Ces dernières années, le nombre d’incendies a pris des proportions alarmantes. Face à ce constat, la prévention s’avère être le meilleur moyen de prévenir les risques d’incendie. On peut se prémunir de tels risques en prenant quelques mesures simples. À cela s’ajoute l’importance pour chacun de connaître les bons réflexes à adopter en cas d’incendie. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les principes de la prévention des incendies.
Sommaire :
- Risques d’incendie : comment survient et se développe un incendie ?
- Comprendre l’origine afin de mieux prévenir les risques d’incendie
- Comment réagir en cas d’incendie ?
- Prévenir les risques d’incendie grâce aux détecteurs de fumée (DAAF)
- Les chiffres des risques d’incendie
Risques d’incendie : comment survient et se développe un incendie ?

Selon les chiffres émanant des assurances, ce sont près de 250 000 sinistres incendies qui sont déclarés chaque année. Mais comment survient-il ?
Une pièce entièrement en flamme en moins de 4 minutes
Les incendies résultent de l’association de certains éléments : l’oxygène présent dans l’air, des matières combustibles et une source de combustion. Puis, la propagation du feu se fait à travers les flammes, par contact direct avec l’objet inflammable le plus proche. Le plus souvent, on est en présence de projections de particules incandescentes. Mais, le feu peut aussi se déclarer sans flamme, uniquement par conduction en dégageant une chaleur extrêmement intense.
Ainsi, en l’absence de contrôle, un simple foyer peut se transformer en incendie en l’espace de 30 secondes. Une maison peut quant à elle être entièrement en flammes en moins de 4 minutes. Et, ce n’est qu’au bout de cinq minutes qu’une pièce en feu atteint une température moyenne de 600 degrés.
La fumée est encore plus dangereuse
En cas d’incendie, la fumée présente est le danger le plus immédiat. En effet, les gaz et vapeurs toxiques qu’elle contient viennent déloger l’oxygène présent dans l’air. Ils ont pour conséquence d’entraîner des maux graves et parfois fatals.
En effet, la fumée ne réveille pas les personnes, elle les asphyxie. C’est pourquoi, elle est responsable de la première cause de décès lors d’un incendie. Par ailleurs, même une courte exposition à la fumée peut engendrer des complications comme des asthmes chroniques, des insuffisances rénales, hépatiques, cardiaques et respiratoires.
Sachez enfin que les incendies sont définis en trois classes, A, B et C selon le type de matière en feu :
- matériaux solides,
- liquides et solides liquéfiables : essence, alcool, solvants, paraffine,
- les feux impliquant du gaz : propane, butane, acétylène, gaz naturel ou méthane.
Comprendre l’origine afin de mieux prévenir les risques d’incendie
La protection passive concerne toutes les mesures préventives
Le règlement des bâtiments impose depuis longtemps certains matériaux et certaines mesures lors de la construction ou la rénovation. Afin de limiter la propagation d’un incendie, les tissus ignifugés, les cloisons et autres matériaux d’isolation sont choisis en tenant compte de leur taux de résistance aux flammes et à la chaleur. Ces matériaux sont donc soumis à des règlements stricts pour prévenir les risques d’incendie.
Les portes anti-feu et les sas de secours dans les immeubles sont essentiels. En effet, ils sont jugés indispensables pour éviter la propagation d’un éventuel incendie. Il est important de ne pas entraver leur bon fonctionnement. L’incendie peut se déclarer dans un appartement voisin ou mitoyen. Dans ce cas, vous devez agir avec autant de précautions que si le feu se déclarait chez vous. Prenez garde aux appels d’air qui risquent de se produire si l’on ouvre la porte de son domicile, au risque d’y attirer l’incendie.
Prévenir les risques d’incendie en vérifiant régulièrement l’installation électrique
Un quart des incendies est dû à la vétusté des installations électriques ou à la mauvaise utilisation des appareils. Prises arrachées et fils électriques aux gaines usées présentent des risques facilement identifiables.
À cet effet, il convient de vérifier régulièrement l’installation électrique et de respecter les normes en vigueur en matière d’équipements électriques. Précisons que l’intervention d’un électricien professionnel est la seule garantie possible d’une pose réglementaire.
