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Immobilier

INSEE construction immobilière : les enjeux du logement en France

INSEE construction immobilière : les enjeux du logement en France

L’INSEE construction immobilière éclaire la situation du logement en France. Au 1er janvier 2023, on compte 37,8 millions de logements, hors Mayotte. Parmi eux, 82,1 % sont des résidences principales. De plus, 55,1 % sont des logements individuels. Depuis 2007, la croissance du parc de logements fléchit légèrement et cette tendance s’est accentuée ces cinq dernières années. Parallèlement, la part des résidences principales diminue légèrement et cède la place aux logements vacants. Depuis 2010, les résidences secondaires et logements occasionnels gagnent du terrain. Actuellement, 57,2 % des ménages sont propriétaires, mais cette part baisse depuis 2014. Ce tour d’horizon introduit les dynamiques actuelles du marché immobilier.

Sommaire :

INSEE construction immobilière : zoom sur l’évolution du parc de logements en France

Selon les données récentes de l’INSEE Construction Immobilière, au 1er janvier 2023, la France, hors Mayotte, compte 37,8 millions de logements. Cela représente une addition substantielle de 13,4 millions de logements depuis 1983 et de 3,4 millions depuis 2013. Deux principaux facteurs contribuent à cette augmentation :

  • La construction de logements neufs,
  • La transformation de locaux non résidentiels en logements (réaffectations).

En revanche, certains éléments tels que les démolitions et les changements d’usage des locaux d’habitation (désaffectations) ont réduit le parc.

  • Croissance annuelle moyenne de 1,1 % depuis les années 1980.
    Addition de 3,4 millions de logements depuis 2013.
données récentes de l’INSEE Construction Immobilière
Évolution annuelle moyenne du nombre de logements par catégorie

Un ralentissement observé depuis 2007

L’analyse de l’INSEE Construction Immobilière met en évidence un léger ralentissement dans la croissance du parc de logements depuis 2007. Ce ralentissement est plus marqué sur les cinq dernières années, avec une croissance annuelle moyenne de +0,9 %.

  • Ce phénomène est principalement observé en France métropolitaine.
  • Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance, comme des politiques d’urbanisme restrictives ou des conditions économiques moins favorables à la construction.
  • Taux de croissance annuel de +0,9 % en moyenne sur les cinq dernières années.

Un panorama contrasté entre Métropole et Outre-mer

La dissection des chiffres révèle une dynamique différente entre la métropole et les départements et régions d’outre-mer (DOM) hors Mayotte. En effet, depuis 1983, le parc de logements dans les DOM augmente plus rapidement qu’en métropole, avec une croissance annuelle moyenne de +2,4 %.

  • Toutefois, comme en métropole, une atténuation de l’augmentation du nombre de logements est notée depuis 2007.
  • Les politiques locales, les incitations fiscales ou les projets d’infrastructure peuvent jouer un rôle dans ces divergences.

Tendances résidentielles selon l’INSEE Construction Immobilière

En 2023, la répartition des logements en France hors Mayotte se décompose ainsi :

  • Résidences Principales : 82 sur 100 logements.
  • Résidences Secondaires ou Logements Occasionnels : 10 sur 100 logements.
  • Logements Vacants : 8 sur 100 logements.

La situation diffère légèrement dans les DOM :

  • Résidences Principales : 81 sur 100 logements.
  • Résidences Secondaires ou Logements Occasionnels : 6 sur 100 logements.
  • Logements Vacants : 13 sur 100 logements.

> Consultez notre article sur : “Logement neuf : une demande qui s’effondre, une production à l’arrêt

Évolution des résidences principales : un balancement historique

L’INSEE Construction Immobilière note une fluctuation dans la part des résidences principales entre 1983 et 2023. En métropole, elle a diminué de 1983 à 1990, augmenté jusqu’en 2006, puis a régressé de nouveau. Dans les DOM, une baisse est observée depuis 2007.

  • Fluctuation Métropolitaine : de 82,5 % en 1983 à 83,9 % en 2006, puis une baisse.
  • Tendance DOM : de 86,3 % en 2007 à 81,3 %.
Tendances résidentielles selon l'INSEE Construction Immobilière
Répartition des résidences principales selon le statut d’occupation

L’ascension des résidences secondaires et logements occasionnels

Depuis le début des années 2010, l’INSEE Construction Immobilière constate une augmentation de ces types de logements. Plus notable encore dans les DOM depuis la fin des années 2000.

  • Métropole : de 9,5 % en 2011 à 9,9 % en 2023.
  • DOM : de 3,6 % en 2007 à 6,3 % en 2023.

Analyse des logements vacants : un phénomène multifactoriel

La part des logements vacants est en hausse. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette tendance :

  • Inadéquation : taille, localisation, prix.
  • État des Logements : mauvais état ou inoccupés, mais non habitables immédiatement.
  • Changements Démographiques : départ en maison de retraite sans mise en vente ou location du logement.
  • En métropole, de 6,4 % en 2007 à 8,1 % en 2018.
    Dans les DOM, de 10,1 % en 2007 à 12,3 % en 2023.

La prédominance de l’habitat individuel : une tendance long-termiste

En 2023, l’habitat individuel représente 55,1 % des logements en France hors Mayotte, illustrant une préférence nationale. Cependant, un léger recul est observé :

  • Métropole : de 55,3 % en 2007 à 54,8 % en 2023.
  • DOM : de 77,6 % en 1983 à 66,1 % en 2023.
  • Les logements individuels demeurent majoritaires tant dans les résidences principales que secondaires.

