L’année 2023 a marqué un ralentissement significatif de la croissance économique à Paris. Bien que le nombre d’emplois salariés ait continué d’augmenter, le rythme s’est nettement ralenti par rapport aux années précédentes. Dans ce contexte d’essoufflement, le taux de chômage a légèrement progressé, les défaillances d’entreprises ont bondi, et les perspectives pour 2024 semblent incertaines. Cette note détaillée de l’Atelier parisien d’urbanisme dresse un bilan économique de Paris complet de l’année 2023. Elle explore les causes potentielles de ce ralentissement. De plus, la note présente des perspectives contrastées pour 2024. Ainsi, elle souligne les signes encourageants d’une désinflation à venir et les défis persistants, tels que la baisse des investissements et la dégradation du marché immobilier.
Sommaire :
- Bilan économique de Paris en 2023 : une création d’emplois en berne, un taux de chômage à la hausse
- Les défaillances d’entreprises explosent, le commerce souffre
- Le tourisme peine à retrouver son niveau d’avant-crise
- L’immobilier déprimé par l’inflation et la hausse des taux
- 2024 mise sur la désinflation pour redresser l’activité
Bilan économique de Paris en 2023 : une création d’emplois en berne, un taux de chômage à la hausse
L’économie parisienne a connu un coup d’arrêt en 2023. Après deux années exceptionnelles, la création d’emplois salariés a nettement ralenti son rythme. En effet, elle n’a progressé que de 0,9%, soit un gain de 17 200 postes. C’est bien moins que les 4,5% et 4,0% enregistrés respectivement en 2021 et 2022.
Ce ralentissement se constate aussi à l’échelle nationale, avec seulement 0,6% d’emplois supplémentaires. Le secteur tertiaire marchand, moteur récent de la croissance, a particulièrement pâti. Puisqu’il n’a vu ses effectifs augmenter que de 1% sur l’année. Dans le même temps, le taux de chômage est reparti à la hausse. Il s’est établi à 5,9% de la population active fin 2023, soit une progression de 0,3 point.
Les défaillances d’entreprises explosent, le commerce souffre
Un autre signe inquiétant apparaît en 2023 : l’explosion des défaillances d’entreprises. Ainsi, leur nombre a bondi de 36% par rapport à 2022, atteignant 3 671 à Paris. C’est 12% de plus qu’avant la crise de 2019 ! Si ce chiffre traduit un “rattrapage” après les aides massives du Covid, il reflète surtout les difficultés financières croissantes des entreprises.
Ces dernières font face à l’inflation galopante et au renchérissement du coût du crédit. En cela, le commerce de détail n’est pas épargné. Les effectifs salariés privés se sont simplement stabilisés (+0,1% à 186 873 emplois). C’est bien loin du rebond de 2021 et 2022. De plus, le taux de vacance commerciale a légèrement augmenté, passant à 10,9%. Soit 520 locaux vacants supplémentaires en avril 2023.
Le tourisme peine à retrouver son niveau d’avant-crise
Malgré le retour des visiteurs asiatiques, le secteur touristique demeure en demi-teinte en 2023. Le Grand Paris a accueilli environ 36,9 millions de touristes sur l’année. C’est 3,9% de moins qu’en 2019, avant la pandémie. Certes, les hôtels parisiens ont affiché des taux d’occupation proches de 2019, notamment au premier semestre. Mais, le retard n’a pu être complètement résorbé.
Selon ce bilan économique de Paris, les perspectives à court terme restent mitigées. Les arrivées aériennes internationales devraient reculer de 7,5% en avril 2024 par rapport à 2023, et même de 10,5% comparé à 2019. Toutefois, un facteur porteur se profile. Les Jeux Olympiques et Paralympiques devraient doper l’activité touristique durant l’été 2024 !
L’immobilier déprimé par l’inflation et la hausse des taux
C’est le marché immobilier ancien qui a le plus souffert en 2023. À Paris, les volumes de ventes ont chuté de 22% sur un an. En effet, la dégradation du pouvoir d’achat des ménages, combinée à la flambée des taux d’intérêt, a lourdement pesé sur la demande.
Surtout, les prix ont entamé une décrue marquée au quatrième trimestre. Ils ont reculé de 6,8% pour s’établir à 9 770 euros le m² en moyenne. Cette dégringolade pourrait s’accentuer en 2024, les prix chutant peut-être de 8% sur un an. Ils reviendraient alors au niveau de l’été 2018, autour de 9 400 euros/m².
2024 mise sur la désinflation pour redresser l’activité
Les premiers mois de 2024 confirment une activité morose dans de nombreux secteurs. Mais, les économistes espèrent une reprise progressive au second semestre. Principale raison : une désinflation qui se confirmera. Elle passerait ainsi de 3,1% en janvier à 2,6% attendu en juin. Cela devrait préserver le pouvoir d’achat des ménages et soutenir la consommation, moteur anticipé du rebond.
Cependant, l’investissement restera bridé par le climat économique fragile. Puisque la croissance trimestrielle ne devrait tourner qu’autour de 0,2%. À plus long terme, un repli durable de l’inflation vers 2,5%, couplé à une détente des conditions de crédit, pourrait redynamiser l’immobilier très déprimé.
En résumé, après un rebond porté par la sortie de la crise sanitaire, l’économie parisienne a marqué le pas en 2023. Le bilan économique de Paris montre que la capitale a subi de plein fouet les effets de l’inflation et du renchérissement du crédit. Toutefois, une embellie modérée est espérée en 2024. Mais, elle reste suspendue au retour rapide d’une inflation maîtrisée.