Ne laissez pas les câbles et les fils électriques sous tension sans surveillance, et n’utilisez pas des rallonges surchargées. Il est également important de veiller à ce que tous les appareils électriques soient bien ventilés pour éviter tout surchauffage. Notons que la surchauffe des lignes et des prises est due à la multiplication des blocs multiprises placés en cascade. Les défaillances d’appareils électriques laissés en mode veille 24h/24 sont aussi en cause.
Pour prévenir les risques d’incendie, l’installation des produits et l’utilisation que l’on en fait sont des éléments tout aussi importants que le bon entretien. Vous devez notamment vous assurer d’une bonne ventilation derrière les appareils électriques. Cela est d’autant plus vrai pour les téléviseurs et les ordinateurs.
De même, vous devez veiller à ne pas placer de source de chaleur, comme une lampe halogène, trop près d’un rideau. Par ailleurs, vérifiez que la grille de protection est encore en place sur les radiateurs électriques. Et, surtout, ne pas faire sécher son linge directement sur des radiateurs électriques d’appoint rayonnants ou soufflants.
Les accidents domestiques : une autre source de risques d’incendie
D’une manière générale, les incendies domestiques sont donc sous-estimés par les Français. Pourtant, en dehors des installations et équipements électriques, les sources d’incendie à la maison sont multiples :
- La cigarette. Quand un fumeur s’endort, il peut laisser tomber sa cigarette sur le canapé. De même, il est dangereux de vider son cendrier sans vérifier que toutes les cigarettes sont bien écrasées.
- Côté cuisine. Une huile sale de friture présente plus de risques d’incendie. Un feu de la cuisinière à gaz ne doit jamais rester allumé sans surveillance.
- Côté salon. Le conduit d’insert ou de cheminée doit obligatoirement être ramoné une à deux fois par an pour éviter aux suies de s’enflammer. Le pare-feu est indispensable pour que la flambée reste circonscrite dans le foyer. Sachez que les canapés rembourrés en mousse dégagent en brûlant des fumées très toxiques. Enfin, évitez de poser de bougies près d’un matériau inflammable comme un rideau. Toujours, les poser sur un support stable et ne pas laisser une bougie sans surveillance.
- Côté jardin. Le barbecue est une source d’incendie s’il est installé à proximité de matériaux combustibles. Surtout ne pas raviver les braises du barbecue avec de l’alcool à brûler ou d’autres liquides combustibles, à l’origine de nombreux accidents.
Les produits hautement inflammables
Les installations et équipements électriques ne sont pas les seuls à causer un incendie domestique. En effet, parmi d’autres sources d’incendie, il est conseillé de bien considérer la présence éventuelle de produits inflammables et autres combustibles dans le logement.
Afin de prévenir les risques d’incendies, ces produits doivent impérativement être stockés dans un endroit ventilé. Ainsi, on doit expressément empêcher la présence de toute source de flamme ou d’étincelle. Concernant les bouteilles de propane et de gaz, il est vivement recommandé de les stocker le plus loin possible des habitations. Si vous avez une maison, le mieux est de les placer au fond du jardin. En effet, le danger est plus important lorsqu’elles sont situées à l’intérieur de bâtiments couverts.
Comment réagir en cas d’incendie ?
À présent que l’incendie a été détecté, chaque seconde compte pour évaluer son avancement et prendre les bonnes décisions. S’il n’y a pas encore de fumée, vous avez encore le temps d’intervenir pour tenter d’éteindre le feu.
Toutefois, s’il y a déjà une grosse quantité de fumée, l’évacuation doit se faire le plus rapidement possible. Afin de limiter la propagation de la fumée, il est conseillé de placer un tissu épais le plus en hauteur possible, contre le haut de la porte. Pour évacuer le bâtiment, descendez vers les étages les plus bas avant toute autre chose. Une fois les personnes en bas, les secours conseillent de se retrouver à un point de rassemblement pour juger de la santé et de la présence de chaque habitant.
