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Immobilier

Bilan Laforêt du marché immobilier au 1er trimestre 2024

Bilan Laforêt du marché immobilier au 1er trimestre 2024

Le bilan Laforêt du marché immobilier ancien pour le premier trimestre 2024 est révélateur. Après une année 2023 difficile, les premiers mois de 2024 affichent des signaux encourageants. D’abord, la demande repart timidement à la hausse. Ensuite, l’offre de biens immobiliers commence à se reconstituer, quoiqu’insuffisamment. De plus, les transactions décrochent un léger rebond. Et, surtout, on observe une tendance baissière des prix qui se confirme. Cependant, les délais de vente ne baissent pas et les négociations restent tendues. Malgré ces lueurs d’espoir, des défis persistent. Découvrez dans ce bilan complet les réalités d’un marché immobilier en quête d’un nouveau souffle.

Sommaire :

Tendances immobilières 2024 : reprise timide de la demande

Après une période marquée par l’incertitude, le marché immobilier français montre des signes de réveil. Selon le bilan Laforêt pour le 1er trimestre 2024, on observe une légère hausse de la demande (+0,9 %) au niveau national. Paris se distingue une fois de plus. Puisque la capitale enregistre une progression de +2,8 % et se place en tête de peloton. Cette croissance, attribuée à une correction des prix, apporte un souffle nouveau et montre que les ajustements peuvent, en effet, porter leurs fruits.

Bilan Lafôret 1er trimestre 2024
En contrepoint, l’Île-de-France présente une image moins réjouissante. Avec un recul de -2 %, elle illustre parfaitement le déséquilibre persistant entre des prix qui continuent de flamber et un pouvoir d’achat qui, lui, s’essouffle. Une réalité qui appelle à la réflexion et à l’action.

Bilan Laforêt : l’offre immobilière se redresse, mais la pénurie persiste

L’offre de logements disponibles augmente, témoignant d’une dynamique positive. Cependant, cette augmentation reste modérée et ne suffit pas à combler la pénurie qui caractérise le marché. En effet, le nombre de biens mis en vente a progressé de 4,8 % à l’échelle nationale. Or, ce rebond, bien que modeste, est significatif après une période de forte contraction de l’offre.

Toutefois, cette hausse est inégalement répartie sur le territoire. À Paris, la progression est plus contenue (+2,1 %), tandis que l’Île-de-France et les régions affichent des hausses plus importantes de respectivement 5,3 % et 6 %.

Un facteur clé de cette augmentation est l’allongement des délais de vente. En retenant les biens plus longtemps sur le marché, ces délais contribuent à une augmentation artificielle de l’offre. Ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs, notamment la hausse des taux d’intérêt et le durcissement des conditions d’octroi de crédit, qui freinent la demande. Malgré cette croissance, l’offre reste insuffisante pour satisfaire la demande variée des acquéreurs. Ce déséquilibre souligne la persistance d’un marché de pénurie.

Autre constat, l’offre de logements énergivores (classés F et G) diminue. Ils représentent 13,6 % des biens mis en vente au premier trimestre 2024, contre 16,1 % pour l’ensemble de l’année 2023. Cette baisse s’explique par la prise de conscience croissante des enjeux environnementaux et par les mesures incitatives mises en place pour encourager la rénovation énergétique.

Le bilan Laforêt dresse un tableau contrasté du marché immobilier français. L’offre se redresse, mais la pénurie de logements persiste, en particulier dans les zones tendues. L’allongement des délais de vente et la diminution de l’offre de logements énergivores sont des tendances à surveiller de près.

> Consulter notre article sur : “Baromètre Laforêt : malgré des taux élevés, l’espoir renaît !

Reprise modeste des transactions immobilières : un regain d’activité ?

Au niveau national, les transactions immobilières connaissent une légère augmentation de 0,5 % par rapport au dernier trimestre de 2023. Ce changement, bien que minime, signale une certaine stabilisation après une période de ralentissement notable. Paris se distingue avec une hausse impressionnante de +6 % des transactions immobilières. Par ailleurs, l’Île-de-France enregistre également une augmentation des transactions, de +0,7 %. Malgré ces signaux positifs, les régions continuent de faire face à un défi, avec un recul de -2 % des transactions. Cette réalité souligne la diversité des situations immobilières à travers le pays.

