Alors que le sentiment d’insécurité gagne du terrain en France, les citoyens prennent les devants pour assurer leur protection. Selon un récent sondage Odoxa-Fiducial, 92% des Français estiment que l’insécurité a augmenté ces dernières années. Un chiffre alarmant qui reflète leur peur grandissante face à la délinquance. Cambriolages, agressions physiques et harcèlements verbaux sont désormais le quotidien de nombreux Français. Face à cette situation préoccupante, ils n’hésitent plus à s’équiper de systèmes de sécurité pour leur domicile et de moyens de défense personnels. Quelles sont les solutions envisagées par la population pour retrouver un sentiment de sécurité dans leur vie quotidienne ?
Sommaire :
- Le sentiment d’insécurité gagne du terrain en France
- De nombreux Français déclarent avoir été victimes d’agressions ou de vols
- Quartiers sensibles, transports en commun et grandes villes : les lieux les plus redoutés
- Les Français réclament une plus grande fermeté pour lutter contre l’insécurité
- L’intervention de la sécurité privée plébiscitée dans les quartiers sensibles
Le sentiment d’insécurité gagne du terrain en France
Selon le récent sondage réalisé par Odoxa pour Fiducial, le sentiment d’insécurité ne cesse de croître chez les Français. Un constat alarmant qui soulève de nombreuses interrogations quant aux mesures à prendre pour enrayer cette tendance inquiétante.

92% des Français estiment que l’insécurité a augmenté ces dernières années
92% des personnes interrogées considèrent que l’insécurité s’est accentuée au cours des dernières années en France. Un chiffre impressionnant ! Cela traduit une véritable angoisse au sein de la population. Parmi eux, 55% vont même jusqu’à affirmer que l’insécurité a “beaucoup augmenté”. De plus, cette perception négative semble s’accentuer avec l’âge. Puisqu’elle passe de 39 % chez les 18-24 ans à 63 % chez les 65 ans et plus.
82% des Français adhèrent à l’idée d’un “ensauvagement d’une partie de la société”
Au-delà des chiffres bruts, ce sondage met en lumière une perception très négative de l’évolution de la délinquance dans le pays. Ainsi, 82% des Français rejoignent le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin lorsqu’il évoque “un ensauvagement d’une partie de la société”. Une formulation forte, approuvée par 95% des sympathisants du Rassemblement National et 94% des sympathisants des Républicains. Elle fait cependant débat à gauche, avec seulement 55% d’approbation chez les sympathisants de La France Insoumise.
De nombreux Français déclarent avoir été victimes d’agressions ou de vols
Le sentiment d’insécurité grandissant n’est pas seulement une perception. Il trouve également ses racines dans l’expérience vécue par de nombreux Français. Selon ce sondage, 56% d’entre eux déclarent avoir déjà été victimes d’une agression ou d’un vol sur le territoire national. Un chiffre particulièrement élevé chez les femmes (62%), les moins de 35 ans (65%) et les habitants des zones urbaines (64%).
Harcèlements, cambriolages et agressions physiques en tête
Parmi les actes subis, les harcèlements et agressions verbales dans l’espace public arrivent en tête. Puisque 39% des personnes interrogées déclarent en avoir été victimes. Les femmes sont particulièrement exposées. Et, 45% d’entre elles disent avoir subi ce type d’agression.
Mais, les chiffres révèlent aussi que 23% des Français ont déjà été cambriolés, tandis que 19% ont subi une agression physique. Des statistiques préoccupantes, qui nourrissent indéniablement le sentiment d’insécurité ambiant.
> Consulter notre article sur : “Cambriolage : le sentiment d’insécurité est en forte hausse”
Quartiers sensibles, transports en commun et grandes villes : les lieux les plus redoutés
L’enquête met en lumière les endroits où le sentiment d’insécurité est le plus prégnant. En tête, les quartiers dits “sensibles” arrivent en première position. Puisque 83% des Français affirment ne pas s’y sentir en sécurité. Un chiffre qui confirme la stigmatisation de ces zones urbaines défavorisées, régulièrement associées à la délinquance et aux trafics en tous genres.
