En 2013, les ménages franciliens locataires ou propriétaires accédants consacrent 21% de leurs revenus au paiement de leur loyer ou au remboursement de leur emprunt. Cette part est identique à celle des ménages de province mais varie sensiblement selon le statut d’occupation, en particulier entre les locataires du parc social et ceux du parc privé.
Parmi les 5.013.000 ménages franciliens, 3.312.000 sont locataires de leur logement ou propriétaires accédants. Ces ménages consacrent une part croissante de leurs revenus au paiement de leur loyer ou au remboursement de leur emprunt immobilier : 20,7% en 2013 contre 14,4% en 1988.
Près d’un quart du revenu des ménages locataires dans le parc privé consacré au paiement du loyer
Le taux d’effort net, qui prend en compte le montant du loyer ou des remboursements d’emprunt et le versement des aides au logement, varie fortement selon les statuts. Il s’élève en effet à 14% pour les locataires du parc social, à 20% pour les propriétaires accédants, et à plus de 23% pour les locataires du parc privé. Sur le marché du locatif, l’écart entre le parc social et le parc privé s’est accentué en 25 ans, passant de 7 points à la fin des années 1980 à 9 points en 2013.
En matière de « reste à vivre » des ménages, tous niveaux de revenus confondus, il est plus élevé pour les habitants du parc privé que pour les locataires du parc social. Mais pour les ménages aux revenus les plus faibles, les propriétaires accédants, tout comme les locataires du parc privé, le reste à vivre reste le plus faible (375 € par UC* et par mois à comparer à 648 € par UC* et par mois pour les locataires du parc social).
501.000 ménages franciliens consacrent plus d’un tiers de leurs revenus au paiement de leur loyer ou au remboursement de leur emprunt
Ce seuil d’un tiers du revenu est le plafond de taux d’effort communément retenu par les bailleurs et par les banques ou assurances pour accorder une location ou un prêt. En Ile-de-France, plus d’un ménage sur sept consacre plus du tiers de son revenu au paiement du loyer ou au remboursement d’un emprunt immobilier aides au logement déduites contre seulement un ménage sur dix en province. Un quart d’entre eux seulement bénéficie d’une aide au logement.
Pour ces ménages, la dépense en loyer ou en remboursement d’emprunt restant à charge, aides déduites, s’élève en moyenne à 945 € par mois contre 720 € en province, soit 31% de plus. En revanche, leurs revenus par UC ne sont supérieurs que de 13% à ceux des ménages provinciaux faisant face au même taux d’effort.
451.000 ménages franciliens ont un taux d’effort net supérieur à 33 % et un revenu par UC inférieur à la médiane régionale. La majorité d’entre eux sont locataires du parc privé (61%), 24% sont des propriétaires accédants et 14% des locataires du parc social. Ces ménages sont souvent composés d’une seule personne (46%). Cependant, la taille moyenne du ménage varie beaucoup en fonction du statut d’occupation : 3,3 personnes en moyenne pour les propriétaires accédants, 1,8 pour les locataires du parc privé et 2,0 dans le parc social, dans la moyenne régionale. Pour la moitié de ces ménages, le taux d’effort dépasse 48%, alors qu’en province il est de 44%. Ils vivent plus souvent en petite couronne, notamment en Seine-Saint-Denis, qu’en grande couronne ou à Paris.
Les dépenses énergétiques font grimper encore davantage le taux d’effort net chez les ménages aux revenus modestes
La prise en compte des dépenses énergétiques (dépenses en eau, électricité et combustible) chez les ménages les plus modestes fait augmenter fortement le taux d’effort dans le parc social (passant de 14% à 22%) en raison d’un parc plus ancien. Néanmoins, ces mêmes taux d’effort restent supérieurs pour les locataires dans le secteur privé (de 23% à 28%). Les ménages pour lesquels l’impact de la facture énergétique est le plus fort sont ceux qui avaient déjà un taux d’effort élevé (supérieur à 33 %). Leur taux d’effort énergétique est en effet de 11%, contre 6% en moyenne pour les 3,3 millions de ménages franciliens locataires ou propriétaires accédants.
Six profils de ménages à taux d’effort élevé et à revenus faibles ou modérés
Six ensembles de caractéristiques socio-économiques permettent d’identifier près de 70% des 451.000 ménages dont le taux d’effort net est supérieur à 33%. En premier lieu figurent les personnes seules de plus de 45 ans occupant une fonction d’employé ou d’ouvrier ou étant sans activité et qui vivent dans un logement de moins de 40 m² du secteur locatif privé (20%). Presque aussi nombreux (17%), viennent ensuite les ménages constitués d’une personne seule de moins de 45 ans. Un troisième groupe, qui représente 8% est composé de ménages locataires du secteur privé, dont la personne de référence est ouvrier, employé ou sans activité et a moins de 45 ans. Le quatrième groupe (5%) est constitué de familles monoparentales qui louent un logement de moins de 60 m² dans le secteur privé. Les retraités vivant seuls dans le secteur locatif privé représentent le cinquième grand profil de cette population (5%). Enfin, un quart de ces ménages sont des accédants à la propriété.
Des conditions de logement moins favorables
Bien qu’ils consacrent à leur logement une part importante de leurs revenus, ces ménages franciliens qui ont un taux d’effort net supérieur à 33% et un revenu par UC inférieur à la médiane régionale, vivent dans un logement fréquemment trop petit par rapport à la taille du ménage. Ainsi 31% vivent en situation de surpeuplement modéré ou accentué contre 19% pour l’ensemble des ménages franciliens locataires ou propriétaires accédants.
Cette proportion est plus importante pour les locataires du parc privé (37%) et plus faible pour les accédants et locataires du secteur social (respectivement 22% et 18%). En outre, 35% de ces ménages vivent dans un parc de qualité moyenne ou mauvaise contre 26% de l’ensemble des Franciliens. Ils sont près de deux fois plus nombreux que l’ensemble des ménages franciliens à juger leurs conditions actuelles de logement insuffisantes ou très insuffisantes (16 % contre 9 %). Les défauts les plus fréquemment relevés sont un logement trop cher, trop bruyant et trop difficile ou coûteux à chauffer. Plus de la moitié considèrent que l’insonorisation de leur logement est moyenne ou mauvaise. Leur opinion sur l’exposition du logement et sur l’entretien des parties communes est également moins favorable que celle de l’ensemble des ménages franciliens. Néanmoins, 92% de ces ménages se plaisent dans leur quartier, tout comme l’ensemble des ménages franciliens.
* Le nombre de personnes est ramené à un nombre d’unités de consommation (UC)