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Crédit

Baisse des taux BCE : quel impact sur votre crédit immobilier en 2025 ?

Baisse des taux BCE : quel impact sur votre crédit immobilier en 2025 ?

Le 17 avril 2025, la Banque Centrale Européenne a annoncé une nouvelle réduction de ses taux directeurs de 0,25%, ramenant le taux de dépôt des banques de 2,5% à 2,25%. D’après les communiqués de CAFPI et Vousfinancer, cette baisse des taux BCE, la troisième depuis le début de l’année, intervient dans un contexte économique mondial tendu. Alors que l’inflation recule à 0,8% en France et 2,2% dans la zone Euro, les perspectives de croissance ne dépassent pas 0,9%. Cette décision stratégique vise à contrebalancer les récentes hausses des taux de crédit immobilier observées en avril. Ainsi, elle pourrait stabiliser le marché, offrant une opportunité aux particuliers souhaitant concrétiser leur projet immobilier.

Sommaire :

La baisse des taux BCE : un signal fort dans un contexte économique fragile

Les motivations derrière cette troisième baisse en 2025

La récente baisse des taux BCE s’inscrit dans une stratégie économique européenne bien définie.

Comme le souligne Caroline Arnould, Directrice générale de CAFPI, “Si les précédentes baisses résultaient principalement du reflux de l’inflation, celle d’aujourd’hui marque surtout l’anticipation par la BCE d’un possible recul de la croissance européenne”.

Il s’agit de la troisième baisse depuis le début de l’année 2025. Et de la septième depuis juin 2024. L’objectif est clair : relancer l’activité économique dans la zone euro.

Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer, ajoute : “Cette baisse des taux directeurs de la BCE est une très bonne nouvelle car elle intervient dans un contexte de remontée des taux de crédit en avril dans la moitié de nos banques partenaires. La politique accommodante que l’Institution mène depuis le début de l’année devrait permettre aux banques de limiter la hausse des taux de crédit et poursuivre ainsi leur stratégie commerciale offensive, au profit de ceux qui ont un projet immobilier à court terme.”

Une baisse des taux dictée par un contexte économique dégradé

En effet, les perspectives de croissance s’étant détériorées du fait de l’intensification des tensions commerciales, cette baisse des taux BCE devenait nécessaire. L’inflation s’établit actuellement à 0,8% sur un an en mars 2025 en France et 2,2% pour la zone Euro. Tandis que les prévisions de croissance restent limitées à 0,9%. Ces indicateurs économiques sont fragiles. À cela s’ajoutent des tensions commerciales internationales. Notamment celles lancées par les États-Unis, avec de nouveaux droits de douane. Face à ce contexte, la BCE a choisi d’agir de façon préventive.

Depuis début avril 2025, l’administration américaine a lancé une guerre commerciale. Cette décision a créé un climat d’incertitude à l’échelle mondiale. Selon les experts, cela pourrait entraîner un ralentissement économique global.

Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, explique que “la guerre commerciale menée par les États-Unis pourrait provoquer un ralentissement économique mondial, incitant des banques centrales comme la BCE à adopter une politique monétaire plus accommodante. Cela se traduit déjà par des taux directeurs en baisse pour soutenir la consommation et l’investissement. Les banques devraient donc pouvoir continuer à proposer des taux attractifs, voire les baisser davantage si la BCE poursuit cette politique.”

Les taux directeurs et leur influence sur le marché immobilier

La baisse des taux de la BCE agit directement sur le coût de refinancement des banques. En conséquence, elle influence les taux de crédit accordés aux particuliers. Le taux de dépôt passe de 2,5 % à 2,25 %. Cette réduction pourrait aider les banques à maintenir des conditions de prêt attractives, malgré les tensions récentes.

Les taux de crédit immobilier avaient connu une légère tendance haussière en avril 2025, avec plusieurs établissements bancaires augmentant leurs barèmes. Cette politique accommodante devrait ainsi permettre aux banques de limiter la hausse des taux de crédit et poursuivre leur stratégie commerciale offensive.

“Ainsi, si les taux d’emprunt d’État continuent à rester stables aux alentours de 3,3%, les taux de crédit devraient rester attractifs dans les prochaines semaines,” précise Julie Bachet, soulignant l’importance de la stabilité des marchés obligataires pour le maintien de conditions favorables aux emprunteurs.

Une étude de la Banque de France publiée en janvier 2025 indiquait qu’une baisse de 0,25% des taux directeurs de la BCE se traduit généralement, avec un décalage de 3 à 6 mois, par une baisse équivalente des taux de crédit immobilier. Toutefois, cette corrélation peut être perturbée par d’autres facteurs, notamment les tensions sur les marchés obligataires et la politique de concurrence entre les établissements bancaires.

Évolution des taux BCE en 2024-2025
Évolution des taux BCE en 2024-2025

Le marché immobilier actuel : entre stabilisation et opportunités

État des lieux des taux de crédit immobilier au printemps 2025

En ce début de printemps 2025, le marché du crédit immobilier présente des signes de stabilisation après plusieurs mois de baisse progressive.

“En avril, les taux moyens se stabilisent à 3% sur 15 ans, 3,20% sur 20 ans et 3,40% sur 25 ans, avec des taux plus bas négociés à 2,8% sur 15 ans, 2,9% sur 20 ans et 3% sur 25 ans,” détaille Julie Bachet.