65% redoutent les transports publics, 61% craignent les grandes villes
Viennent ensuite les transports en commun (65% de Français inquiets) et les grandes villes (61%). Des lieux de vie et de passage où la peur du délit ou de l’agression reste omniprésente. À l’inverse, les Français se sentent davantage rassurés lorsqu’ils sont chez eux (91%), au travail (88%) ou dans les petites villes et villages (85% et 75%).
Face à cette situation préoccupante, les Français semblent déterminés à se protéger davantage. Que ce soit en sécurisant leur domicile ou en se dotant de moyens de défense personnels. En effet, 63% des Français disposent d’au moins un système de protection pour leur logement (alarme, vidéosurveillance, digicode). Tandis que 30% possèdent un moyen de défense individuel (bombe lacrymogène, arme, etc.). Un phénomène d’autoprotection qui révèle l’ampleur de leurs craintes et leur attente de mesures fortes de la part des autorités pour enrayer ce sentiment d’insécurité grandissant.
Les Français réclament une plus grande fermeté pour lutter contre l’insécurité
Face à la montée du sentiment d’insécurité, les Français semblent favorables à l’adoption de mesures plus strictes en matière de maintien de l’ordre et de lutte contre la délinquance.
68% soutiennent un usage accru de la force par les forces de l’ordre
En effet, ils jugent qu’il faudrait tolérer un recours plus large à la force par les forces de l’ordre que ce qui est actuellement autorisé par les règles. Une position controversée qui fait débat, notamment à gauche. Car 59% des sympathisants de La France Insoumise et 61% des écologistes s’y opposent.
Une fermeté accrue réclamée envers les mineurs délinquants
De manière quasi-unanime (94%), les Français se montrent favorables à la mise en place de travaux d’intérêt général pour les mineurs coupables de dégradations. Ils approuvent également le durcissement de l’autorité à l’école (87%) et la suppression des allocations familiales pour les parents de mineurs délinquants (80%). De même, une large majorité (79%) soutient l’idée d’infliger des amendes aux parents en cas de délinquance de leur enfant mineur.
L’intervention de la sécurité privée plébiscitée dans les quartiers sensibles
Confrontés à un sentiment d’abandon face à l’insécurité dans certains quartiers, de nombreux Français semblent ouverts à l’intervention d’acteurs privés pour assurer leur protection.
85% acceptent les “collectifs de voisins” autoproclamés
L’enquête révèle ainsi que 85% des personnes interrogées comprennent la création de “collectifs de voisins” qui patrouillent dans leur quartier. Ils occupent aussi les halls d’immeubles pour lutter contre les deals de drogue. Si 51% affirment même qu’ils pourraient y participer, 66% craignent cependant que ces pratiques ne dégénèrent en une forme de justice populaire.
Un large soutien au déploiement de la vidéosurveillance et des agents privés
Pour encadrer ces initiatives citoyennes, 86% des Français jugent qu’elles doivent s’organiser en lien avec des professionnels de la sécurité privée. D’ailleurs, ils se montrent très favorables à l’installation de systèmes de vidéosurveillance (89% à l’extérieur, 86% à l’intérieur des immeubles) et à l’utilisation de drones de surveillance (81%). De plus, ils approuvent le déploiement d’agents de sécurité dans les halls (76%), même si leur éventuel armement reste un sujet clivant (48% pour, 51% contre).
> Consulter notre article sur : “Installer des caméras de protection dans votre copropriété : mode d’emploi”
Ce large soutien à l’implication du secteur privé dans la lutte contre l’insécurité révèle l’ampleur du sentiment d’insécurité et d’abandon ressenti par de nombreux Français. Face à l’insuffisance perçue des forces de l’ordre traditionnelles, ils semblent prêts à expérimenter des solutions alternatives. Et, cela, quitte à remettre en cause le monopole régalien de l’État en la matière. Un défi de taille pour les autorités, qui devront répondre avec prudence et discernement à ces attentes pressantes.