Le profil des acquéreurs varie selon le bilan Lafôret

Les primo-acquéreurs constituent un peu plus d’un quart (28 %) des transactions, tandis que les secundo-acquéreurs représentent la majorité, avec 54 %. Cette répartition met en lumière la dynamique du marché selon les profils d’acheteurs. Les investisseurs, bien qu’en minorité, jouent également un rôle notable, avec 18 % des transactions. Leur présence témoigne de la diversité des motivations derrière les achats immobiliers.

Poursuite de la correction des prix immobiliers : un marché en ajustement

Les prix au mètre carré connaissent une baisse nationale de -1,2 %, pour un prix moyen de 3 303 €/m2. Ce mouvement, quoique modéré, marque un moment important de réajustement dans un marché qui cherche encore son équilibre.

prix immobilier
À Paris, la chute des prix atteint -1,5 %, abaissant le prix moyen à 9 711 €/m². Cette baisse est particulièrement notable puisque 10 arrondissements parisiens affichent désormais un prix inférieur à 10 000 €/m², incluant le 17e arrondissement qui rejoint cette liste.

L’Île-de-France voit ses prix reculer de -2,9 %, s’établissant à 4 119 €/m², avec une baisse plus accentuée en petite couronne. En parallèle, les régions enregistrent une diminution plus légère de -1,1 %, à 2 457 €/m². Ces ajustements traduisent les efforts du marché pour rester accessible aux acquéreurs.

> Consulter notre article sur : “Achat immobilier 2024 : 5 raisons pour ne pas différer votre investissement

Focus sur les villes : des baisses marquées dans certaines métropoles

Selon le dernier bilan Laforêt, certaines métropoles françaises se distinguent par d’importantes corrections de leurs prix immobiliers. Bordeaux, Strasbourg, Metz, Rennes, et Lyon illustrent cette tendance avec des réductions significatives. À l’opposé, Toulouse, Rouen, et Lille affichent des baisses plus mesurées, témoignant de la diversité des ajustements selon les localités.

À l’inverse, certaines villes, dont Biarritz, Brest, Nice, et Marseille, voient leurs prix augmenter. Dijon, pour sa part, maintient ses prix stables.

En cela, le bilan Laforêt souligne une phase de correction continue sur le marché immobilier français, avec des ajustements de prix variés selon les régions et les villes. Cette tendance, bien qu’indiquant une légère reprise, reflète un marché en recherche d’équilibre face aux défis d’accessibilité. D’ailleurs, les acquéreurs, restent vigilants et anticipent les opportunités futures qu’une telle correction pourrait leur offrir.

Évolution des délais de vente : vers un nouvel équilibre ?

Le marché immobilier français connaît une légère variation dans les délais de vente, révélée par le dernier bilan Laforêt. Cette modification, bien que minime, offre des perspectives intéressantes sur l’état et la dynamique du marché.

Evolution des délais de vente
Au niveau national, les délais de vente s’établissent désormais à 96 jours. Ce qui marque une augmentation d’un jour par rapport au dernier trimestre de 2023. Or, cette légère hausse, reflète la résistance des vendeurs à ajuster leurs prix. Toutefois, à Paris, les délais de vente restent constants à 89 jours. Cette stabilité illustre la dynamique particulière de la capitale, où le marché immobilier conserve une activité soutenue malgré les défis globaux.

Prudence en Île-de-France

L’Île-de-France enregistre un allongement des délais de 8 jours, atteignant 94 jours. Cet écart, significatif, traduit la prudence des acquéreurs qui évaluent avec soin leur capacité de financement et le potentiel des biens, dans un contexte de marché en évolution.

Réflexion en Région

Les régions voient leurs délais de vente augmenter de 3 jours pour s’établir à 98 jours. Cette tendance à la hausse témoigne d’une période de réflexion et d’ajustement des attentes entre vendeurs et acheteurs. En effet, tous sont à la recherche du meilleur compromis dans un marché en quête d’équilibre.

Montée en puissance de la négociation immobilière

Au niveau national, les écarts de prix s’établissent à 5,26 %, marquant une hausse de 0,36 point par rapport au dernier trimestre de 2023. Cette augmentation des négociations souligne la volonté des acquéreurs de trouver un terrain d’entente qui reflète la valeur actuelle des biens.

Evolution de l'écart de prix en négocialtion
À Paris, l’écart de négociation connaît une légère hausse pour atteindre +4,78 %, signe d’une négociation active. En Île-de-France, cet écart grimpe à +4,94 %, démontrant une dynamique de négociation plus affirmée, en réaction aux ajustements du marché.

