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Energie

34 propositions pour accélérer la transition énergétique en France

34 propositions pour accélérer la transition énergétique en France

La France se trouve à un tournant décisif dans sa lutte contre le changement climatique. Les consultations sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) sont en cours. Dans ce contexte, Équilibre des Énergies a pris l’initiative de dévoiler 34 propositions. Ces recommandations, ambitieuses et ciblées, visent à garantir une transition énergétique efficace. Cette feuille de route s’appuie sur des mesures concrètes. Elles vont de l’électrification des usages au développement de nouveaux vecteurs énergétiques. Par ailleurs, elle vise à répondre aux défis environnementaux tout en apportant un soutien essentiel aux ménages les plus modestes. Mais, la question reste : la France est-elle prête pour une révolution énergétique ?

Sommaire :

Une feuille de route pour la transition énergétique

Depuis 1990, la France a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 23 %. Cependant, cette trajectoire est insuffisante pour atteindre les objectifs de neutralité carbone fixés à 2050.

Brice Lalonde, Président d’Équilibre des Énergies, insiste : « La décarbonation doit progresser obstinément comme le socle des politiques publiques. Cela nécessite une mobilisation de tous les acteurs et une vision à long terme. »

Le rapport publié par Équilibre des Énergies, intitulé “34 recommandations pour une France décarbonée, efficace et sobre” rappelle également que les énergies fossiles représentent encore 58 % de la consommation finale d’énergie en France. Or, cela représente un frein majeur à la transition énergétique.

Parmi les mesures prioritaires, Équilibre des Énergies propose :

  • Actualiser les lois énergie-climat pour intégrer des objectifs plus contraignants sur la décarbonation.
  • Créer un cadre fiscal et réglementaire favorable, notamment en ajustant les taxes en fonction du contenu carbone des énergies.
  • Renforcer la coopération européenne en alignant la stratégie française avec le Pacte Vert pour l’Europe.

Ces propositions visent à créer une véritable dynamique collective. De plus, elles cherchent à inscrire la transition énergétique dans une perspective globale. Notons que cette approche considère des dimensions écologiques, économiques et sociales, toutes essentielles pour relever les défis actuels.

L’électrification : au cœur de la stratégie énergétique

L’électrification des usages : une priorité nationale

La France bénéficie d’un mix électrique largement décarboné grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables. Pourtant, la part de l’électricité dans la consommation finale stagne à 27 %. Ainsi, on est bien loin de l’objectif de 50 % visé pour 2050.

Brice Lalonde souligne : « L’électricité est là. Il faut l’utiliser pour sortir des énergies fossiles et moderniser notre économie. Cette transition n’est pas une contrainte, mais une opportunité pour relancer l’industrie et développer de nouvelles technologies. »

Des mesures concrètes pour accélérer l’électrification

Le rapport met en avant plusieurs actions clés :

  • Électrifier les logements résidentiels. On remplace les convecteurs électriques peu performants par des pompes à chaleur modernes.
  • Encourager la mobilité électrique. En intensifiant le soutien à l’achat de véhicules électriques et en déployant largement des bornes de recharge, tant dans les zones urbaines que rurales.
  • Soutenir l’industrie en facilitant l’adoption de procédés électriques performants. Comme les fours électriques ou les pompes à chaleur haute température.

Moderniser les réseaux électriques

Les infrastructures électriques doivent évoluer pour soutenir cette électrification accrue. Ainsi, le rapport recommande de :

  • Renforcer les interconnexions européennes. En permettant de mieux gérer les pics de consommation et de mutualiser les ressources renouvelables.
  • Adapter les réseaux aux nouveaux usages. Cela inclut les flux bidirectionnels entre producteurs et consommateurs, ainsi que l’utilisation des batteries des véhicules électriques pour soutenir le réseau.

Le développement des vecteurs énergétiques innovants

Hydrogène, biocarburants et carburants de synthèse

Les énergies renouvelables et l’électrification ne suffiront pas pour décarboner certains secteurs comme l’aviation, le maritime ou l’industrie lourde. En effet, les vecteurs énergétiques alternatifs jouent un rôle essentiel dans la transition énergétique.

  • Hydrogène vert. Le rapport insiste sur l’importance de produire de l’hydrogène à partir d’électricité renouvelable ou nucléaire pour les usages industriels et le transport longue distance.
  • Biocarburants et carburants de synthèse. Ces technologies sont essentielles pour l’aviation. En 2023, seulement 1 % des carburants utilisés dans l’aéronautique étaient durables, bien loin des objectifs européens de 6 % d’ici 2030.

Soutenir les filières émergentes

Toutefois, le développement de ces vecteurs nécessite des investissements massifs :

  • Créer un fonds national pour l’hydrogène afin de soutenir les infrastructures nécessaires.
  • Investir dans la recherche et développement pour réduire les coûts de production des carburants durables.
  • Favoriser les partenariats public-privé pour accélérer le déploiement à grande échelle.

Les bâtiments : un levier clé pour réduire les émissions

L’urgence de la rénovation énergétique

Le secteur résidentiel est responsable de 20 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Le rapport souligne que malgré les plans successifs, le rythme des rénovations reste insuffisant. En effet, seulement 20 000 rénovations performantes ont été réalisées au premier semestre 2024. Il reste éloigné de l’objectif de 600 000 par an.

Les pompes à chaleur : une solution incontournable

Avec 4,2 millions d’unités installées, la France est leader européen en matière de pompes à chaleur. Or, celles-ci permettent de diviser par trois les consommations d’énergie et par huit les émissions de CO2 par rapport aux chaudières fossiles.

Le rapport recommande :

  • Atteindre 10 millions de pompes à chaleur installées d’ici 2030.
  • Lancer un programme national de conversion des chaudières fossiles, financé par les certificats d’économies d’énergie (CEE).

Ajuster les politiques publiques

Pour accélérer la rénovation, des mesures concrètes sont proposées :

  • Harmoniser les dispositifs d’aide comme MaPrimeRénov’ et les CEE pour les rendre plus accessibles.
  • Introduire un coefficient de conversion énergétique reflétant mieux l’impact environnemental des énergies utilisées.

Garantir une transition énergétique équitable et accessible à tous

Protéger les ménages modestes

Les populations vulnérables subissent de plein fouet la hausse des prix de l’énergie. C’est pourquoi, le rapport appelle à :

  • Généraliser le leasing social pour rendre les véhicules électriques accessibles aux ménages modestes.
  • Renforcer les aides à la rénovation énergétique, en ciblant les logements les plus énergivores.

Mobiliser des financements durables

Le coût annuel de la transition énergétique est estimé à 60 milliards d’euros jusqu’en 2030. Ainsi, pour répondre à ce défi, Équilibre des Énergies propose de :

  • Mobiliser l’épargne des Français via des produits financiers dédiés à la transition énergétique.
  • Orienter les revenus du marché carbone (EU-ETS) vers des projets de décarbonation prioritaires.

Garantir une transition énergétique équitable et accessible à tous

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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