En France, les acheteurs font face à la hausse continue du taux d’emprunt immobilier à cause de l’inflation. Pendant ce temps-là, SeLoger a analysé l’évolution du nombre de biens immobiliers à vendre dans l’Hexagone depuis 2018. D’une manière générale, le marché immobilier français connaît une forte pénurie de logements, surtout pour les maisons. Toutefois, cette situation diffère d’une ville à une autre.
La pénurie des biens immobiliers à vendre existe
Une pénurie de biens immobiliers se fait ressentir dans sa globalité pour différentes raisons. Malgré une hausse de la demande enregistrée ces dernières années, on constate une pénurie de l’offre. Depuis la crise de la COVID-19, les Français préfèrent jouer la carte de la sécurité et investir dans la pierre. Tous les types de biens immobiliers sont concernés, mais les maisons sont les plus touchées.
Les Français préfèrent notamment placer leur argent dans des résidences semi-principales et secondaires. L’étude menée par SeLoger démontre une chute de 54 % du stock des annonces de maisons en vente en 4 ans, contre 28 % pour les appartements. Certes, le premier confinement de 2020 est grandement responsable de cet effondrement. Depuis un an environ, le marché français s’est stabilisé malgré un nombre de biens en vente qui reste très bas.
La pénurie des biens à vendre ne concerne pas tous les territoires
Depuis 2018, la pénurie des biens immobiliers à vendre concerne surtout les zones rurales où le stock est réduit de moitié. En revanche, celui de certains marchés plus urbains comme le Top 10 et le Top 50 des plus grandes villes se reconstitue progressivement. Par ailleurs, il importe de savoir si cette situation contrastante affecte la dynamique des prix.

Le contraste du marché au niveau de l’offre
Les biens immobiliers à vendre en France sont en surstock dans certains territoires et en pénurie dans d’autres. Retrouvez ci-dessous la catégorisation de cette situation de pénurie et de surabondance :
- Surabondance : les biens immobiliers s’accumulent à Paris, à Lyon, à Villeurbanne et à Mérignac. Rien qu’à Paris, l’offre a augmenté de 52 %.
- Légère abondance : Toulouse, Bordeaux, Nantes et Angers sont les plus concernés. On constate, par exemple, une hausse de 12 % du stock d’appartements à vendre à Toulouse.
- Légère pénurie : 13 villes sont touchées, notamment Nice, Rennes, Strasbourg, Tourcoing, Metz, Rouen, Cannes, Reims, Lille, Caen, Antibes, Perpignan et Orléans. À Rennes, l’indice du stock d’appartements mis en vente indique, par exemple, -17%.
- Forte pénurie : cette situation touche les 30 villes restantes, dont Marseille qui a vu son stock baisser de 50 %. Elle concerne principalement les grandes métropoles telles que Montpellier et Grenoble.
L’étude démontre ainsi que les Français préfèrent quitter les grands centres-villes et s’installer dans les zones péri-urbaines.
L’impact du nombre de biens immobiliers à vendre sur le marché et la dynamique des prix
Selon la Responsable des études économiques de SeLoger, Barbara Castillo Rico, la remontée des taux devrait probablement engendrer la baisse de la demande dans les prochains mois. Un potentiel ralentissement des prix sera amorti par la pénurie de biens immobiliers à vendre constatée au niveau global.
Cela se confirme avec la mise en place de la nouvelle géographie immobilière post-COVID-19. Le monde rural et la plupart des villes moyennes sont devenus plus attractifs. En revanche, les marchés en suroffre sont plus vulnérables et connaissent une forte baisse de la demande, ce qui provoquera sûrement une baisse du prix des biens.
Dans son rapport d’évaluation des risques pour le système financier français (ERS), la Banque de France a établi un état des lieux approfondi du marché de l’immobilier résidentiel. L’attractivité des Français pour les zones rurales se traduit par une accélération du prix des maisons individuelles, notamment celles à l’extérieur des pôles urbains.
On constate également une décélération de celui des appartements majoritairement situés dans les grands pôles. Ce comportement est favorisé en partie par les nouvelles modalités de télétravail mises en place et plébiscitées dans certains domaines d’activité.