Contacter les urgences
Si vous constatez un danger, composez le 18 ou le 112 pour alerter les secours rapidement. Plus vous serez précis et rapide dans vos informations, plus vite les secours seront capables de mobiliser des moyens adaptés. Il vous sera demandé :
- l’adresse exacte du lieu,
- les circonstances,
- une description de la situation,
- le nombre et l’état des victimes,
- s’il y a un danger supplémentaire,
- votre numéro de téléphone, etc.
Vous saurez quand raccrocher votre téléphone quand les secours vous le diront.
Dans certains immeubles, des boîtiers rouges comportant l’indication « enfoncer/briser la vitre en cas d’incendie » vous sont accessibles. Ces boutons-poussoirs actionnent une alarme générale ou une trappe de désenfumage. Quoi qu’il en soit, contactez les pompiers.
Limiter la progression de l’incendie
De toute évidence, vous ne devez pas mettre votre sécurité en péril en essayant de combattre un incendie. Ainsi, il vous faut évaluer la situation. En effet, plusieurs solutions se présentent pour tenter d’éteindre un début d’incendie :
- jeter de l’eau à la base des flammes ou près du sol si le feu a pris sur un objet (carton, canapé…). Mais, gardez à l’esprit que pour arrêter un incendie, il faut un verre d’eau la première seconde, un seau la première minute et une tonne d’eau au-delà de 10 minutes !
- étouffer avec une couverture ou un tissu épais s’il s’agit d’un feu de poêle à mazout, pétrole, etc.
- Le recours à un extincteur à poudre ABC ou un aérosol à fonction extinctrice reste privilégié puisqu’il est compatible avec tous les types de feu. Précisons que la distance d’attaque doit être d’au moins 3 mètres pour un extincteur à poudre et d’un mètre pour un extincteur à mousse. De plus, le jet d’extinction sera dirigé vers la base des flammes, mais jamais sur une fuite de gaz.
En cas de feu, s’il est impossible d’intervenir directement et qu’il se dégage peu de fumée, il est toujours possible d’arroser la pièce si l’eau est disponible. N’hésitez pas à éloigner tout ce qui peut aggraver la situation puis à sortir rapidement, en refermant derrière vous. Une porte fermée permettra d’endiguer le flot des flammes et de la fumée jusqu’à 30 minutes. Pour protéger les occupants des incendies, bloquez tous les appels d’air pour retarder la propagation du feu.
Se protéger
En appartement, il est parfois dangereux de chercher à évacuer si l’incendie et les fumées ont atteint la cage d’escalier. La fumée monte logiquement, il est alors préférable de ne pas sortir. Ainsi, avant d’ouvrir une porte, il est nécessaire de la toucher. Si elle est chaude, l’incendie est actif de l’autre côté, il ne faut pas l’ouvrir.
Ainsi, avant d’ouvrir une porte, testez la chaleur en posant la main et seulement si elle est froide, ouvrez-la. Lorsque l’incendie ou la fumée barrent la voie, éloignez-vous en prenant soin de laisser les portes fermées, et en colmater autant que possible toutes les ouvertures. De préférence, réfugiez-vous dans une pièce équipée d’un robinet et couvrez les interstices sous la porte.
Prévenir les risques d’incendie grâce aux détecteurs de fumée (DAAF)
Un détecteur avertisseur autonome de fumée est un petit appareil qui fonctionne sur pile – un signal sonore indique quand la pile doit être changée. Dès les premières fumées, il émet une alarme puissante d’environ ~ 85db. Soit le bruit que ferait un TGV qui passe dans le couloir. Dès lors, ce signal sonore vous permet de réagir rapidement et d’éviter ainsi tous risques d’incendie. Précisons qu’il est impératif de le choisir certifié selon la norme européenne EN 14604 pour garantir son efficacité.
Le DAAF obligatoire dans tous les lieux d’habitation
Le DAAF est, depuis la loi ALUR, obligatoire dans tous les lieux d’habitation. Ainsi, tous les logements (individuel, collectif, vide ou occupé…) sont concernés par l’installation obligatoire d’un détecteur autonome avertisseur de fumée (DAAF).
