Le Billet de tendances Laforêt du 1er trimestre 2025 révèle un regain significatif de la confiance des Français dans l’immobilier. Après une année 2024 marquée par des ajustements, le marché immobilier ancien connaît une reprise notable. Les taux d’intérêt en baisse (passés de 3,97% à 3,19% en 12 mois) et un ajustement des prix stimulent l’activité. La demande a bondi de 15% au niveau national, avec des disparités entre Paris, l’Île-de-France et les régions. Plus de la moitié des Français anticipent désormais une amélioration du marché immobilier ou, au minimum, une stabilisation dans les 12 prochains mois. La confiance des Français dans l’immobilier se manifeste également par une accélération des projets d’acquisition.
Sommaire :
- Une demande en forte progression, signe de confiance retrouvée
- Un marché qui se fluidifie et des transactions en hausse
- L’évolution des prix et des négociations : retour vers l’équilibre
- Les Français réaffirment leur confiance dans l’immobilier comme valeur refuge
Une demande en forte progression, signe de confiance retrouvée
Un rebond significatif de la demande dans toutes les régions
La confiance des Français dans l’immobilier se traduit d’abord par une augmentation spectaculaire de la demande. Sur un an, celle-ci a connu une accélération forte, atteignant +15% au niveau national. Cette hausse est particulièrement marquée en régions (+16%) et témoigne d’une reprise solide à Paris (+14%). L’Île-de-France n’est pas en reste avec une progression de +12%.
Depuis fin 2022, les prix de l’immobilier sont orientés à la baisse. Cette tendance s’est poursuivie en 2023 et 2024. Parallèlement, les conditions de financement se sont améliorées. Ce double mouvement a progressivement redonné confiance aux acquéreurs. En février 2025, les taux d’intérêt sont descendus à 3,19 %, contre plus de 4,2 % en décembre 2023. Cette baisse significative a renforcé leur capacité d’achat. Elle a aussi ravivé leur intérêt pour l’investissement immobilier.
Cette évolution est d’autant plus remarquable qu’elle intervient après plusieurs trimestres de morosité sur le marché immobilier. D’après les statistiques des notaires de France, l’année 2023 avait enregistré une baisse de 22% des transactions immobilières par rapport à 2022. Et la première moitié de 2024 restait en retrait par rapport aux niveaux d’avant-crise.
Une préférence pour les appartements qui illustre l’adaptation aux réalités économiques
La confiance des Français dans l’immobilier s’exprime à travers des choix pragmatiques. L’intérêt pour les appartements (+18%) dépasse nettement celui pour les maisons (+11%). Cette tendance reflète une volonté de maîtriser son budget. En effet, les acheteurs recherchent des solutions plus abordables et mieux adaptées à leurs moyens. Les appartements répondent bien à cette logique. Ils offrent des coûts d’entretien et de fonctionnement plus faibles. De plus, la copropriété permet de mutualiser les charges, ce qui limite les dépenses pour chaque propriétaire.
Par ailleurs, la proportion élevée de négociations dans les transactions (86% des ventes font l’objet d’une négociation, contre 61% en 2022) témoigne également d’un marché où les acheteurs restent vigilants malgré leur confiance renouvelée. L’évolution du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) et les nouvelles normes imposées par la loi Climat et Résilience jouent également un rôle dans cette préférence pour les appartements. Car, ils sont souvent moins énergivores que les maisons individuelles anciennes.
Un dynamisme qui s’accélère depuis janvier 2025
Depuis janvier 2025, la dynamique positive s’est encore renforcée. La demande a bondi de 8% à l’échelle nationale par rapport à fin 2024, représentant à elle seule près de la moitié de la croissance annuelle. Cette reprise est particulièrement marquée en Île-de-France (+11%) et en régions (+9%), tandis qu’à Paris, elle affiche une augmentation de 6%. Cette tendance est confortée par les récentes annonces de la Banque Centrale Européenne concernant la poursuite de la baisse des taux directeurs. En effet, cette dernière devrait continuer à soutenir le marché du crédit immobilier dans les mois à venir.
Un marché qui se fluidifie et des transactions en hausse
Une progression notable des ventes malgré les disparités territoriales
La confiance des Français dans l’immobilier se concrétise par une augmentation sensible des transactions. Ainsi, le volume des ventes progresse de 12% au niveau national. Cette dynamique est particulièrement soutenue en Île-de-France (+13%) et en régions (+12%). Paris, malgré une offre plus limitée, enregistre une hausse de 8%.
Cette augmentation s’explique notamment par un retour de la solvabilité des acquéreurs, renforcée par la baisse des taux et des prix plus accessibles. À Paris, la raréfaction de l’offre accélère les décisions d’achat et réduit les délais de commercialisation.
Il faut d’abord noter que cette reprise des transactions concerne principalement les secundo-accédants. Selon Laforêt, ils représentent 53 % des achats réalisés. En comparaison, les primo-accédants signent 31 % des ventes. Quant aux investisseurs, ils se montrent plus prudents. Ils ne représentent que 16 % des acquisitions. Ces chiffres traduisent une confiance retrouvée dans l’immobilier. Mais, elle s’exprime d’abord à travers les projets liés à la résidence principale.
