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Placement

Étude IEIF 2024 : performances comparées des placements sur 40 ans

Étude IEIF 2024 : performances comparées des placements sur 40 ans

Au cœur d’un environnement économique sans précédent, marqué par l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et une croissance atone, les épargnants cherchent à optimiser leurs placements. Or, leur niveau de connaissance demeure faible selon un baromètre de l’AMF. L’étude annuelle de l’IEIF 2024 permet d’y voir plus clair en analysant les performances sur 40 ans de différentes classes d’actifs comme l’immobilier, les actions ou l’assurance-vie. Elle met en lumière le couple rendement/risque attractif de l’immobilier face aux turbulences actuelles. Ses conclusions replacent chaque placement dans un cycle qui vient de s’ouvrir, offrant ainsi un éclairage précieux aux investisseurs.

Sommaire :

Étude IEIF 2024 : le monde change, les placements aussi

Depuis la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et la crise énergétique, l’environnement économique mondial a radicalement changé. L’inflation est revenue à des niveaux élevés, la croissance économique est atone et les taux d’intérêt remontent. Cette nouvelle donne marque la fin d’un cycle économique et financier. Dans ce contexte en pleine mutation, comment s’orientent les épargnants ? L’étude annuelle 2024 de l’Institut de l’Épargne Immobilière et Foncière (IEIF) dresse un panorama complet des performances passées de différents placements. Un éclairage précieux pour les investisseurs.

Patrimoine des Français : une épargne élevée, mais mal orientée

Le taux d’épargne des ménages français reste à un niveau élevé de 17,9% en 2023. Toutefois, cette épargne se dirige souvent vers des produits réglementés comme le Livret A et les livrets de développement durable. En effet, depuis 2022, la hausse des taux d’intérêt a rendu les produits d’épargne réglementée plus attractifs. Ainsi, ils représentent 565 milliards d’euros selon la Caisse des Dépôts (CDC). Or, comme le souligne le Baromètre AMF de l’Épargne, les Français manquent de connaissances sur les placements, notamment l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat de l’épargne.

Décryptage des performances sur différentes périodes

L’étude IEIF 2024 analyse les taux de rendement internes (TRI) sur des durées variées, de 5 ans à 40 ans. Un prisme qui révèle des tendances nettes selon les cycles.

Sur 5 ans (2018-2023) : le règne de la logistique

Sur 5 ans, ce sont les locaux industriels, englobant la logistique et l’activité, qui trustent les meilleures performances. Un phénomène lié à la forte hausse des valeurs vénales de la logistique. À l’inverse, de nombreux placements comme l’assurance-vie, les commerces ou le Livret A affichent des TRI inférieurs à l’inflation sur cette période. Signe de l’impact de la remontée des taux et du regain d’inflation sur ces actifs.

Sur 15 ans (2008-2023) : les actions en pole position

À 15 ans, ce sont les actions, en particulier les “green”, qui devancent les autres actifs avec des TRI supérieurs à 9%. L’immobilier direct n’est pas en reste, que ce soit pour les commerces, les SCPI ou l’industriel, tous autour de 6%.

Sur 15 ans (2008-2023) : les actions en pole position

Sur 30 ans (2003-2023) : le logement et les foncières détrônent les actions

Plus le temps passe, plus le logement et les foncières prennent l’avantage, avec des TRI respectifs de 9,3% et 8,2% sur 30 ans, contre 7,7% pour les actions. Pour les foncières, l’introduction des SIIC (Société d’Investissement Immobilier Cotée) en 2003 a permis une diversification gagnante.

Sur 40 ans (1983-2023) : le grand écart des actions

Sur l’ensemble de la période de 40 ans, ce sont logiquement les actions qui percent la bulle avec un TRI de 12,4%, loin devant l’immobilier coté à 9,2% et le logement parisien à 10,4%.

Étude IEIF 2024
Le graphique montre une grande dispersion des rendements avec l’inflation à seulement 2% en bas du tableau, devancée par le Livret A (3,5%) et l’or (3,2%).

L’immobilier, un couple rendement/risque toujours attractif

Grâce à ses caractéristiques, l’immobilier se positionne entre les actions très performantes mais risquées et les obligations au rendement limité. Son couple rendement/risque reste ainsi attractif par rapport à ces deux classes d’actifs de référence.

L’immobilier coté dopé sur 15 ans, le résidentiel meilleur sur 40 ans

Sur 15 ans, ce sont les actions vertes, les actions classiques et l’immobilier coté comme les foncières qui tirent leur épingle du jeu en termes de rendement, malgré un risque élevé. Mais, sur la très longue période de 40 ans, le logement parisien délivre de meilleures performances que les foncières, pour une volatilité bien moindre.

Des modèles fragilisés par la crise sanitaire

Stéphanie Galiègue, Directrice Générale déléguée de l’IEIF, souligne une “dichotomie forte” entre les classes d’actifs immobiliers. D’un côté, l’industriel et le logement ont affiché des performances très robustes jusqu’en 2022. De l’autre, des segments comme les bureaux et les commerces ont vu leur modèle fragilisé par la crise sanitaire.

L’immobilier entre dans la phase de correction

2023 marque les prémices d’un nouveau cycle économique et financier. Si les actions et les obligations ont déjà entamé leur ajustement, l’immobilier entre à son tour dans cette phase de correction. Le cadre se redessine avec une inflation élevée, une croissance poussive et des taux d’intérêt qui remontent. Un environnement inédit qui rebat les cartes des rendements passés.

“ Alors que les actions et l’obligataire ont fait une grande partie du chemin pour s’ajuster à ce nouvel environnement macroéconomique et financier, l’immobilier est entré à son tour dans cette phase de correction. ” – Stéphanie Galiègue, Directrice Générale déléguée de l’IEIF.

Étude IEIF 2024 : une référence de l’analyse immobilière depuis 1986

Créé il y a près de 40 ans, l’Institut de l’Épargne Immobilière et Foncière est un centre indépendant qui suit de près les marchés immobiliers et l’investissement. Son approche transversale intègre l’immobilier dans l’économie globale et l’allocation d’actifs.

Ses études, analyses et clubs de réflexion permettent d’éclairer les stratégies des 140 sociétés membres, aux deux tiers investisseurs. Son baromètre annuel des performances passées reste ainsi une référence précieuse pour se projeter dans les nouveaux cycles à venir.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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