Dans un contexte économique et fiscal incertain, les Français font preuve de prudence dans leurs choix d’épargne et de placements. Selon un récent sondage réalisé par Kantar pour Iroko, société de gestion spécialisée dans les solutions d’épargne immobilières, l’immobilier s’impose comme un placement phare pour préparer et financer sa retraite. Décryptage des résultats de cette enquête qui révèle les nouvelles tendances d’investissement des Français en quête de sécurité et de rendement pour leurs vieux jours.
Sommaire :
- Un climat d’incertitude qui pousse à la prudence
- L’immobilier, valeur refuge pour un Français sur trois
- Se constituer un patrimoine, motivation première des épargnants
- L’immobilier, un placement plébiscité pour financer sa retraite
- Conclusion : l’immobilier, placement phare malgré un contexte incertain
Un climat d’incertitude qui pousse à la prudence
Le contexte actuel, marqué par des réductions de dépenses publiques, des réformes fiscales et une instabilité gouvernementale, insuffle un vent d’incertitude sur le portefeuille des Français. Selon le sondage Iroko/Kantar, 40% des personnes interrogées envisagent d’adapter le placement de leur épargne. Tandis que 27% préfèrent rester attentistes.
“Les annonces gouvernementales ont clairement bousculé les habitudes d’épargne”, analyse Gautier Delabrousse-Mayoux, Président d’Iroko.
Face à ces incertitudes, les Français privilégient des placements sécurisants. Ainsi, une majorité d’épargnants privilégie les produits bancaires pour placer leur argent. En effet, 54 % d’entre eux optent pour des supports tels que le Livret A, le LDD ou le PEL.
Ces produits présentent un avantage clé : ils sont défiscalisés. Toutefois, ils sont soumis à des plafonds, avec un montant total limité à 22 950 euros. L’assurance-vie, y compris le Plan Épargne Retraite (PER) lancé en 2019, séduit 35% des sondés. Enfin, près d’un quart (24%) songe à investir dans l’immobilier physique (location ou résidence principale). Notons que c’est un placement pour la retraite particulièrement prisé par les moins de 50 ans (34%).
L’immobilier, valeur refuge pour un Français sur trois
Au global, 49% des Français interrogés déclarent privilégier les produits sans risque. Et l’immobilier fait figure de valeur refuge. Ainsi, si on leur donnait 100 000 euros à investir, 34% des sondés, et jusqu’à 45% des moins de 30 ans, les placeraient dans un achat immobilier. Un chiffre en hausse de 3 points par rapport au précédent sondage “Les Français et l’immobilier” réalisé en 2023 pour Artémis Courtage.
En investissant dans la pierre, les épargnants s’attendent toutefois à un rendement modéré, compris entre 4 et 8%. Une performance parfois difficile à atteindre avec l’immobilier physique, comme le souligne un récent rapport parlementaire de la députée Annaïg Le Meur. D’ailleurs, sur les 30 dernières années, la rentabilité moyenne nette d’un appartement à Paris s’établit seulement à 3,2% par an selon les données de MeilleursAgents. Néanmoins, cette classe d’actifs garde la cote pour préparer l’avenir et financer ses vieux jours.
Se constituer un patrimoine, motivation première des épargnants
Selon l’enquête, 40 % des Français qui envisagent d’investir le font avant tout pour se constituer un patrimoine. Cette raison apparaît comme la motivation principale des sondés.
“Les Français continuent de considérer l’immobilier comme un investissement pérenne et transmissible”, analyse Henry Buzy-Cazaux, Président de l’Institut du Management des Services Immobiliers.
La diversification de ses placements arrive en 2e position (27%), surtout pour les détenteurs de plus de 50 000 euros d’épargne (31%).
Près d’un Français sur cinq (19%) souhaite par ailleurs faire des investissements rentables pour financer un projet futur, une tendance plus marquée chez les moins de 30 ans (38%).
“Les jeunes générations voient dans l’immobilier un moyen d’atteindre plus rapidement leurs objectifs de vie, comme l’achat d’une résidence principale”, complète Henry Buzy-Cazaux. Préparer sa retraite et s’assurer des revenus complémentaires pour l’avenir fait donc partie des préoccupations majeures des épargnants.
L’immobilier, un placement plébiscité pour financer sa retraite
Pour se constituer une rente et financer leur retraite, les Français identifient l’immobilier comme le placement le plus efficace. Ainsi, plus d’un tiers des sondés (36%) le placent en tête, devant les fonds euros sécurisés (22%) et l’or (21%), pourtant très performant cette année (+35% depuis janvier). Un engouement qui s’explique par plusieurs facteurs.
En effet, l’immobilier permet de se constituer un patrimoine tangible sur le long terme, que l’on peut ensuite transmettre ou revendre pour financer sa retraite. Ce placement offre aussi des revenus locatifs réguliers pouvant compléter une pension de retraite. De plus, il bénéficie d’un effet de levier grâce au crédit qui permet d’investir un capital limité. Revers de la médaille, l’immobilier nécessite un apport personnel conséquent et n’est pas un produit très liquide.
Pour répondre à ces freins, des solutions d’investissement collectif comme la Société Civile de Placement Immobilier (SCPI) séduisent de plus en plus d’épargnants.
“Les SCPI permettent d’accéder à l’immobilier tertiaire avec une mise de départ réduite et d’investir dans plusieurs actifs, mutualisant ainsi les risques”, détaille Gautier Delabrousse-Mayoux d’Iroko.
En contrepartie d’une fiscalité plus lourde, les parts de SCPI sont achetables et revendables à tout moment. Un atout pour les épargnants en quête de flexibilité à l’approche de la retraite.
Conclusion : l’immobilier, placement phare malgré un contexte incertain
Cette nouvelle étude confirme la place prépondérante de l’immobilier dans les stratégies de placement des Français. Perçu comme une valeur sûre sur le long terme, il reste le placement privilégié pour préparer sa retraite malgré un contexte économique instable. Ainsi, l’engouement pour la pierre ne se dément pas, mais évolue avec des nouvelles aspirations. De l’émergence des SCPI au développement d’opérations mixtes mêlant bureaux, logements et commerces, le secteur innove pour répondre aux besoins des investisseurs. Un enjeu crucial à l’heure où le financement des retraites s’impose comme le défi économique et social majeur des prochaines années.