Une offre qui peine à suivre le rythme de la demande
Si l’offre globale progresse de 10% sur un an, Paris fait figure d’exception avec une baisse de 7%. Cette diminution continue dans la capitale s’explique par un volume réduit de mises en vente. À Paris, les vendeurs observent une stabilisation des prix. En ce début d’année, les valeurs affichent même une légère hausse de 0,3 % par rapport à la fin 2024. Dans ce contexte, beaucoup préfèrent croire à la fin du cycle baissier. Ils espèrent ainsi pouvoir vendre à de meilleures conditions.
La demande étant soutenue, les logements bien situés et sans défauts sont rapidement vendus, réduisant le stock global. On constate notamment une raréfaction des petites surfaces, particulièrement prisées par les primo-accédants et les investisseurs.
En revanche, l’Île-de-France et les régions affichent une hausse plus régulière de l’offre. Elle atteint +12 % en Île-de-France et +9 % en régions, par rapport au premier trimestre 2024. Cette augmentation s’explique par un allongement des délais de vente. Elle s’explique aussi par un plus grand nombre de maisons mises sur le marché : +14 %, contre +8 % pour les appartements. Cette différence entre les deux types de biens reflète l’évolution des préférences des acheteurs. En cela, elle participe à la transformation progressive du marché immobilier français.
Des délais de vente différenciés selon les territoires
Les délais de vente s’établissent en moyenne à 98 jours au niveau national (+2 jours par rapport au premier trimestre 2024). La situation diffère cependant fortement selon les territoires.
Pour la première fois, les délais de vente en Île-de-France (101 jours, +7 jours) dépassent ceux des régions (99 jours, +1 jour). Ce ralentissement traduit un décalage entre les prix et la capacité de financement des acheteurs franciliens. Il reflète aussi leur prudence face aux coûts de rénovation et aux nouvelles exigences en matière de performance énergétique.
À Paris, en revanche, les délais de vente ont diminué de 9 jours, pour atteindre 80 jours. Cette baisse s’explique par une demande soutenue et une offre plus limitée. Elle témoigne d’une confiance marquée dans le marché parisien. Une tendance d’autant plus notable que, dans le reste du pays, la confiance reste encore mesurée.
Quant au marché des résidences secondaires, il reste un segment à part. Selon Laforêt, il demeure largement figé. Les propriétaires, peu pressés de vendre, ne subissent aucune contrainte financière. Résultat : les prix bougent peu et les transactions peinent à décoller. De plus, la surtaxe sur les résidences secondaires renforce cette inertie dans certaines zones. Toutefois, quelques régions font exception. En Bretagne et dans les Pays de la Loire, la demande reste soutenue. À l’inverse, la région PACA affiche un net ralentissement.
L’évolution des prix et des négociations : retour vers l’équilibre
Une stabilisation des prix qui restaure la confiance
Les prix moyens affichent une relative stabilité avec -0,3% au national à 3 293 €/m² par rapport à l’année dernière. Ce chiffre confirme une tendance à l’atterrissage des prix après une correction au cours des deux dernières années, contribuant à restaurer la confiance des Français dans l’immobilier.
À Paris, l’offre se contracte tandis que la demande reste soutenue. Pourtant, les prix continuent de reculer : -2,2 % sur un an, à 9 498 €/m². L’écart entre les arrondissements se resserre. Désormais, 11 sont passés sous les 10 000 €/m², contre 9 qui restent au-dessus. En Île-de-France, la baisse ralentit (-0,3 % sur un an, à 4 106 €/m²). Même tendance en région, avec -0,2 %, à 2 452 €/m². Partout, le marché semble chercher — et peut-être trouver — un nouvel équilibre.
Depuis janvier 2025, les prix montrent des signes de stabilisation. Toutefois, la tendance baissière semble toucher à sa fin. À Paris, la contraction de l’offre entraîne un léger redressement : +0,3 % sur trois mois. Au niveau national, les prix repartent aussi à la hausse, avec +0,8 % depuis janvier.
Enfin, une analyse détaillée des prix dans les principales villes françaises révèle des situations contrastées. Si Lyon (-3,79%), Strasbourg (-3,38%) ou Biarritz (-3,25%) connaissent encore des baisses significatives, d’autres villes comme Toulouse (+2,20%), Nice (+1,39%) ou Marseille (+0,29%) voient leurs prix augmenter. Ce qui témoigne d’une confiance retrouvée sur ces marchés locaux.
Des marges de négociation qui se réduisent
Au premier trimestre 2025, les marges de négociation reculent nettement. Elles passent à 4,72 % en moyenne, contre 5,90 % à la fin 2024. Soit une baisse de 0,54 point en un an. Cette contraction reflète une amélioration des conditions de marché. Elle signale aussi un meilleur équilibre entre acheteurs et vendeurs. Un signe clair : la confiance des Français dans l’immobilier se renforce.
