En 2017 le ratio acheteur/vendeur est à nouveau déséquilibré, les prix menacent de remonter… Est-ce un retour vers les années 2010-2011 ? Les acheteurs vont-ils à nouveau devoir composer avec un marché de l’offre ?
En 2010-2011, les acheteurs immobiliers, dont le volume était largement supérieur à celui des vendeurs, bénéficiaient d’une faible marge de négociation et enduraient une hausse des prix effrénée. L’analyse réalisée par l’Observatoire du Moral Immobilier met toutefois en exergue que le rapport de force acheteur-vendeur a beaucoup évolué au cours de la décennie.
En effet, à partir de 2012, dans un contexte de ralentissement du marché, les futurs acquéreurs ont commencé à revendiquer une baisse des prix. Aussi, mis en confiance par des prix stables et des taux de crédit à la baisse, ces candidats à l’accession immobilière sont devenus plus exigeants et se montrent moins pressés de concrétiser leur projet à partir de 2014. Cette tendance s’étant maintenue jusqu’à aujourd’hui…
Avec 3 millions d’acheteurs et 2 millions de vendeurs, un rapport de force s’installe… A 2 contre 3, les vendeurs se retrouvent en position avantageuse face à une demande soutenue, une répartition qui rappelle le risque sous-jacent d’une hausse des prix à terme … et cela n’a pas échappé aux futurs acquéreurs qui sont deux fois plus nombreux à l’envisager qu’il y a un an.
« La crainte de la hausse des prix gagne du terrain dans la psychologie des futurs acquéreurs. Ils sont désormais 42% à anticiper une remontée des prix, alors qu’ils étaient 23% à le prévoir un an plus tôt. Il s’avère même que, depuis 2011, date de création de l’étude, ils n’ont jamais été aussi nombreux à parier sur une augmentation prochaine des prix des biens immobiliers », souligne Stéphanie Pécault, Responsable des Etudes chez Logic-Immo.com.
Les acheteurs immobiliers restent, pour 79%, convaincus que c’est le moment d’acheter un bien immobilier à comparer à … 50% en 2011. Si les porteurs de projet ont autant le baume au cœur, c’est en partie lié au niveau plancher des taux de crédit. Ces derniers restent, en effet, l’oxygène du marché immobilier. En 2017, 83% des futurs acquéreurs interrogés par Logic-Immo.com les trouvent attractifs et ils restent la motivation première des acheteurs qui décident de se lancer dans un projet immobilier.
« Avec le ressenti d’une hausse des prix et des taux d’intérêt… les acquéreurs en 2017 ont le sentiment de bénéficier d’un moment de grâce et sont beaucoup plus pressés qu’ils ne l’étaient un an plus tôt. Toutefois, ils gardent un sentiment de contrôle et sont loin de l’état d’esprit des acheteurs dans les années 2010-2011 », ajoute Stéphanie Pécault.
Interrogés par Logic-Immo.com, les porteurs d’un projet d’achat se disent peu impactés par le contexte électoral actuel. En effet, cinq ans plus tôt, 19% des acheteurs envisageaient de retarder leur projet du fait de l’approche des élections. En 2017, à la même période, ils ne sont plus que 14% à considérer cette option.
« Pour beaucoup, leur projet est bien avancé et ne saurait ainsi être impacté par de futurs revirements politiques. Certains considèrent que le monde politique ne régit pas tout et surtout pas le désir de devenir propriétaire. Enfin, beaucoup sont sceptiques sur les promesses des candidats et l’impact du politique sur l’immobilier », analyse Stéphanie Pécault.
Dans la même lignée, les acheteurs admettent majoritairement (58%) ne pas suivre les programmes des candidats à l’élection présidentielle sur la question du logement. Ce désintérêt est suscité par le sentiment que la politique en matière de logement n’aura pas d’influence sur leur projet (45%), mais aussi par une certaine indifférence à l’égard des programmes des candidats en général (37%).
Au global, au regard de la psychologie des acquéreurs immobiliers, l’année 2017 devrait s’inscrire dans la lignée de 2016 avec un dynamisme renouvelé par la perspective d’une remontée des prix et la hausse des taux de crédit.
« Le moral des acquéreurs est au rendez-vous puisqu’ils sont près de 8 sur 10 à estimer que c’est le bon moment pour acheter. Le marché devrait ainsi maintenir un bon rythme de croisière, hermétique au contexte pré-électoral. A l’heure actuelle, il est encore toutefois difficile de se projeter sur l’année 2018 : l’évolution des taux et des prix ainsi que le dénouement des élections auront leur rôle à jouer dans les mois à venir et leur influence sur la perception des acquéreurs immobiliers », conclut Stéphanie Pécault.
*L’Observatoire du Moral Immobilier de janvier 2017 a été réalisé auprès de 1780 personnes ayant un projet d’acquisition d’un logement d’ici à 1 an. Les résultats ont été redressés à partir des données de cadrage Kantar TNS.
Source : www.logic-immo.com