Les régions affichent un écart de négociation de +5,45 %, une progression de 0,35 point. Cette pression témoigne d’une variété d’approches et de contextes à travers le territoire. Ainsi, chaque région adapte sa stratégie de négociation aux spécificités locales.

Une tendance générale à la négociation

Le premier trimestre a vu 81 % des biens immobiliers vendus après négociation. Cependant, certains biens d’exception, comme ceux situés dans des quartiers recherchés ou possédant des atouts uniques (dernier étage avec terrasse, maison en front de mer sans défaut majeur), échappent souvent à cette tendance.

Le bilan Laforêt du premier trimestre met en évidence un renforcement de la négociation sur le marché immobilier. En effet, on observe, une hausse des écarts de négociation à l’échelle nationale. Cela marque une étape de plus vers l’ajustement des attentes à la réalité du marché.

Les appartements regagnent en attractivité

Dans les premiers mois de 2024, la demande pour les appartements a bondi de +6,9 % par rapport au dernier trimestre de 2023. Cette hausse d’intérêt s’associe à plusieurs facteurs. Notamment, une localisation souvent plus centrale, une plus grande praticité et des coûts d’entretien plus abordables. Des atouts qui répondent ainsi aux besoins actuels des acquéreurs.

Par contraste, l’intérêt pour les maisons a diminué de -4,2 %. Ainsi, les ménages, face à des contraintes financières accrues, se tournent vers des options moins coûteuses tant à l’achat qu’à l’entretien. De fait, ils favorisent les appartements.

Des évolutions divergentes en matière de transactions

Les transactions concernant les appartements ont connu une augmentation de 2,8 %, illustrant clairement le regain d’attractivité pour ce type de bien. Cette tendance est encouragée par une offre qui, bien que modérément accrue, répond de plus en plus aux attentes des acheteurs.

À l’inverse, les ventes de maisons ont enregistré un recul de 2 %, accompagné d’ajustements de prix plus significatifs. Ce mouvement de correction des prix est particulièrement visible dans les négociations, où les maisons sont sujettes à des discussions plus poussées.

Cette inversion de tendance, soulignée dans le dernier bilan Laforêt, met en lumière les adaptations du marché immobilier face aux nouvelles réalités économiques et aux préférences changeantes des acquéreurs. Les appartements, avec leur praticité et leur positionnement stratégique, semblent désormais répondre davantage aux critères recherchés par les acheteurs. Tandis que les maisons, bien que toujours prisées, doivent s’ajuster à une demande plus mesurée.

Un marché immobilier ancien en quête de stabilité

Le premier trimestre de 2024 révèle un marché immobilier ancien en pleine fluctuation, face à un ensemble de défis qui restent à surmonter. La baisse des taux d’intérêt et les ajustements de prix éveillent certes l’espoir, mais le chemin vers une reprise robuste est loin d’être dégagé. Ce contexte, analysé par Yann Jéhanno, Président du réseau Laforêt, met en avant la complexité du secteur et la nécessité d’actions ciblées pour favoriser la relance.

Prudence des acquéreurs et adaptabilité des vendeurs

Les acquéreurs affichent une prudence accrue, face à des conditions économiques fluctuantes et des réglementations en constante évolution. Cette attitude réfléchie témoigne d’une volonté de naviguer avec sagesse dans un marché imprévisible.

Les vendeurs, de leur côté, sont encouragés à adopter une approche réaliste et adaptable pour répondre efficacement à la demande actuelle. Une flexibilité dans les attentes et les prix peut s’avérer cruciale pour stimuler les transactions.

L’attachement à la pierre persiste

Malgré les défis, l’attachement des Français à l’immobilier demeure fort au premier trimestre de 2024. Cependant, une reprise durable nécessite une politique du logement plus adaptée et stable. Les obstacles tels que la pression fiscale et réglementaire, les critères restrictifs de l’HCSF, ainsi que les incertitudes autour de dispositifs comme MaPrimRénov ou le DPE contribuent à l’instabilité du marché. Ces éléments appellent à des mesures simplifiées et efficaces pour soutenir les primo-accédants et les investisseurs.

“ Il est temps de prendre des mesures simples et concrètes en faveur des primo-accédants et des investisseurs, dont la France a tant besoin… À défaut, la tension immobilière restera d’actualité, rendant difficile une véritable relance de l’accès au logement ”, résume Yann Jéhanno, Président du réseau Laforêt.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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