette amélioration, les acheteurs d’aujourd’hui disposent de surfaces plus réduites qu’en 2019, soulignant les difficultés persistantes du secteur.
Les villes où le pouvoir d’achat immobilier progresse
Certaines villes françaises tirent profit de cette baisse des taux. Ainsi, elles affichent une progression du pouvoir d’achat immobilier. Parmi les 20 plus grandes villes étudiées, cinq se démarquent particulièrement :
- Le Mans : +11 m² finançables
- Grenoble : +10 m²
- Saint-Étienne et Le Havre : +9 m²
- Reims : +8 m²
Cette augmentation de surface s’explique par des prix de l’immobilier en baisse ou en stagnation, conjugués à des taux plus favorables.
Comme l’indique Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux :
“Grâce à la baisse des taux, un emprunt de 1000 € par mois permet désormais de financer environ 13 000 € de plus qu’en 2023, ce qui se traduit directement par des logements plus grands dans certaines villes.”
Les villes de taille moyenne, souvent moins sujettes à la spéculation immobilière, profitent de cette dynamique. Ainsi, les habitants de ces agglomérations retrouvent progressivement une capacité d’achat similaire à celle d’avant la crise sanitaire.
Les inégalités géographiques persistent
Certaines villes enregistrent des évolutions plus modestes, voire marginales, malgré la baisse des taux.
- Paris et Nice : +2 m²
- Lyon, Marseille et Angers : +3 m²
- Nîmes : +1 m²
Dans ces zones, les prix restent élevés et les ajustements du marché ne suffisent pas à générer une forte amélioration du pouvoir d’achat immobilier.
Prévisions pour 2025 : vers une stabilisation durable ?
Les experts anticipent une baisse continue des taux en 2025, avec une moyenne de 3 % au premier trimestre pour les crédits immobiliers sur 20 ans. Quant aux banques, elles affichent une volonté croissante de prêter, alimentant l’optimisme des acheteurs. Toutefois, les incertitudes économiques ou politiques pourraient freiner cette dynamique.
“Même si nous observons une reprise, il faudra attendre plusieurs années pour retrouver les niveaux de 2019,” conclut Maël Bernier.