Vous projetez d’acheter un bien immobilier grâce à un emprunt bancaire ? Pour le réaliser, vous devez d’abord obtenir un crédit. La banque vous obligera à souscrire une assurance emprunteur, même si aucune loi ne le prévoit. Le coût de cette couverture s’ajoutera ainsi au coût total de votre prêt immobilier. C’est pourquoi il convient de bien le maîtriser. Dans cette rubrique, profitez de quelques conseils d’expert afin de faire baisser le coût de votre assurance de prêt.
Jouer sur les facteurs entrant dans le calcul du taux d’assurance emprunteur
Informez-vous sur les éléments considérés dans le calcul du taux d’assurance de prêt immobilier. Vous pouvez jouer sur certains d’entre eux, en l’occurrence, les garanties à souscrire et la quotité. Notons que les assureurs considèrent bien d’autres critères, dont votre âge, votre état de santé, votre profession et votre niveau d’activité physique.
Comment faire baisser le coût de l’assurance emprunteur ?
En effet, faites attention au degré de protection proposée par l’assurance emprunteur. Il vaut mieux souscrire les garanties qui vous sont réellement essentielles selon votre profil. Vous devez notamment vous protéger contre certains risques tels que le décès et la perte totale et irréversible d’autonomie. La garantie « perte d’emploi » est, par exemple, facultative.
De plus, choisissez une quotité adaptée à votre situation. Celle-ci correspond à la part du capital emprunté couvert par le contrat d’assurance. Si vous souscrivez seul un prêt immobilier, cette quotité s’élèvera obligatoirement à 100 %. Par la suite, vous ne pourrez rien changer. En revanche, en empruntant à deux, celle-ci peut varier de 100 % à 200 % selon vos profils (votre co-emprunteur et vous).
Choisir entre une assurance emprunteur en délégation et un contrat de groupe
En effet, votre banque peut vous proposer un contrat d’assurance de groupe lors de la souscription du prêt immobilier. Cette police repose sur la mutualisation des risques des différents assurés. Pour autant, elle n’est pas forcément adaptée à votre profil. De plus, cette option peut vous empêcher de faire jouer la concurrence entre plusieurs assureurs.
Toutefois, vous pouvez recourir à la délégation d’assurance et personnaliser votre couverture. Cette démarche est rendue possible grâce à la loi Lagarde entrée en vigueur en 2010. Pensez notamment à souscrire une assurance emprunteur en délégation Cardif avec un bon nombre d’avantages.
Concrètement, vous pouvez contracter une assurance de prêt avec des garanties correspondant à vos réels besoins. Il vous est possible de comparer quelques propositions issues de différents assureurs. Le but est de dénicher l’offre au bon rapport couverture/prix.
Selon une étude de l’ACPR en 2018, la délégation d’assurance permettrait d’économiser jusqu’à 15 000 euros sur la durée d’emprunt. Cela s’explique par le fait que les banques affichent généralement des tarifs d’assurance emprunteur plus élevés que les assureurs indépendants.
Estimer le coût de sa future assurance emprunteur
En amont de votre démarche de recherche d’une assurance emprunteur, prenez soin d’estimer le coût de cette couverture. L’objectif est ainsi d’anticiper le coût total de votre crédit immobilier. Rappelons que le calcul du coût de l’assurance diffère selon le type de contrat souscrit (contrat de groupe ou en délégation).
Dans le cas d’une assurance proposée par la banque, son coût se calcule sur la base du montant du capital emprunté. De ce fait, les primes seront fixes sur toute la durée du prêt. Vous pouvez vérifier le taux annuel effectif d’assurance (TAEA) sur la fiche standardisée d’informations.
Coût total de l’assurance emprunteur de groupe = (montant du capital emprunté x TAEA) x nombre d’années d’emprunt
Dans le cas d’une assurance emprunteur en délégation, le calcul est fondé sur le capital restant dû. Vous devez ainsi vous référer au tableau d’amortissement du prêt. Les primes seront donc dégressives, mois après mois.
Aujourd’hui, un simulateur en ligne vous permet d’estimer rapidement le coût de votre assurance de prêt. En remplissant tout simplement un formulaire disponible en ligne, vous obtiendrez gratuitement un devis d’assurance de prêt immobilier.
Changer d’assureur sans diminuer son niveau de garantie
La réglementation sur l’assurance de prêt évolue constamment en faveur des consommateurs. Si la loi Lagarde a permis la délégation d’assurance, la loi Hamon offre l’occasion de renégocier cette couverture gratuitement.
En effet, les établissements bancaires ne peuvent plus facturer ce service de renégociation d’assurance de crédit. Toutefois, le nouvel assureur peut exiger des frais d’adhésion au nouveau contrat (environ 20 euros).
Promulguée en février 2022, la loi Lemoine s’ajoute aux lois citées précédemment pour libéraliser davantage le marché de l’assurance emprunteur. Depuis début septembre 2022, il est possible à tous les emprunteurs de changer de contrat d’assurance à tout moment.
Ainsi, vous pouvez librement comparer plusieurs offres d’assurance de prêt immobilier et souscrire la plus avantageuse. Il faut seulement veiller à ce que l’équivalence de garanties soit respectée.
Cette nouvelle loi permet également aux emprunteurs d’éviter de se soumettre au questionnaire de santé à condition que :
- les prêts soient inférieurs à 200 000 euros ;
- la dernière mensualité soit versée avant leurs 60 ans.
Ce seuil est doublé en cas d’emprunt à deux (400 000 euros).
Rester vigilant face au risque de refus des banques à cause du taux d’usure
Aujourd’hui, plusieurs courtiers en crédit immobilier se plaignent de la hausse du nombre de dossiers refusés par les banques. En effet, cette situation est due au dépassement du taux d’usure qui s’avère trop bas par rapport à celui des prêts.
Rappelons que le taux d’usure correspond au taux maximal légal que les organismes prêteurs doivent appliquer à leurs offres de crédit. Il est fixé par la Banque de France à chaque fin de trimestre à partir du TAEG moyen.
Depuis 2021, le HCSF oblige les banques à inclure le coût de l’assurance emprunteur dans le calcul du taux d’endettement. Ainsi, cela se répercute sur le TAEG et entraîne souvent l’exclusion de certains profils comme les seniors et les intérimaires.
Ces profils doivent alors payer une assurance plus coûteuse. Avec un taux d’assurance de prêt élevé, leur TAEG risque davantage de dépasser le taux d’usure. Pour éviter ce problème, ils peuvent essayer de réduire le coût de leur assurance. Ils ont aussi la possibilité de négocier leurs frais de dossier, voire leur taux de crédit.