En effet, c’est le propriétaire d’un logement est responsable de l’installation d’un dispositif détecteur autonome de fumée (DAAF). De fait, il devra être vérifié sinon mis en place lors de l’entrée dans les lieux. Ensuite, il appartient au locataire des lieux de veiller à l’entretien et à la bonne marche du détecteur. Éventuellement, il devra assurer à ses frais son renouvellement. Si le propriétaire fournit le dispositif, c’est à lui d’assumer les coûts. Les caractéristiques et les fonctionnalités requises du DAAF sont définies par le décret du 10 janvier 2011 et l’arrêté du 5 février 2013.
Comment installer le détecteur de fumée pour prévenir correctement les risques d’incendie ?
Les DAAF (détecteurs autonomes avertisseurs de fumée) doivent être installés le plus près possible du plafond des salles de séjour et des couloirs menant aux chambres à coucher. De cette façon, ils peuvent être activés très rapidement lorsqu’un incendie dégage des fumées. Ces détecteurs peuvent même déclencher une alarme si un fumeur s’est assoupi avec une cigarette allumée.
Cependant, ils ne doivent pas être installés dans les salles de bains ou les cuisines. Parce que les particules de condensation pouvant déclencher l’alarme. De même, les espaces frais comme les buanderies sont également déconseillés. Précisons qu’un DAAF ne fonctionne bien qu’à une température définie entre 4°C et 38°C. Enfin, il ne doit pas être installé près d’une source d’air qui éloigne la fumée.
Chaque mois, une simple pression sur un bouton suffit à vérifier le bon fonctionnement de la sirène d’alarme. Pour vérifier le système de détection de fumée, des bombes test sont disponibles. Afin d’éviter que les entrées de la chambre de détection ne s’obturent, un nettoyage périodique est nécessaire. Veillez à n’utiliser que des aspirateurs pour cet entretien pour éviter tout contact entre les composants et l’humidité.
En conclusion, l’utilisation de détecteurs autonomes avertisseurs de fumée (DAAF) est un moyen très efficace de prévenir les risques d’incendie et d’augmenter la sécurité à domicile. D’ailleurs, des études montrent que lorsque le taux d’équipement dépasse 80%, le nombre d’incendies mortels ou nécessitant l’intervention des pompiers diminue jusqu’à 50%.
Déclaration du matériel à l’assureur
Il est du devoir du locataire ou du propriétaire du logement d’indiquer à leur compagnie d’assurance s’ils ont installé ou pas un détecteur de fumée. Toutefois, aucune sanction n’est prévue par la réglementation en cas de non-installation du détecteur de fumée.
D’ailleurs, l’assureur ne peut en aucun cas se soustraire de son obligation à indemniser le logement en cas d’incendie. Il peut cependant proposer une diminution des primes à condition que le propriétaire prouve l’installation d’un détecteur de fumée conforme à la réglementation.
Les chiffres des risques d’incendie
Les incendies
- Le nombre d’incendies a doublé ces vingt dernières années
- 250 000 sinistres incendies d’habitations sont déclarés chaque année aux assurances
- 100 000 d’entre eux ont nécessité l’intervention des sapeurs pompiers, soit 1 incendie toutes les 2 minutes
- bien que 70 % des incendies se déclenchent le jour, 70 % des incendies mortels se produisent la nuit, faute d’avertissement
- Le début de soirée est la plage horaire la plus critique : 20% des incendies domestiques ont lieu entre 18h et 21h ce qui coïncide avec la préparation du dîner et les activités qui suivent le repas
- Le premier trimestre constitue la période de l’année la plus propice aux incendies avec près de 30% des feux.
Les victimes
- 1 Français sur 3 sera victime de risques d’incendie lors de sa vie
- Plus de 800 personnes perdent la vie chaque année dans des feux d’habitation
- Plus de 10 000 personnes sont gravement blessées dont 3 000 doivent vivre avec une invalidité lourde
- 80% des décès sont dus à l’intoxication par la fumée
- 2/3 des victimes succombent asphyxiées dans leur sommeil
- L’incendie d’habitation est la seconde cause de décès par accident domestique chez les enfants de moins de 5 ans après la noyade
- Dans 30 % des cas de décès chez les enfants de moins de 10 ans, les parents étaient absents lorsque l’incendie s’est déclaré.