Ces taux, bien que légèrement supérieurs à ceux pratiqués en début d’année, restent nettement plus attractifs que ceux observés lors de la brutale remontée de 2023. Puisque certains emprunteurs avaient dû faire face à des taux dépassant les 4% sur 20 ans. Ainsi, la baisse des taux BCE devrait contribuer à maintenir cette stabilité, voire à reprendre la tendance baissière observée fin 2024 et début 2025.

Caroline Arnould, , Directrice générale de CAFPI estime que “la conjoncture actuelle ne laisse pas présager une remontée brutale des taux, similaire à celle observée en 2023.”

L’OAT 10 ans et son influence sur les taux de crédit

Un facteur clé dans l’évolution des taux de crédit immobilier reste l’OAT 10 ans, le taux auquel emprunte l’État français. Ce taux a connu une forte volatilité récemment, avec un pic à 3,68% le 11 mars dernier, avant de redescendre à 3,355% le 17 avril. Ces fluctuations ont incité certaines banques, notamment les grands groupes nationaux, à la prudence dans leur politique de taux.

Caroline Arnould souligne que “les fortes fluctuations de l’OAT 10 ans incitent les banques à la prudence. Cependant, le marché reste concurrentiel, et quelques établissements n’hésitent pas à profiter du recul de leurs concurrents pour proposer des offres attractives afin d’attirer les emprunteurs.”

Pour autant, un ralentissement de la croissance pourrait creuser le déficit public. Pour rappel, le budget 2025 repose sur une hypothèse de 0,9% de croissance, difficilement atteignable. Moins de recettes fiscales et plus de dépenses sociales pèseraient sur les comptes publics. Ce qui risquerait alors de faire grimper les taux d’emprunt si la confiance des marchés fléchit. Pour l’instant, ce n’est pas le cas : les taux à 10 ans, après un pic à 3,5 % mi-mars, se stabilisent autour de 3,3 %.

Comment la politique monétaire peut influencer votre projet immobilier ?

Les conséquences directes pour les emprunteurs

Pour les particuliers ayant un projet immobilier, la baisse des taux BCE représente une opportunité tangible. Elle devrait permettre, à minima, une stabilisation des taux de crédit, voire une reprise de la tendance baissière si la BCE maintient sa politique accommodante. Cette stabilité des conditions d’emprunt, combinée à celle des prix de l’immobilier, crée un contexte favorable pour concrétiser un achat.

La baisse des taux BCE : un signal fort dans un contexte économique fragile

Caroline Arnould souligne d’ailleurs que le marché connaît actuellement “une période intense, habituelle au printemps, mais avec une activité 40% plus forte qu’il y a un an”.

Ce regain d’activité témoigne de la confiance retrouvée des acheteurs, qui avaient adopté une position attentiste durant la période de hausse des taux en 2023.

Par ailleurs, la volatilité boursière pourrait profiter au marché immobilier qui, selon Sandrine Allonier, “retrouve son rôle de valeur refuge en période d’incertitudes.” Elle anticipe “le retour d’investisseurs étrangers à Paris ou dans les zones littorales ou de montagne, mais aussi le retour de petits investisseurs souhaitant diversifier leurs placements et les sécuriser davantage en investissant dans l’immobilier, et ce, quel que soit leur budget, avec surement un attrait pour les petites surfaces.”

Les mesures gouvernementales complémentaires

La politique monétaire de la BCE s’appuie aussi sur des mesures gouvernementales en faveur de l’immobilier, comme l’extension du prêt à taux zéro et l’exonération des droits de donation. Ces dispositifs visent à soutenir un marché encore tendu.

Le décret du 24 février 2024 a élargi les conditions d’accès au PTZ, permettant à davantage de ménages d’en profiter pour acheter un logement neuf ou ancien avec travaux. Combiné à des taux de crédit stables, ce dispositif améliore la capacité d’emprunt des ménages modestes.

Quant à l’exonération des droits de donation, instaurée par la loi de finances 2025, elle facilite les transmissions intergénérationnelles destinées à l’acquisition immobilière. Ainsi, elle permet à de nombreux jeunes actifs de constituer un apport personnel substantiel pour leur premier achat.

Sandrine Allonier résume la situation : “Dans le contexte actuel, il est difficile de prévoir l’évolution des taux de crédit. Le marché se trouve à la croisée de plusieurs forces : le soutien de la BCE, qui pousse les taux vers le bas, et le risque budgétaire français, qui pourrait exercer une pression haussière… Mais aussi, d’un côté la volatilité boursière qui renforce l’attrait pour l’immobilier et de l’autre côté, l’incertitude qui pourrait à nouveau entrainer de l’attentisme.”

En conclusion, la baisse des taux BCE du 17 avril 2025 s’inscrit dans une stratégie de soutien à l’économie européenne face aux incertitudes mondiales. Pour les emprunteurs, elle représente une opportunité à saisir, d’autant plus que les mesures gouvernementales viennent renforcer cette dynamique favorable. Si les conditions économiques restent stables, ce printemps 2025 pourrait bien marquer une période particulièrement propice à la concrétisation de projets immobiliers.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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