Ce décryptage des données de l’INSEE Construction Immobilière offre une perspective nuancée sur les évolutions résidentielles en France. De fait, il sert de base pour anticiper les besoins futurs en logement et les orientations politiques afférentes.

Portrait de la propriété : évolution des tendances résidentielles en 2023

57,2 % des ménages en France hors Mayotte sont propriétaires de leur résidence principale. Cette part a évolué au fil des décennies :

  • Augmentation : de 51,2 % en 1983 à 54,9 % en 1990.
  • Stabilisation : jusqu’en 1997.
  • Nouvelle Augmentation : jusqu’à 57,8 % en 2014.
  • Légère Diminution : depuis 2014.
  • Propriétaires sans Charge de Remboursement : augmentation substantielle jusqu’en 2010, puis légère diminution.
  • Propriétaires Accédants : stabilisation à 20 % depuis une quinzaine d’années.

Le statut des locataires : une stabilité apparente

La part des ménages locataires se maintient autour de 40 % depuis 1983. En 2023, le parc de résidences principales se divise entre :

  • Bailleurs publics : 17,6 %.
  • Bailleurs privés : 22,6 %.
  • Tendance notable : stabilité des logements détenus par des bailleurs publics depuis le début des années 2000.

Logement gratuit : une diminution continue

La proportion de ménages logés gratuitement a décru depuis 1983, passant de 8,2 % à 2,6 % en 2023. Ainsi, on observe une diminution notable sur quarante ans.

Un contraste entre métropole et DOM

En 2023, les tendances de propriété et de location diffèrent entre la métropole et les DOM :

  • Locataires : plus nombreux dans les DOM (43,2 % contre 40,2 % en métropole).
  • Logement gratuit : également plus fréquent dans les DOM (5,7 % contre 2,5 % en métropole).
  • Propriétaires : moins nombreux dans les DOM (51,1 % contre 57,3 % en métropole).
  • Évolution Depuis 1983 : inversion des tendances entre métropole et DOM.

Répartition des logements : l’urbanisation en métamorphose

Depuis les années 1980, on constate une transformation notable dans la répartition du parc de logements en France métropolitaine. Cette évolution est le fruit de deux phénomènes majeurs :

  • Croissance hétérogène : différente selon les régions du territoire.
  • Extension urbaine : apparition et agrandissement d’unités urbaines, modifiant ainsi la répartition des logements.

Tendances observées en 2023

En 2023, les statistiques de l’INSEE Construction Immobilière révèlent :

  • Communes urbaines : 32,2 % des résidences principales sont situées dans des communes de moins de 100 000 habitants.
    31,8 % dans des communes de plus de 100 000 habitants (hors Paris).
  • Résidences secondaires et logements occasionnels : 77,0 % situés dans des communes hors unité urbaine ou de moins de 100 000 habitants.
  • Logements vacants : 58,7 % situés hors unité urbaine ou dans des unités urbaines de moins de 100 000 habitants.
  • Comparatif avec 1983 : augmentation légère dans les communes urbaines au détriment de l’unité urbaine de Paris.

Habitat individuel : relation avec la taille de l’unité urbaine

L’habitat individuel est plus fréquent dans les petites unités urbaines, pour tous types de logements. Cette tendance souligne la recherche d’espace et de tranquillité associés aux petites unités urbaines.

Analyse des logements vacants

L’INSEE Construction Immobilière note une évolution différenciée de la part des logements vacants selon le type de commune :

  • Réduction : hors unité urbaine et dans l’unité urbaine de Paris depuis les années 1980.
  • Augmentation : dans les unités urbaines de moins de 100 000 habitants.
  • Hors unité urbaine : de 29,9 % en 1983 à 23,9 % en 2023.
    Unité urbaine de Paris : de 16,3 % à 13,3 %.
    Unités urbaines de moins de 100 000 habitants : de 28,9 % à 34,8 %.

L’évolution du paysage immobilier, un reflet de la société en mouvement

Le taux de propriété, bien que légèrement en baisse depuis 2014, témoigne d’un attachement continu à l’accession à la propriété. Parallèlement, la stabilité du taux de location révèle une constante dans le choix de la flexibilité résidentielle. De même, la montée en puissance des unités urbaines, hors Paris, indique un mouvement d’urbanisation qui, loin de se confiner aux grandes agglomérations, irrigue des territoires plus vastes.

Par ailleurs, on observe l’augmentation des logements vacants dans les communes de moins de 100 000 habitants, ainsi que le déplacement des résidences secondaires et occasionnelles vers ces unités urbaines. Ils sont le reflet d’une redistribution géographique du parc immobilier. Cela peut être interprété comme la recherche d’un équilibre entre la proximité des services urbains et la qualité de vie associée à des espaces moins densément peuplés.

L’habitat individuel, plus fréquent dans les petites unités urbaines, confirme cette aspiration à un cadre de vie qui conjugue modernité et sérénité. Quant aux chiffres relatifs aux DOM, ils soulignent des dynamiques spécifiques, enrichissant la compréhension des particularités régionales du marché immobilier français.

En somme, les tendances mises en exergue par l’INSEE Construction Immobilière sont autant de balises précieuses pour les acteurs du secteur immobilier, les urbanistes, et les décideurs politiques. Elles invitent à une réflexion approfondie sur les politiques de logement à adopter pour répondre aux attentes diversifiées des ménages, tout en contribuant à un aménagement harmonieux du territoire. Ce voyage au cœur des statistiques nous rappelle que derrière chaque chiffre se cache une réalité vécue par des millions de Français. L’immobilier est bien plus qu’un marché, il est le théâtre de nos vies quotidiennes.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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