À Paris, ces marges tombent à 3,8%, soit une baisse notable de 0,98 point sur un an. Toutefois, en Île-de-France et en régions, les négociations restent plus fréquentes. Bien qu’elles se réduisent également : 4,7% pour la première (-0,24 point) et 4,9% pour les secondes (-0,55 point).
Avec la stabilisation des prix et le retour de la confiance, les négociations devraient continuer à se resserrer. Cela renforce la fluidité du marché. La part de biens négociés reste élevée : 86 %. Mais, elle recule par rapport à fin 2024, où elle atteignait 91 %. Ce recul montre que les ajustements de prix sont mieux anticipés dès la mise en vente.
Un repositionnement du cœur de marché
Autre évolution notable, le cœur du marché immobilier ancien se repositionne progressivement. Ainsi, la vente moyenne en France est passée de 268 000 € à 242 000 € en 36 mois. Ce recentrage traduit un ajustement du marché vers des biens plus abordables, notamment en dehors des grandes agglomérations.
Dans les métropoles et les zones périurbaines, le cœur de marché reste plus élevé. Il tourne autour de 450 000 €. Cette tendance reflète des dynamiques locales spécifiques et une demande plus soutenue. Elle montre aussi que la confiance des Français s’adapte aux réalités économiques et à leur budget.
Le réseau Laforêt rappelle qu’avec le retour du printemps, période traditionnellement active pour l’immobilier ancien, les vendeurs doivent rester lucides. En s’accrochant à des prix déconnectés du marché, ils risquent de passer à côté de belles opportunités.
Les Français réaffirment leur confiance dans l’immobilier comme valeur refuge
L’immobilier, toujours dans le top 3 des placements les plus sûrs
Selon l’enquête IFOP de mars 2025 réalisé pour le réseau Laforêt, l’immobilier se classe de nouveau à la 3e place des placements jugés les plus fiables par les Français. Il est plébiscité à 39,3%, derrière les livrets d’épargne (63,9%) et l’assurance vie (47%).
Cette confiance s’exprime tant à court qu’à long terme. Lorsqu’il s’agit d’investir pour se loger, 38,4% des Français se disent optimistes à brève échéance et 46,2% se projettent aisément dans la durée. En revanche, l’investissement locatif suscite davantage de prudence : seuls 28,9% sont confiants à court terme et 31,7% à long terme.
La distinction entre achat pour habiter et investissement locatif montre une confiance pragmatique des Français dans l’immobilier. La prudence envers le locatif s’explique par les récentes évolutions législatives et une pression fiscale en hausse.
Des espoirs de reprise qui dynamisent le marché immobilier
En 2025, 52,8% des Français anticipent une évolution positive du marché immobilier, entre stabilisation (35%) et amélioration (17,8%). L’an dernier encore, 65% se montraient sceptiques quant à une relance. Dans ce contexte, les projets s’accélèrent : 13,5% des répondants envisagent une acquisition dans les 6 prochains mois, contre 9% ayant eu un projet d’achat au cours des 6 derniers. L’enquête IFOP montre que les Français jugent le moment favorable pour investir. La stabilisation des prix et l’amélioration des conditions de financement renforcent ce sentiment.
Les nouveaux facteurs qui influencent la confiance des Français dans l’immobilier
Si l’instabilité politique n’a eu que peu, voire aucun impact pour 44,3% des Français, elle a néanmoins conduit 18,3% d’entre eux à reporter leur projet, tandis que 14,3% l’ont au contraire accéléré. Par ailleurs, 16,5% expliquent avoir ajusté leurs critères.
Quant aux nouvelles mesures gouvernementales (exonérations fiscales, aides à l’achat, réformes du PTZ…), leur effet s’est avéré neutre pour un tiers des Français (33,3%) et positif pour 23,1%. Les hausses des coûts énergétiques et les normes environnementales suscitent des avis partagés : 29,7% qualifient leur impact de “fort”, 32% de “modéré” et 22,2% jugent qu’elles n’ont eu aucune influence sur leur projet immobilier.
Ces chiffres mettent en lumière la complexité des facteurs qui influencent la confiance des Français dans l’immobilier. Au-delà des considérations économiques et financières traditionnelles (taux d’intérêt, prix, pouvoir d’achat), de nouveaux paramètres entrent désormais en jeu, notamment les normes environnementales et la performance énergétique des logements.
Comme le souligne Yann Jéhanno, président du réseau Laforêt : “Alors que les débats sur l’orientation de l’épargne sont au cœur de l’actualité, l’investissement immobilier reste un placement fiable et pérenne. Plus que jamais, il s’impose comme une valeur refuge aux yeux des Français. Dans un contexte plus favorable, ces derniers sont de retour sur le marché, prêts à concrétiser leur projet. Et, même si les défis restent nombreux, cette confiance réaffirmée augure de belles perspectives pour notre secteur.”
La variable clé demeure le financement, comme le rappelle également le président de Laforêt.
“Les Français veulent devenir propriétaires, mais ils achètent en regardant de près leurs finances, évaluant chaque détail : capacité d’emprunt, apport, évolution des prix, travaux… Ce pragmatisme continuera de dicter la dynamique du marché en 2025.”